« Selon Cissé Bacongo dans l’émission le « talk » de la chaîne de télévision Africa 24 «L’article 183 de la Constitution ivoirienne de 2016 ne permet pas au Président Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat». Ensuite, l’éminent juriste, OuragaObou, quant à lui, soutient clairement dans « le courrier quotidien » que :
Il répond en ces termes aux débats sur l’éventuel troisième mandat d’Alassane Ouattara. « Le Président de la République a toujours dit qu’il ne sera pas candidat en 2020. C’est un homme de parole » a-t-il expliqué, avant d’ajouter en face des élus de la nation à l’Assemblée Nationale « je pourrais vous démontrer comment il lui sera impossible de l’être. Tous les pays où les chefs d’État ont entendu se maintenir au pouvoir, ont fait sauter le verrou avant les élections, pas après ». Encore, le peuple ivoirien n’avait pas compris qu’Alassane Ouattara ne pouvait pas être candidat à la présidentielle d’octobre 2020 au regard de la Constitution ivoirienne de 2016.
Alors, s’il y’a violence aujourd’hui en Côte d’Ivoire qui l’a occasionné ? Les faits sont têtus. Ils sont là, les arguments des partisans et collaborateurs d’Alassane Ouattara pour convaincre le peuple de Côte d’Ivoire qu’Alassane Ouattara ne pouvait et ne devait pas fait un passage en force pour sa candidature à la présidentielle de 2020.
C’est pourquoi, la jeunesse du mouvement citoyen Générations et Peuples Solidaires en abrégé GPS voudrait, par la voix de son porte-parole, Boubaker SY, situer les responsabilités dans la crise qui secoue, aujourd’hui, la Côte d’Ivoire depuis la volonté d’Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat au mépris des déclarations précédentes non-favorables des juristes-rédacteurs de la Constitution ivoirienne de 2016 et de ses propres hauts cadres-militants susmentionnés ». Voici commeBoubaker SY, porte-parole de la jeunesse GPS a voulu planter le décordes échanges, dans l’interview exclusive qu’il a accordée à la rédaction de Ledebativoirien.net, lundi 9 novembre 2020.
Qui est Boubaker SY ?
L’actualité politique, ce lundi 9 novembre 2020 est la marche éclatée de l’opposition ivoirienne sur tout le territoire de la Côte d’Ivoire. Est-ce que la jeunesse de GPS se sent-elle concernée par cette marche? Et pourquoi?
Face à l’urgence national caractérisé par le coup d’État civil de Monsieur Ouattara contre le peuple Ivoirien, il serait pour nous agir en traître que ne pas se sentir concernée et agir dans le sens de la bonne marche de ces manifestations pacifiques éclatées contre justement la volonté de Monsieur Ouattara de confisquer le pouvoir ad vitam aeternam. Nous estimons que chaque génération doit trouver sa mission. La remplir ou la trahir. La nôtre, est de matérialiser une Côte d’Ivoire fondée sur la Démocratie, l’État de droit, la justice sociale et l’éducation. Nous sommes du côté du peuple Ivoirien qui réclame l’État de droit.
Alassane Ouattara a été proclamé élu par le conseil constitutionnel à la présidentielle de 2020. Quelle est l’opinion de la jeunesse du mouvement politique GPS sur la volonté d’Alassane Ouattara de rester à la tête du pays pour un 3ème mandat?
Le souci, ce n’est pas la Constitution qui est pourtant claire. Elle dit que le Président de la République est élu pour cinq ans renouvelables une seule fois. Elle interdit donc à monsieur Ouattara d’être candidat à un nouveau mandat. Tous les juristes et constitutionnalistes qui ont participé à la rédaction de cette Constitution l’ont affirmé depuis 2016 et ont rassuré les Ivoiriens durant la campagne du référendum.
Le ministre de la Justice lui-même, très proche du président Ouattara, devant le parlement, avait prouvé, sur des bases juridiques, l’inéligibilité de Ouattara. On entend çà et là des ministres oser parler d’une prétendue remise à zéro des compteurs. Le président du Conseil Constitutionnel, e je le dit dans un fétichisme juridique, s’en est fait l’écho. Cet argument est d’un ridicule qui ne dit pas son nom. C’est une escroquerie morale et une insulte aux Ivoiriens. Le souci, je le répète, c’est Ouattara qui n’a aucune parole et pis, qui ne respecte pas cette Constitution. Voilà le problème de la Côte d’Ivoire. C’est Ouattara et rien d’autre ! Il faut donc le stopper et les ivoirien depuis des semaines le font.
Toute l’opposition y compris le président de votre mouvement politique GPS, Guillaume Soro, a dit aux ivoiriens et à la communauté internationale qu’il n’aura pas d’élection le 31 octobre 2020. Cependant, la CEI a quand même organisé le scrutin présidentiel. Est-ce que les leaders de l’opposition surtout Guillaume Soro ne s’est-il pas discrédité aux yeux du monde?
Nombreux ont imaginé que cette déclaration présageait le cataclysme. Que nenni. En effet il n’y a pas eu d’élection le 31 octobre dernier. Autant sur la forme que sur le fond. Je considère moi personnellement que s’est tenue une grande kermesse géante. Occasion pour Ouattara d’aller en villégiature à l’intérieur du pays et visiter encore les quelques rares militants qui lui reste.
Quand Ouattara modifie le code électoral à son bon vouloir et exclu ses principaux opposants, doit-on honnêtement parler de scrutin ? Coulibaly Kuibiert, président de la CEI, a déclaré, au lendemain de cette parodie, à cinq heures du matin dans la proclamation des résultats que 23% des bureaux de vote n’ont pas ouvert soit 1,5 Millions d’électeurs qui ont été exclus d’office. Il a proclamé les résultats provisoires sur la base d’un collège électoral de 6 066 441 d’électeurs au lieu de 7 495 082. Quel Article du Code électoral lui donne le droit d’agir en violation des règles car seul le Conseil Constitutionnel est habilité à procéder de la sorte !
Le conseil constitutionnel, après les résultats provisoires de la CEI, a validé la réélection d’Alassane Ouattara. Que reprochez-vous réellement au scrutin, du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire ?
On a même un rapport de la police nationale qui confirme les incidents sur l’ensemble du territoire national. Pourquoi valider un tel scrutin ? Il n’y a pas eu d’élection et nous sommes constant dans notre posture et dans le combat contre l’exclusion car en 2010, nous avons fait front contre Paul Yao N’dré qui avait voulu exclure quatre cent mille inscrits pour donner la victoire à Laurent Gbagbo.
Quand certains ont voulu le faire, lui Ouattara a soutenu la force pour rétablir la démocratie. Aujourd’hui, les ivoiriens les mains nues sont dans les rues pour sauver la démocratie et je puis vous promettre la victoire reviendra au peuple de Côte d’Ivoire car aucune dictature aussi puissante qu’elle soit n’a jamais eu raison de la détermination d’un peuple.
Au lendemain de ce scrutin présidentiel, l’opposition y compris Guillaume Soro a mis en place le Conseil National de la Transition. Du coup, nous avons assisté à un début de crise postélectorale en Côte d’Ivoire. L’UA et la CEDEAO ont procédé en vain à une médiation entre l’opposition ivoirienne et le régime d’Abidjan. Selon vous, qu’est-ce qui n’a pas marché dans cette médiation?
Des institutions qui sont restées silencieuses quand le régime Ouattara refusait d’appliquer les décisions de justice sous-région ales notamment celles de la CADHP. Ces mêmes sont silencieuses quand les ivoiriens se font tuer par des bandes de milices armées convoyées par la police national comme le dit le rapport de Amnesty International de août 2020. Ces instances sont totalement muettes face aux centaines de mort que compte la Côte d’Ivoire en l’espace de deux mois de manifestations.
Que l’Union Africaine et la CEDEAO prennent pour une fois leur responsabilité et qu’ils arrêtent de caresser le régime Ouattara dans le sens du poil. L’Europe, aujourd’hui, face à Loukachenko fait preuve de dureté et sanctionne le régime biélorusse mais sous nos tropiques l’on préfère s’acoquiner des responsable de la barbarie et du meurtre de la démocratie.
Pensez-vous que le mot d’ordre de la désobéissance civile lancé par le CNT et son président Henri Konan Bédié pourra-t-il contraindre Alassane Ouattara à satisfaire aux exigences de l’opposition?
Nous déplorons les violences contre nous et les morts parmi nos manifestants. Ces faits de nature terroristes sont du fait des partisans de Ouattara qui s’attaquent aux manifestants de l’opposition. Ces milices sans foi ni loi pillent, cassent, brûlent et tuent. Leur objectif est de discréditer nos actions de désobéissance civiles qui n’ont rien de violent. Un peuple unis, debout et déterminé ne perd jamais.
Presque décapité par le pouvoir d’Abidjan, à travers les arrestations et l’exil de certains de ses membres et ténors dont Maurice Guikahué, Pascal Affi N’Guessan et Guillaume Soro sans oublier le blocus imposé à son président Henri Konan Bédié, pensez-vous que le CNT a-t-il encore des chances d’atteindre son objectif. C’est à dire faire partir Alassane Ouattara du pouvoir ?
Il jette des députés en prison au mépris de leur immunité parlementaire, séquestre des ancien chefs d’État maintenu en résidence surveillées, il joue du frein et de l’accélérateur quant à la délivrance de passeport, il emprisonne les frères de ses adversaires politiques pour délit de fraternité bref ect.
D’autres ont même trouvé sue nous étions lent dans nos différentes démarches. Rassurez-vous. Nous allons méthodiquement. Votre question est intéressante car à la base nous ne demandions pas le départ de Ouattara mais juste la stricte application de notre constitution qui lui interdit un troisième mandat. Vu qu’il a choisi de se soumettre au jeu du défi avec le peuple à qui le pouvoir appartient, le peuple choisit allègrement de relever ce défi. Rira bien qui rira le dernier ! Les ivoiriens sont debout.
Êtes-vous en contact avec l’ex-PAN Guillaume Soro ? À quand son retour en Côte d’Ivoire aux côtés de l’opposition sur le terrain?
C’est vous dire à quel point le régime d’Abidjan a une peur bleue de notre mentor qui est aujourd’hui l’un des principaux opposants de Ouattara. Guillaume Soro rentrera très prochainement et comme à quelque chose malheur est bon, pour l’heure, il se charge de la lutte sur le plan diplomatique depuis son exile en multipliant les rencontres et séances de travail avec les députés et les chefs de commissions de l’Union Européenne. Nous serons en Côte d’Ivoire très bientôt pour célébrer la Côte d’Ivoire retrouvée et libérée.
Nous sommes au terme de notre entretien, M. Boubaker SY. Quel est votre message pour les ivoiriens en général et les militants de GPS en particulier en cette période de crise postélectorale en Côte d’Ivoire ?
Je terminerai avec cette citation de Thomas Sankara qui dit que « l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère ». Que l’Afrique se réveille et mette fin aux présidences à vie qui ont assez plongé le continent dans le cycle de violences et d’instabilité. Que Dieu bénisse la Côte d’ivoire !