Plume féconde, que l’on voit de plus en plus en activité, l’écrivain ivoirien Sylvain Takoué ajoute une autre œuvre à ses productions livresques, cette fois dans le registre de la poésie. Il publie, en effet, une épopée poétique, de près de 200 pages, aux éditions L’Harmattan, à Paris, qui a pour titre « La Flûte des dieux », et qui est préfacée par le Président des écrivains de Côte d’Ivoire, Etty Macaire.
Au fil des pages de ce livre, donc, le lecteur est effectivement transporté dans un monde presque onirique, où l’épopée dispute à la légende, et celle-ci à la fable, le récital d’histoires vraisemblables ou imaginées, contées avec un art étonnant et saisissant à la fois. On verra que la puissance créatrice du poète mêle aux tableaux de ses « vies » épiques, les couleurs et la grandeur de la rêverie poétique, qui transfigurent les réalités qu’il veut faire toucher du doigt.
C’est un livre où, de diverses façons imagées à travers des figures de style très maîtrisées, les dieux parlent aux humains : l’éditeur, dans sa note de présentation, indique que « l’auteur fait imaginer des dieux assis sur le rebord du monde pour en regarder les misères, les souffrances et les tourments. Emus de cette existence tumultueuse des humains, ces dieux, de là-haut, content, à tour de rôle, des épopées, au son mélodieux d’une flûte enchantée que joue l’un des leurs, tantôt pour adoucir les peines des humains éprouvés, tantôt pour faire des remontrances à ceux qui en oppriment d’autres.
Il faut noter que dans ce registre, l’auteur se livre à un habile exercice de redécouverte du système métrique de la poésie versifiée, à rimes finales et pleines de musicalité. Une façon de faire la poésie qui ne manquera sans doute pas de susciter des débats littéraires…