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Malgré la démolition de la mosquée de Cisséla : la famille Cissé maintient la cérémonie d’inauguration du 25 juillet 2025 à Mankono

Malgré la démolition de la mosquée de Cisséla : la famille Cissé maintient la cérémonie d’inauguration du 25 juillet 2025 à Mankono; ledebativoirien.net

Nonobstant la démolition brutale et inattendue de leur mosquée à Cisséla, dans la commune de Mankono, la famille Cissé reste debout dans sa foi. Cette ferme volonté de sacrifier au rituel d’hommage au Tout-Puissant Allah a été réaffirmée, depuis vendredi 18 juillet 2025 à Cocody, par les membres de la famille avec à leur côtés, le maire de Mankono, Vagbama Tambla.

Ils ont exprimé leur profonde indignation face à cet acte jugé arbitraire. Ils ont réaffirmé davantage leur engagement à maintenir la cérémonie d’inauguration prévue pour le 25 juillet prochain. Un acte transformant ainsi cette journée en un moment de recueillement et de prière malgré l’absence de l’édifice.

Cissé Mamadou, patriarche de la famille vivant à Abidjan, a dénoncé ce qu’il considère comme un abus de pouvoir. Il accuse nommément Cissé Bacongo, un autre membre de la famille (lequel n’a pas encore refuté l’accusation), d’avoir orchestré la destruction de la mosquée. « C’est une volonté délibérée de nuire. Il a même osé dire que l’ordre venait du président Ouattara, ce qui est totalement faux », s’est insurgé le doyen.

De son côté, Cissé Vadjahoué a rappelé que la construction de la mosquée avait été initiée avec l’onction du défunt Cheikh Boikari Fofana, ancien président du COSIM. Ce dernier, très impliqué dans le projet, devait personnellement procéder à l’inauguration.

Après son décès, la date du 25 juillet avait été retenue en accord avec les autorités religieuses. « Les invitations avaient été lancées, les pèlerins mobilisés. Tout était prêt. Même sans la bâtisse, nous irons prier là où elle se tenait, car la foi ne se détruit pas avec des pierres », a-t-il confié.

Il a aussi révélé que des pressions ont été exercées sur certains guides religieux pour les dissuader de participer à la cérémonie. « Le Cheikh Ousmane Diakité m’a présenté ses excuses : il a été contraint de se retirer. Ce sont des méthodes d’un autre âge », a-t-il dénoncé.

Pour sa part, le maire de Mankono, Vagbama Tambla, a condamné cette destruction opérée sans aucune notification préalable à la municipalité. Il a précisé que la mairie n’a jamais été saisie officiellement, et que même les entreprises en charge du bitumage de la route Mankono-Dianra ont assuré n’avoir reçu aucun ordre en ce sens.

« Il n’y avait aucune urgence. C’est un mépris des institutions locales et un acte nuisible à la cohésion sociale », a-t-il soutenu.

Fidèle à sa tradition religieuse et forte de son unité, la famille Cissé a annoncé le maintien de la cérémonie. Le départ des fidèles est prévu dès le 22 juillet depuis Yopougon. « Cette journée sera une offrande de foi, un moment de bénédiction. Nous n’allons pas inaugurer un bâtiment, mais glorifier Allah », a conclu Cissé Vadjahoué.

Ce triste épisode met en lumière les tensions que peuvent susciter les projets d’aménagement mal concertés, au détriment des repères spirituels et communautaires.

Ledebativoirien.net

H.KARA

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