PDCI-RDA version Thiam et la Gouvernance à Distance, Candidatures Télécommandées
L’exclusion du Vice-président Maurice Kakou Guikahué… Un Casus Belli Politique ? La Méthode de la « Gouvernance Offshore »
Sous l’ère Thiam, le PDCI-RDA semble avoir adopté un modèle de gestion inédit. Les candidatures ne sont plus le fruit de débats en comité ou de consultations locales ; elles sont littéralement télécommandées. Les décisions sont prises par téléphone, depuis 6 000 kilomètres, pilotant le parti comme une entreprise offshore. Cette méthode se caractérise par l’absence de transparence, de consultation et d’ancrage militant. Les choix tombent d’en haut, dans un silence glacial, illustrant la perception d’un parti devenu un instrument personnel, déconnecté de sa base historique et de ses réalités locales.
Interpellation et Exigence de Transparence
C’est précisément face à cette opacité que j’interpelle directement le Président Tidjane Thiam. Je demande des éclaircissements clairs et sans détour sur le non-parrainage du Vice-président Maurice Kakou Guikahué, une figure emblématique surnommée le « Capitaine Courage ». L’éviction de ce cadre historique, mémoire vivante du militantisme et député sortant de la circonscription n°169 (regroupant les communes et sous-préfectures de Dougroupalégnoa, Doukouyo, Gnagbodougnoa, Sérihio, et Gagnoa sous-préfecture), est un acte politique qui exige une justification publique, loin des décisions prises à distance.
Monsieur le Président Thiam, le double rejet de la candidature de Maurice Kakou Guikahué, à la présidence du parti puis aux législatives, ouvre une brèche d’interrogations profondes et soulève une série d’interrogations fondamentales sur l’orientation et la gouvernance du PDCI-RDA :
Sur le leadership et l’ancrage :
- Monsieur Thiam, avez-vous conscience que le Vice-président Maurice Kakou Guikahué est né avec une étoile politique que nul ne peut éteindre, et certainement pas vous par décret partisan ?
- Savez-vous que depuis plus de quinze années, Maurice Kakou Guikahué incarne le dernier véritable animal politique du PDCI-RDA, celui qui connaît le terrain, les militants, les douleurs et les espoirs du parti ?
Sur la stratégie d’exclusion
- Votre refus de le voir concourir à la présidence de décembre 2023, suivi du rejet de son parrainage pour les législatives de décembre 2025, s’apparente-t-il à une stratégie d’effacement ciblée, visant à neutraliser une voix dissidente et influente ?
- Après l’avoir écarté de la course à la présidence du PDCI-RDA le mardi 5 décembre 2023, vous lui refusez aujourd’hui le parrainage pour les législatives. Faut-il y voir une stratégie d’effacement ciblée, ou simplement la volonté de neutraliser une voix qui vous dérange par son indépendance et sa légitimité historique ?
Sur les méthodes de gouvernance et la transparence
- Est-ce parce que MKG a démissionné de son poste de conseiller politique le jeudi 15 mai 2025, refusant de cautionner vos décisions prises sans concertation, que vous avez choisi de l’écarter ? Devait-il rester à ce poste pour valider en silence des choix imposés dans la presse, sans la moindre considération pour son engagement et son parcours ?
- Sur quelles bases politiques ou personnelles vous êtes-vous appuyé pour lui refuser le parrainage du PDCI-RDA ? S’agit-il de rancunes mal dissimulées, ou d’une volonté de reconfigurer le parti à votre image, en éliminant toute mémoire militante ?
- Êtes-vous favorable à ce que la CEI contacte directement les candidats retenus, sans publier de liste officielle ? Est-ce ainsi que vous concevez la transparence électorale, dans un pays qui aspire à des institutions crédibles et respectées ?
Sur le point de bascule d’une crise ouverte :
- Enfin, Monsieur Thiam, dirigez-vous le PDCI-RDA dans l’ombre, comme un “gros bras” politique, en imposant vos décisions sans débat, sans respect des règles internes, et en marginalisant les voix historiques qui ont fait la grandeur du parti ?
2- Le Fait Marquant
La décision de la direction du PDCI-RDA, sous l’autorité de Tidjane Thiam, de refuser le parrainage du parti à Maurice Kakou Guikahué, ancien ministre, vice-président du PDCI-RDA et vice-président de l’Assemblée nationale, a provoqué une onde de choc politique. Cette exclusion ne vise pas un simple militant : elle frappe une figure tutélaire du parti, un homme dont le parcours incarne à lui seul plusieurs décennies de fidélité, de combat et de constance au service du PDCI-RDA.
Analyse Politique et Diplomatique
Pour de nombreux militants et Sympathisants du PDCI-RDA, cette décision constitue un scandale politique majeur, et sans doute l’une des erreurs les plus graves de l’ère Thiam. Elle cible un homme au pedigree incontestable :
Ancien président du MEECI, creuset de la formation militante ivoirienne ; Dernier médecin personnel du Président Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la natio. Bras droit du Président Henri Konan Bédié, avec qui il a traversé les tempêtes politiques ; Et surtout, dernier Secrétaire Exécutif en Chef du PDCI-RDA, poste qu’il a occupé pendant dix ans avec rigueur et loyauté.
Le paradoxe est saisissant : comment Tidjane Thiam, ancien “marxiste internationaliste” formé dans les cercles du multilatéralisme et du dialogue global, peut-il aujourd’hui incarner une gouvernance autoritaire, marquée par l’exclusion de ceux qui représentent la mémoire vivante et l’enracinement du parti ? Vraiment dommage !
L’homme que l’on croyait acquis aux principes de concertation, de pluralisme et de respect des équilibres internes, semble désormais privilégier la centralisation, l’opacité et la verticalité, au détriment de l’unité et de la cohésion du PDCI-RDA.
3. L’Ère Thiam et le Verrouillage Autoritaire : Candidatures Confisquées, Démocratie Piétinée
Analyse : Loyauté ou Opposition : le nouveau filtre d’investiture au PDCI-RDA
La ligne de fracture au sein du PDCI-RDA n’est plus idéologique, ni générationnelle. Elle est désormais comportementale. Elle oppose les “ayants droit” ceux qui affichent une loyauté sans faille à Tidjane Thiam aux “opposants”, c’est-à-dire tous ceux qui osent questionner, critiquer ou simplement penser autrement.
La règle, bien que non écrite, est strictement appliquée :
“As-tu été loyal à Tidjane Thiam ou l’as-tu contesté ?” Si la réponse est “oui” à la loyauté, ton parrainage est validé. Si tu as exprimé la moindre réserve, ta candidature est écartée, sans débat, sans recours, et ton rendez-vous politique est reporté à décembre 2030.
Cette approche binaire et autoritaire a remplacé les critères de compétence, d’ancrage local, de légitimité militante. La méritocratie est sacrifiée sur l’autel de la fidélité personnelle. Le PDCI-RDA, jadis école de démocratie interne, se transforme en un appareil verrouillé, où l’adhésion au chef prime sur l’engagement au parti.
Le fait marquant de cette dérive s’est cristallisé le mercredi 12 novembre à 20h, date limite de dépôt des candidatures à la CEI. Le processus de désignation des candidats a atteint son paroxysme d’opacité :
- Aucune liste provisoire publiée.
- Aucune consultation de la base militante.
- Aucune explication. Les décisions sont tombées d’en haut, dans un silence glacial, révélateur d’un verrouillage autoritaire sans précédent.
Et le comble de cette méthode, c’est que le professeur Maurice Kakou Guikahué Ministre, Vice-président du PDCI-RDA, Vice-président de l’Assemblée nationale et ancien Secrétaire Exécutif en Chef-se voit aujourd’hui contraint de se présenter en indépendant. Un tel traitement infligé à une figure de cette envergure n’est pas seulement une erreur politique : c’est un affront institutionnel, une gifle à l’histoire du parti, et une blessure infligée à la mémoire militante.
Cette exclusion n’est pas le fruit du hasard. Elle est le symptôme d’un verrouillage assumé, d’une confiscation méthodique du processus démocratique interne, où la loyauté au chef supplante la légitimité des parcours. Le PDCI-RDA, jadis bastion du débat et de la pluralité, semble désormais gouverné par l’arbitraire et la peur de la contradiction.
Le point d’orgue de cette opacité reste l’éviction de Guikahué, député sortant de la circonscription électorale n°169 (Gagnoa sous-préfecture), bastion historique du PDCI-RDA dans le Gôh.
Cette exclusion n’est pas un simple choix électoral. C’est un signal politique fort, qui interroge la sincérité de la promesse de “modernité” brandie par Tidjane Thiam. Car la démocratie interne est piétinée, et avec elle, la légitimité des candidats désignés. Le parti, désormais dirigé dans l’ombre, risque de se couper d’une base militante frustrée, marginalisée, et de plus en plus silencieusement révoltée.
Une confiscation méthodique du processus démocratique interne
Ce qui se joue actuellement au PDCI-RDA dépasse largement le cadre des législatives. C’est une mise sous tutelle du processus démocratique interne, une confiscation méthodique des mécanismes de choix, de débat et de représentation.
(Citoyen ivoirien engagé, observateur libre des silences politiques, témoin lucide des stratégies manquées. Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA Analyste politique –Chroniqueur–Éditorialiste-Consultant en Stratégie Électorale et Gouvernance).
Pas de primaires transparentes. Pas de critères militants définis. Pas de consensus recherché. Les candidatures ont été sélectionnées dans un cercle fermé, avec une nette préférence pour les hommes de Tidjane Thiam, au mépris total de la base militante et de l’héritage démocratique du parti. Un paradoxe d’autant plus troublant que Thiam lui-même a été propulsé à la tête du PDCI-RDA sans véritable compétition, dans un contexte de consensus verrouillé.
Thiam, président mal élu, n’a jamais connu l’épreuve d’une élection ouverte dans sa carrière. Et cela se ressent dans sa gouvernance : verticale, opaque, autoritaire. Cette logique de verrouillage est sans précédent dans l’histoire du PDCI-RDA, et elle soulève une question fondamentale : Peut-on encore parler de démocratie interne quand les décisions tombent d’en haut, sans transparence, sans débat, sans respect pour les militants ?
Ledebativoirien.net
Par Petrouce Pierre Nicaise GNAGNE
(Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA ; Analyste politique – Chroniqueur – Éditorialiste ; Consultant en Stratégie Électorale et Gouvernance).

