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PDCI RDA-les vraies origines des divisions internes au (2) : « Une contestation aux lourdes conséquences » Chronique de Petrouce

Chronique de Petrouce -"Origines de la crise  et les divisions internes au PDCI RDA" (1) : le 17 novembre 2021, un jour à la fois noir et sombre; Ledebativoirien.net

Le mercredi 17 novembre 2021 : « L’envie ronge les envieux comme la rouille ronge le fer »

C’est le cas Ezaley. Au lieu de s’inscrire dans une dynamique de collaboration avec son supérieur hiérarchique, le Secrétaire Exécutif en Chef Maurice Kakou Guikahué, pilier du parti et homme de terrain, Georges Philippe Ezaley a choisi la voie de la défiance. Il l’a contesté, affaibli, et transformé en adversaire politique interne, rompant ainsi avec l’esprit de discipline et de loyauté qui devrait prévaloir dans toute organisation politique structurée.

Mais Ezaley n’a pas réussi à tuer politiquement son patron d’hier. Maurice Kakou Guikahué est resté debout, fidèle à ses convictions et à son engagement militant. En revanche, Ezaley s’est lui-même exposé, et aujourd’hui, il porte la dette morale et politique de la fracture interne du PDCI-RDA. Une dette lourde, durable, et peut-être éternelle, tant les conséquences de ses actes continuent de fragiliser le parti.

Ce comportement, loin d’être anodin, a été perçu par de nombreux militants comme une trahison déguisée, voire un piège tendu au président Henri Konan Bédié lui-même, qui croyait œuvrer pour l’unité et la modernisation du parti. Ce fut le début d’une guerre silencieuse, mais destructrice, dont les répercussions continuent de fragiliser le PDCI-RDA.

Une contestation aux lourdes conséquences 

La contestation du leadership du Professeur Maurice Kakou Guikahué au sein du PDCI-RDA par Georges Philippe Ezaley, Brédoumy Kouassi, feu Ehouman Bernard, Gnamien Yao et d’autres figures dissidentes s’est révélée être une erreur politique majeure, dont le parti paie aujourd’hui le prix fort.

Cette fronde interne, initiée dès 2021, a contribué à affaiblir le Secrétariat Exécutif, à diviser les bases militantes, et à fragiliser la cohésion du parti dans une période déjà marquée par des défis électoraux et institutionnels. Malgré les attaques, Guikahué est resté fidèle à ses convictions, allant jusqu’à être emprisonné le 3 novembre 2020 pour avoir défendu les intérêts du PDCI-RDA. Rappel des faits :

Ce parcours, marqué par le sacrifice et la fidélité au parti, contraste fortement avec les manœuvres internes de ses détracteurs. Malgré cette épreuve, il est resté debout, fidèle au parti, jusqu’à sa démission du poste de conseiller politique en mai 2025, dénonçant une gouvernance opaque et une marginalisation de son rôle. Ezaley, que cherchiez-vous à prouver en vous attaquant à un homme de la trempe de Guikahué ? Était-ce pour faire avancer le PDCI-RDA ou pour accélérer sa chute ?

Une sanction révélatrice : Ezaley, l’échec d’une stratégie :

Du 17 novembre 2021 (date de sa nomination) au 15 novembre 2023 (date de sa suspension), 1 an, 11 mois et 29 jours se sont écoulés. Le Conseil de discipline du PDCI-RDA a tranché :

De la sanction du Le Conseil de discipline à une nomination paradoxale :

La sanction infligée à Georges Philippe Ezaley par le Conseil de discipline du PDCI-RDA le 15 novembre 2023, pour manquements graves, confirme sans équivoque que sa stratégie politique a échouée. Il lui a été reproché :

Cette sanction, assortie d’une déchéance de fonction, devait marquer une rupture nette avec une posture jugée nuisible à la cohésion du parti. Et pourtant, à peine un an plus tard, Ezaley est nommé président du comité électoral pour la convention du 16 avril 2025, sous la présidence de Tidjane Thiam. Une décision qui interroge profondément.

Alors, que veut le PDCI-RDA ?

Cette nomination paradoxale soulève une série de questions fondamentales :

Le PDCI-RDA est à un tournant historique. Il ne peut se permettre de naviguer entre sanctions symboliques et nominations contradictoires sans perdre la confiance de sa base.

Le Bureau Politique le plus chaotique : révélateur d’un malaise profond :

Maurice Kakou Guikahué, stratège chevronné et homme d’appareil aguerri, demeure une référence en matière d’organisation politique. On peut l’imiter, parfois même tenter de le concurrencer, mais jamais il n’a été égalé dans l’art de structurer un événement politique avec rigueur et efficacité.

Le 14ᵉ Bureau Politique du PDCI-RDA, tenu à Daoukro le jeudi 29 septembre 2022, s’est tristement distingué comme l’un des plus désorganisés de l’histoire du parti. Dans une salle mal préparée, le président Henri Konan Bédié a dû utiliser la torche de son téléphone pour lire son discours, faute d’éclairage. Ce moment, à la fois surréaliste et poignant, a marqué durablement les esprits des militants et des observateurs politiques.

Placée sous la coordination de Georges Philippe Ezaley, cette rencontre a tourné au fiasco. Défaillances logistiques, improvisation manifeste, et tensions internes ont transformé ce Bureau Politique en symptôme d’un malaise institutionnel profond, révélant les fractures et les dysfonctionnements qui minent le PDCI-RDA. J’ai écrit, avec courage et lucidité, que Ezaley est le père du désordre politique au sein du PDCI-RDA. Aujourd’hui, le Conseil de discipline me donne raison, en le sanctionnant pour insubordination, manquements graves, et refus de soutenir les candidats du parti.

Ce Bureau Politique n’a pas été un moment de rassemblement, mais le théâtre d’une guerre de clans, d’une gestion opaque, et d’un affaiblissement volontaire du Secrétariat Exécutif. Maurice Kakou Guikahué optait pour Abidjan, mais feu Ehouman Bernard et Ezaley ont imposé Daoukro. Le résultat : aucune anticipation logistique, pas même un groupe électrogène. Ce fut une humiliation politique, révélatrice d’un parti en crise de leadership.

En politique, bien choisir ses conseillers 

Dans une famille biologique, on ne choisit pas ses frères. Mais en politique, il est vital de choisir et de bien choisir ses conseillers. Voilà le résultat : l’humiliation du président-candidat et le recul du PDCI-RDA par une division profonde.

La crise post-Bédié : le feu sous les cendres :

Depuis le décès du président Henri Konan Bédié le 1er août 2023, le PDCI-RDA a perdu sa figure tutélaire, celle qui incarnait l’unité et la continuité historique du parti. Privé de son repère, le parti s’est retrouvé plongé dans une zone de turbulences où rancunes personnelles, règlements de comptes et hypocrisie politique ont pris le pas sur la cohésion et la vision collective.

Sous une façade de normalité, le PDCI-RDA est traversé par des tensions latentes nourries par des ambitions contrariées. Les alliances internes, souvent fragiles et opportunistes, accentuent le climat de méfiance. Le parti, jadis symbole de stabilité, semble désormais glisser vers une fragmentation silencieuse. La nouvelle équipe dirigeante peine à incarner un véritable projet de réconciliation interne.

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Conclusion : une fracture qui interroge l’avenir 

Le PDCI-RDA est aujourd’hui à la croisée des chemins. Les divisions ne sont pas seulement idéologiques elles sont structurelles, stratégiques et humaines. Et tant que le parti ne reconnaîtra pas les racines de cette fracture, il restera vulnérable à l’implosion.

Petrouce Pierre Nicaise GNAGNEMembre du Bureau Politique (Analyse-Chronique et Éditorialiste Politique).

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