PDCI-Rda : « Tidjane Thiam,  un règne consolidé, mais fragilisé au sommet… » chronique de Petrouce

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Le règne de Tidjane Thiam au perchoir du PDCI-RDA survivra-t-il aux secousses internes, alors que le parti traverse une période de turbulences et d’incertitudes ? La question mérite d’être posée, tant les signaux d’alerte se multiplient. Alors que le PDCI-RDA traverse une zone de fortes turbulences, entre incertitudes électorales et fractures internes, la question de la stabilité de son leadership devient plus pressante que jamais.

PDCI-Rda : « Tidjane Thiam,  un règne consolidé, mais fragilisé au sommet... » chronique de Petrouce ; ledebativoirien.net

Réélu à la tête du parti avec un score quasi absolu de 99,77 %, Tidjane Thiam semble avoir verrouillé son pouvoir. Mais derrière cette façade d’unité, les fissures se creusent, et les voix discordantes se multiplient. Depuis son retour sur la scène politique ivoirienne, après vingt-trois années d’absence, Tidjane Thiam incarne une rupture brutale avec les pratiques historiques du PDCI-RDA.

 Loin d’un renouveau maîtrisé, son style révèle un amateurisme politique déroutant, nourri par une méconnaissance des réalités militantes et une gestion distante des structures organiques du parti. Son éloignement des bases, son refus du dialogue avec les cadres traditionnels, et son entêtement à s’imposer comme président malgré les contestations internes, alimentent une frustration profonde et croissante au sein de la majorité silencieuse.

Cette dernière, composée de militants de terrain et de figures historiques souvent ignorées par Thiam, demeure pourtant le véritable socle vivant du PDCI-RDA, celui qui porte la mémoire, la légitimité et la force populaire du parti. De nombreux cadres historiques du PDCI-RDA, rejoints par ma propre voix, expriment une vive inquiétude face à une gouvernance devenue excessivement centralisée.

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Cette verticalité décisionnelle, imposée sans concertation, relègue les structures locales au rang d’exécutants silencieux, vidant le parti de sa dynamique participative. Cette approche affaiblit gravement le tissu militant, en rompant le lien vital avec les cadres traditionnels et les militants de terrain, ces piliers invisibles, mais essentiels de la mobilisation, de la cohésion et de la légitimité populaire du PDCI-RDA. 

L’ombre de Henri Konan Bédié, l’ancien président du parti, plane encore sur cette transition

Malgré son statut d’ancien président de la République, HKB avait le dos large d’un chef de famille politique : il acceptait les critiques internes comme un moteur de la démocratie au sein du PDCI. Avec Thiam, c’est une autre dynamique qui s’installe, plus rigide, plus répressive. Les critiques ne sont plus tolérées : elles sont sanctionnées. Un désaccord peut désormais coûter un poste, voire une exclusion pure et simple du parti.

Cette posture révèle une tension fondamentale entre le Thiam de l’entreprise, habitué à des environnements hiérarchiques où le “oui” est béni, et le Thiam de la politique, confronté à une arène avec laquelle le “non” est parfois plus constructif que le consensus. Le PDCI-RDA n’est pas une start-up : c’est un patrimoine politique, une institution vivante, peuplée de cadres aguerris et de militants exigeants.

PDCI-Rda : « Tidjane Thiam,  un règne consolidé, mais fragilisé au sommet... » chronique de Petrouce ; ledebativoirien.net

La vérité finit toujours par émerger, et la réalité ne tarde jamais à rattraper ceux qui s’en sont trop longtemps détournés. Il est aisé de prôner la vertu dans les discours, de se draper dans les apparences du renouveau, mais lorsque les contradictions s’accumulent et que les fondations se fissurent, le moment du choix devient inévitable.

 Reconnaître ses erreurs, se réinventer, ou se retirer : voilà les trois voies qui s’offrent à Tidjane Thiam. Et c’est en toute responsabilité que je lui adresse ce conseil. Car le PDCI-RDA, patrimoine politique de référence, mérite une gouvernance lucide, enracinée et rassembleuse. À lui désormais de choisir entre la grandeur du recul stratégique ou l’entêtement qui mène à l’effacement.

Tidjane Thiam : un pouvoir consolidé, mais un avenir suspendu au sein du PDCI-RDA 

Tidjane Thiam a, sans conteste, consolidé son pouvoir à court terme à la tête du PDCI-RDA. Réélu avec un score écrasant, il occupe solidement le fauteuil de président. Pourtant, derrière cette légitimité apparente, son avenir politique semble désormais suspendu à un fil. Depuis son domicile, à plus de 6 000 kilomètres de la Côte d’Ivoire, son autorité est contestée, et les secousses internes ne cessent de s’intensifier. La question n’est plus de savoir s’il dirige, mais jusqu’à quand : partira-t-il en grandissant ou sera-t-il chassé en rétrécissant ?

Plusieurs facteurs fragilisent sa présidence

Chronique de Petrouce -"Origines de la crise  et les divisions internes au PDCI RDA" (1) : le 17 novembre 2021, un jour à la fois noir et sombre; Ledebativoirien.net

• Inéligibilité à la présidentielle de 2025 : La justice ivoirienne a confirmé qu’il ne peut pas se présenter, en raison de la perte de sa nationalité ivoirienne après avoir acquis la nationalité française. Cette décision a provoqué une onde de choc au sein du parti, déjà en quête de reconquête électorale. • Absence de candidat naturel : L’inéligibilité de Thiam a laissé le PDCI sans figure de proue pour la présidentielle.

Cela affaiblit la dynamique électorale et pousse de nombreux cadres à réclamer une nouvelle convention, une réorganisation profonde, voire un changement de cap. • Tensions internes : Plusieurs figures historiques du parti ont désavoué sa gestion, dénonçant une rupture avec les valeurs fondatrices du PDCI et une désorganisation des structures locales et nationales. • Frustration des militants : dans la diaspora comme dans certaines localités ivoiriennes, des voix s’élèvent pour dénoncer l’exclusion de militants au profit de “nominés opportunistes”, choisis sans concertation ni légitimité militante.

 • Appels à une clarification :

Des cadres exigent des explications sur la présence réelle de Thiam en Côte d’Ivoire et sur sa capacité à incarner le leadership du parti dans un contexte aussi sensible.

Petrouce Gnagne; Ledebativoirien.net

À cela s’ajoutent des assignations en justice, qui pourraient fragiliser davantage sa position. Beaucoup s’interrogent : pourquoi Tidjane Thiam a-t-il tardé à renoncer à sa binationalité, à seulement six mois des élections présidentielles ?

Voulait-il réellement être candidat pour le compte du PDCI-RDA, ou jouait-il une carte stratégique sans conviction profonde ? Rien n’est sûr. Mais une chose est certaine : le PDCI-RDA traverse une période critique, et son président devra bientôt choisir entre l’humilité du recul stratégique ou l’entêtement qui mène à l’effacement ». Petrouce Pierre Nicaise GNAGNE Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA.

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