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Les premiers responsables de ces organes-Assoa Adou, Hubert Oulaye Marc-Arthur et Damana Adia dit Pickass – ne sont pas seulement des anciens réfugiés au pays de l’Osagyefo Kwame Nkrumah, premier président ghanéen. Ce chantre du panafricanisme disait: « Je ne suis pas né en Afrique; c’est l’Afrique qui est née en moi ». Ils représentent, par leur formation idéologique, la nouvelle ligne politique affichée, qui est un renoncement à celle conduite durant le mandat de Laurent Gbagbo (octobre 2000 – avril 2011).
L’ancien président de la République a accédé au pouvoir avec un programme construit autour de l’économie sociale de marché. Ce programme, conçu entre les deux guerres mondiales en Allemagne, était destiné à contrer la révolution socialiste triomphante en ex-URSS.
Mais avec la récession économique et les plans d’ajustement structurel, qui l’ont assailli, le pays a subi une privatisation à marche forcée. Tous les secteurs stratégiques (commercialisation des matières premières, eau, finance, électricité, télécommunications, etc.) ont alors été placés sous la coupe des monopoles et des cartels privés.
En janvier 1993 et face à cette souveraineté bradée, le groupe parlementaire du PDCI-RDA, ancien parti unique, tirait la sonnette d’alarme. « La notion de souveraineté nationale et de protection de secteurs stratégiques vitaux pour la nation n’est pas prise en compte dans ce programme de privatisation (conduit par le Premier ministre Alassane Ouattara) », s’est-il inquiété avant de jeter un gros pavé dans la mare: « En procédant ainsi, un ou deux groupes financiers contrôleraient entièrement tous les éléments vitaux du pays et pourraient se permettre, demain s’ils le voulaient, de mettre sur place les gouvernements de leur choix« .
Le PPA-CI, tirant les leçons de ces douloureuses expériences, s’est ainsi engagé à redresser la ligne en embrassant l’économie socialiste de marché ou l’économie mixte. Cette politique, qui fait de l’État un acteur économique, décourage notamment les monopoles privés étrangers qui ont pris l’économie nationale en otage, favorise le développement de la bourgeoisie industrielle et protège la souveraineté du pays. Car cette souveraineté s’avère impossible dans un pays dominé économiquement et militairement et qui subit le diktat des donneurs étrangers d’ordres et de consignes.
Avec F. M. Bally