PPA-CI – PDCI RDA – la stratégie Sonko contre Macky ignorée par Gbagbo et Thiam : entre silence stratégique et absence de vision

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Présidentielle du samedi 25 octobre entre refus de transmission et panne d’alternance

« Pour moi, Petrouce, le fait que Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, sachant depuis longtemps qu’ils sont inéligibles, n’aient pas désigné de candidats alternatifs en leur sein, fait d’eux les premiers soutiens involontaires du président Alassane Ouattara.

PPA-CI – PDCI RDA - la stratégie Sonko contre Macky ignorée par Gbagbo et Thiam : entre silence stratégique et absence de vision ; Ledebativoirien.net

Par leur silence stratégique, leur absence à la présidentielle, leur refus d’un “Plan B” politique, ils ont laissé le terrain libre. Ils ont offert, sans le dire, une légitimité indirecte à une candidature qu’ils prétendaient combattre« . Petrouce Citoyen ivoirien engagé, observateur libre des silences politiques, témoin lucide des stratégies manquées.

Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam : Gourmandise politique ou méchanceté stratégique ?

Le tandem PPA-CI de Laurent Gbagbo et PDCI-RDA version Tidjane Thiam soulève une question troublante : s’agit-il d’une gourmandise politique, d’un calcul froid, ou simplement d’une panne stratégique assumée ? Ou pire encore : d’un accord tacite avec le RHDP, négocié dans l’ombre, pendant que le jour, on joue les opposants en criant au loup devant les militants.

Un parti politique n’a pas besoin d’un homme fort, mais d’une vision forte :

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Un parti politique ne se bâtit pas autour d’un homme, mais autour d’une idéologie. Pour espérer gagner une élection comme celle du samedi 25 octobre, il faut savoir lire le moment politique, comprendre les attentes du peuple, et proposer des stratégies démocratiques claires, cohérentes et crédibles. Un parti politique, ce sont des idées, des orientations, des alternatives.

Ce sont aussi des remplacements de projets, de stratégies et de candidats, lorsque l’un est empêché constitutionnellement. Car en démocratie, l’intelligence politique ne réside pas dans l’attente d’un sauveur, mais dans la capacité à se renouveler sans renier ses convictions.

Volet 1 : Pourquoi Gbagbo et Thiam n’ont-ils pas adopté la stratégie politique de Sonko et Diomaye Faye ?

Face à Macky Sall, Ousmane Sonko a su anticiper son empêchement politique. Il a préparé une relève, désigné un dauphin et transformé une impasse institutionnelle en victoire populaire. Une stratégie audacieuse, lucide et assumée. Alors pourquoi, en Côte d’Ivoire, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI-RDA de Tidjane Thiam n’ont-ils pas su faire de même ?

Pourquoi n’ont-ils pas anticipé leur propre inéligibilité ? Pourquoi n’ont-ils pas préparé, ni proposé, une alternative crédible à la présidentielle en dehors d’eux, voire au-delà de leur personne ? Pourquoi avoir choisi la politique de la chaise vide, alors que le moment exigeait clarté, audace et transmission ?

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Pourquoi ce refus de désigner des successeurs, de construire une relève, de penser au “Plan B” ? Pourquoi ce repli sur le moi, sur l’ego, sur le culte de la personnalité au détriment de l’intérêt collectif et de l’alternance démocratique ?

Ce vide stratégique, ce silence calculé, cette absence de vision… tout cela ne relève pas de la prudence politique. Cela relève de la complicité. Car en politique, ne rien faire, c’est parfois faire beaucoup. Et dans ce cas précis, ne rien faire, c’est avoir laissé le terrain libre à une candidature de l’adversaire politique (RHDP) qu’ils prétendaient combattre. Et pourtant… !

PPA-CI – PDCI-RDA : Quand la politique de la chaise vide devient complicité politique :

Quand l’ego et le culte du moi étouffent toute possibilité d’alternance interne, le silence des leaders devient une forme d’accompagnement tacite à la victoire du candidat du RHDP. Ce n’est plus de la prudence politique, c’est une posture complice.

Quand le silence devient complicité politique ? Quand le manque de stratégie devient compromission?

Quand le culte du moi devient obstacle collectif ? Quand la personnalisation du pouvoir devient une trahison ? Quand la politique de la chaise vide bloque l’alternance interne ?

En politique, il y a ce qui se montre devant les caméras et les micros… et ce qui se joue en coulisses, là où les idées s’affrontent, où les arguments se croisent, et où les stratégies se construisent dans le cadre d’une vraie démocratie. Mais trop souvent, la politique de la chaise vide parle plus fort que les discours, et les absences pèsent plus que les promesses. 

En tant que citoyen ivoirien engagé, je nourris un vœu sincère : que les Ivoiriens ouvrent enfin les yeux sur une réalité politique troublante, trop longtemps camouflée derrière des postures figées, des slogans vides de sens et des alliances opportunistes, souvent dictées par les circonstances plutôt que par les convictions.

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Quand des figures majeures de l’opposition comme Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam refusent de désigner des successeurs, écartent volontairement leurs partis d’une élection présidentielle décisive celle du samedi 25 octobre puis réapparaissent timidement lors des législatives, il ne s’agit pas d’une stratégie réfléchie.

C’est un scandale politique. C’est une posture confuse, incohérente et dangereuse, qui brouille les repères démocratiques et affaiblit la dynamique de l’alternance. Car dans un contexte aussi sensible, l’absence volontaire devient un signal fort : celui d’un renoncement, voire d’une complicité silencieuse avec le RHDP.

Et cette confusion, lorsqu’elle finit par servir les intérêts du RHDP qu’ils prétendent combattre, devient une complicité silencieuse. Une complicité déguisée en prudence, mais qui, en réalité, affaiblit l’opposition, désoriente les militants et laisse le champ libre au RHDP qu’ils dénoncent en public. Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, conscients de leur inéligibilité, auraient dû choisir un candidat commun ou présenter d’autres figures capables de porter leurs idéaux. Ne pas l’avoir fait, c’est une faute politique grave. Une erreur qui affaiblit l’opposition, désoriente les militants et laisse le champ libre à ceux qu’ils prétendent combattre.

Qu’ils cessent donc de se présenter comme des victimes politiques ou des martyrs électoraux. Le vrai martyr, c’est celui qui se bat, même exclu. Le vrai opposant, c’est celui qui prépare la relève, même empêché. Ce qu’ils n’ont pas fait. Par leur silence, leur absence à la présidentielle du 25 octobre 2025, leur refus de désigner des dauphins politiques, ils ont laissé le champ libre. Ils ont offert, sans le dire, une légitimité indirecte à une candidature qu’ils prétendaient combattre. Et pourtant, l’exemple sénégalais est là, clair, puissant, inspirant.

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Ousmane Sonko, écarté de la présidentielle, n’a pas baissé les bras. Il a transformé son exclusion en levier stratégique, en propulsant Bassirou Diomaye Faye comme candidat de substitution. Résultat : une victoire électorale éclatante, un changement de régime et une démonstration de maturité politique. Cette stratégie, fondée sur la transmission, la confiance et la cohérence, a payé.

Macky Sall, malgré son appareil d’État et son dauphin désigné, n’est plus au pouvoir. Alors pourquoi Gbagbo et Thiam n’ont-ils pas fait de même ? Pourquoi ont-ils choisi l’abstention plutôt que la stratégie ? Pourquoi ont-ils préféré le silence à l’action ? Ce vœu que je formule aux Ivoiriens est simple : ne confondez pas posture et combat, ne confondez pas alliance et engagement. Le vrai leadership se mesure dans l’adversité, pas dans le retrait.

Le PPA-CI et le PDCI-RDA avaient une opportunité historique :

celle de démontrer leur capacité à se renouveler, à se réinventer, à incarner une alternance crédible. À l’image du modèle sénégalais, ils auraient pu désigner en leur sein des candidats porteurs d’un projet clair, mobiliser leur base et affirmer leur place dans le débat démocratique. Mais au lieu de cela, ils ont choisi l’abstention. Une posture d’effacement qui a laissé le terrain libre au RHDP, sans résistance, sans contre-proposition. Et aujourd’hui, à l’approche des législatives, ils réapparaissent dans le jeu électoral, contraints de justifier leur retour… sans jamais avoir assumé le combat présidentiel.

Ce n’est pas une stratégie. C’est une fuite. Et cette fuite, dans un contexte aussi crucial, ressemble davantage à une reddition silencieuse qu’à une tactique politique. En politique, l’absence de stratégie est une stratégie perdante. Et dans une Afrique où les peuples aspirent à des alternatives crédibles, le duo Gbagbo-Thiam semble avoir manqué un tournant historique. Depuis quand en politique l’adversaire devrait attendre la passe ou le tapis rouge de son adversaire ? Est-ce ce qu’attendaient Gbagbo et Thiam ?

Volet 2 : La politique, comme le football, exige un style de jeu cohérent pour marquer son adversaire :

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La politique, comme le football, ne pardonne pas l’improvisation. Il faut un style de jeu cohérent, une stratégie claire, et surtout la capacité à lire le terrain pour marquer l’adversaire. Et sur ce point, le jeune Ousmane Sonko a donné une leçon politique à toute l’Afrique. Face à son exclusion de la présidentielle, il n’a pas crié au scandale sans agir. Il a dit :

« Ce n’est pas mon destin, mais Dieu m’inspirera pour trouver quelqu’un d’autre. » Et Dieu l’a inspiré. Il a trouvé Bassirou Diomaye Faye, et ensemble, ils ont renversé la machine électorale de Macky Sall. Sonko n’a pas joué le “moi ou rien”, il a partagé son destin, son combat, sa vision. Il n’a été ni avare, ni méchant, ni égoïste. Il a compris que la grandeur politique, c’est aussi savoir s’effacer pour mieux faire gagner ses idées.

À l’inverse, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam semblent enfermés dans une posture solitaire : « C’est mon destin, moi ou personne. » Cette logique du “moi ou rien”, appliquée au PPA-CI et au PDCI-RDA, s’apparente à une politique de la chaise vide. Et cette chaise vide, dans le contexte ivoirien, revient à faire la passe au président de la république sortant Alassane Ouattara pour un autre mandat de cinq ans.

Laurent Gbagbo, figure emblématique de l’opposition, père du multipartisme, ancien président de la République et chef de l’État, devrait être le premier à reconnaître que nous ne sommes plus en 1990, ni en 2000, encore moins en 2010. En 2000, alors que plusieurs candidats avaient été recalés, lui avait bénéficié presque miraculeusement d’une validation face au général Robert Guéï. Mais ce genre de circonstances exceptionnelles ne se répète pas éternellement.

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Aujourd’hui, le peuple ivoirien attend autre chose. Il attend des leaders capables de partager le pouvoir, de transmettre leur vision et de construire une relève crédible. Il attend des figures politiques capables de désigner un collaborateur, un successeur, un porteur de projet – surtout lorsqu’eux-mêmes sont empêchés constitutionnellement.

Mais à l’élection présidentielle du 25 octobre, ce n’est pas la lucidité politique qui a prévalu au sein de l’opposition. C’est le culte du moi. C’est l’ego. Et ce repli sur soi a privé l’opposition d’une opportunité historique de se réinventer, de se structurer, et de proposer une véritable alternative au pouvoir en place.

Sonko l’a fait. Gbagbo et Thiam, eux, ont choisi de rester seuls sur le banc de touche, refusant de faire la passe. Et pourtant, en politique comme dans le football, quand ton adversaire te brise le pied pour t’empêcher de jouer la finale, tu ne restes pas figé dans la douleur. Tu fais jouer ton joker. Tu acceptes de perdre ta place pour faire gagner ton équipe. C’est ça, le dépassement de soi.

Ousmane Sonko l’a parfaitement compris. Il n’a pas joué le martyr, il a joué le stratège. Il a partagé son destin, confié son combat, et offert à l’Afrique une leçon de maturité politique. Il est devenu un monument, non pas parce qu’il a gagné seul, mais parce qu’il a su faire gagner les siens. Pendant ce temps, Gbagbo et Thiam s’accrochent à leur fauteuil comme à une vérité absolue, refusant de transmettre, de déléguer, de faire confiance. Leur posture n’est pas celle du sacrifice, mais celle de l’orgueil. Et en politique, refuser de faire la passe, c’est offrir le but à l’adversaire.

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La politique, textuellement, c’est comme un match de football. Il ne suffit pas d’être sur le terrain, il faut trouver le bon style de jeu, celui qui permet de marquer l’adversaire, de surprendre, de construire et de gagner. Et cela, le jeune Ousmane Sonko l’a parfaitement compris. Face à l’appareil d’État de Macky Sall, il n’a pas crié à l’injustice sans stratégie. Il a répondu avec hauteur :

« Ce n’est pas toi qui m’empêches d’être président de la République, mais c’est mon destin. »

Cette réponse, loin d’être une simple réplique politique, est profondément spirituelle. Elle révèle une lecture des signes, une compréhension du temps et une foi en la souveraineté divine. Car beaucoup de politiciens font de la politique sans savoir lire les signes spirituels envoyés par le Créateur, mais une fois élus, ils s’empressent de dire que « l’autorité vient de Dieu ». Et pourtant… que faisaient-ils quand les signes leur demandaient de transmettre, de préparer, de s’effacer pour mieux faire grandir ?

Sonko n’a pas seulement contourné l’obstacle, il a transformé son exclusion en stratégie, en propulsant Bassirou Diomaye Faye, devenu président. C’est là toute la différence entre la posture et la vision, entre l’orgueil et la foi, entre le calcul et la sagesse.

Et pendant ce temps, ailleurs en Afrique, certains leaders politiques refusent de désigner des successeurs, s’abstiennent de participer aux scrutins majeurs, puis reviennent sans cohérence ni stratégie assumée. Ils invoquent Dieu une fois battus, mais ignorent les signes spirituels quand il est encore temps d’agir. Cette posture, loin d’être anodine, révèle une forme de gourmandise politique, une volonté de tout contrôler sans jamais transmettre.

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C’est le cas de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, qui, malgré leur exclusion du corps électoral, ont choisi de ne pas désigner de dauphins pour la présidentielle du 25 octobre 2025. Ce refus, interprété par beaucoup comme un manque de vision, fragilise leur crédibilité et expose leurs partis à une impasse stratégique. Car en politique, refuser de préparer la relève, c’est refuser de construire l’avenir.

Ils parlent de Dieu une fois écartés, mais où était leur foi quand il fallait lire les signes, transmettre et faire confiance à une nouvelle génération ? L’exemple sénégalais, avec Sonko et Diomaye, montre que la vraie maturité politique consiste à savoir s’effacer pour mieux faire gagner ses idées. Gbagbo et Thiam, eux, semblent prisonniers d’un leadership solitaire, où l’absence de succession devient un aveu de fragilité.

Conclusion générale : Le peuple ivoirien mérite plus que des figures, il mérite une vision

À travers cette chronique, une vérité s’impose : le PPA-CI et le PDCI-RDA sont à la croisée des chemins. Entre refus de participation à la présidentielle, absence de succession politique et retour incertain aux législatives, leurs choix interrogent, déroutent et parfois déçoivent. Le silence de leurs leaders, leur manque de stratégie et leur incapacité à lire les signes du moment politique et spirituel fragilisent leur crédibilité.

PPA-CI – PDCI RDA - la stratégie Sonko contre Macky ignorée par Gbagbo et Thiam : entre silence stratégique et absence de vision ; Ledebativoirien.net

Pendant que d’autres, comme Ousmane Sonko au Sénégal, ont su transformer l’exclusion en victoire, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam paraissent prisonniers d’une posture solitaire, d’une gourmandise politique qui refuse la transmission. Ils parlent d’autorité divine une fois battus, mais ignorent les signes du Divin Créateur quand il est encore temps d’agir. Le peuple ivoirien ne doit plus se contenter de discours. Il doit exiger des actes, une relève, une vision claire et courageuse.

Car en politique, le manque de stratégie devient complicité, et le silence, une forme de renoncement. Le temps est venu de juger les leaders non pas sur leur passé, mais sur leur capacité à préparer l’avenir. L’Afrique retiendra Sonko. Mais que retiendra-t-elle de ceux qui ont préféré l’ombre du pouvoir à la lumière du renouveau ?

 Par Petrouce Pierre Nicaise GNAGNE-(Membre du Bureau Politique du PDCI-RDAAnalyste politique – Chroniqueur – ÉditorialisteConsultant en Stratégie Électorale et Gouvernance).

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