Le témoignage de Charles Koffi Hanon, un caïd de la Fesci
«Le 10 octobre 2006, dans le but de défendre les intérêts des victimes des déchets toxiques, j’ai mis sur pied une association dénommée: ‘‘Le Collectif Des Victimes Des Déchets Toxiques d’Abidjan-Sud 3’’. J’y ai nommé divers responsables au nombre desquels figuraient les nommés Rodriguez Biali Le Gbeuliste, Gohourou Ziallo Claude François… A la dernière personne citée, j’a confié la responsabilité de recenser les victimes des déchets toxiques relevant de notre zone de compétence, à savoir Vridi, Port-Bouët, Koumassi et Treichville.
Courant décembre 2007, le Président Laurent GBAGBO a reçu les associations des victimes des déchets toxiques au Palais de la Présidence de la République. A l’occasion de cette rencontre, il nous avait demandé de nous constituer en fédération aux fins de rendre nos différentes actions contre la pollueuse, la société Trafigura, plus opératoires, efficientes et efficaces. La raison invoquée par lui pour soutenir son assertion est que cette société est une firme puissante, en conséquence, seule notre union pourrait avoir raison d’elle.
Séance tenante, il avait nommé une structure de gestion de cette affaire composée exclusivement des membres de la Présidence de la République, structure dénommée Cellule Spéciale Chargée des Catastrophes naturelles et humaines. La Présidence de cette cellule était assurée par Madame Ohouochi Clotilde.
Suite à plusieurs rencontres à cette fin avec celle-ci qui s’étaient soldées par son entêtement à nous mettre à disposition ladite somme, un certain Laido l’Imperial ex-militant de la FESCI, et au moment desdits faits, Conseiller du Président Laurent GBAGBO faisait au sein de cette cellule la pluie et le beau temps. Celui-ci a tenté de nous menacer aux fins de renoncer audits fonds. Face à cette situation, nous avons dû observer une grève de la faim dans l’enceinte de la Cathédrale Saint-Paul d’Abidjan. Finalement, ladite cellule nous avait convoqués au Palais de la Présidence de la République pour nous voir remettre la somme de 600 mille F CFA par association. Elle avait dénombré 40 associations et pourtant, nous n’étions pas plus de 15 régulièrement constituées à la rencontre en cause.
En dépit de tous ces obstacles, nous avons pu mettre sur pied une fédération dénommée Fédération Nationale Des Victimes Des Déchets Toxiques de Côte d’Ivoire dite FENADVIDET-CI. Le 24 Février 2008, l’élection du Président de la FENADVIDET-CI s’est tenue à la Bibliothèque Nationale sise au Plateau. Cette élection avait enregistré plusieurs candidatures au nombre desquelles figuraient celles de Yao Pipira Denis, représentant des victimes d’Abobo, Mme Diop, représentant des victimes des 220 logements, moi-même, représentant le Collectif des Victimes Des Déchets Toxiques d’Abidjan-Sud 3 et autres. Cependant, les deux candidatures les plus prisées étaient celles de Yao Pipira Denis et la mienne.
Au regard de ce qui précède, j’ai, dans l’intérêt général, accepté leur suggestion en posant les conditions suivantes: le poste de Secrétaire Général de cette fédération devait me revenir, la 2ème Vice-présidence à Gohourou Claude étant entendu que celui de la première Vice-présidence revenait à la structure de Pipira et enfin une composition paritaire du Bureau Exécutif de cette fédération qui devait être faite sur proposition de nous deux. Toutes mes exigences ont été acceptées exception faite de celle concernant Gohourou Claude;
En dépit de sa réserve quant à la nomination de Gohourou Claude au poste précipité, il avait du finalement accepter ma proposition sur mon insistance. C’est un peu plus tard que j’a appris que le nommé Gohourou Claude avait été fait bastonner par le maréchal KB de la FESCI, humilié par celui-ci, avant de le faire vider comme un malpropre de la cité rouge pour enfin se retrouver à Port-Bouët. La raison était qu’il avait extorqué une somme de 150 mille F CFA à une étudiante sous le fallacieux prétexte de lui trouver une chambre à la cité rouge de Cocody où il résidait au moment de ces faits.
Après nous être mis d’accord sur les conditions par moi posées, je m’étais rendu sur la tribune pour tenir un discours fort apprécié par les électeurs présents, lequel avait conduit au plébiscite de Yao PIPIRA Denis par acclamation, es qualité de Président de cette fédération.
Cette fédération fut finalement créée et farouchement combattue par la Cellule Présidentielle Chargée des Castrophes Naturelles et Humaines.
Par ailleurs, dans la somme de 100 milliards de F CFA versés par la société Trafigura à l’Etat de Côte d’Ivoire aux fins de réparer le tort à lui causé, celui-ci a injecté au Trésor d’Abidjan la somme de 22 milliards de F CFA. Cette somme devait servir à indemniser non pas 100 mille Victimes mais précisément 95 mille Victimes desdits déchets. Au rang de ces victimes figuraient les parents des 17 personnes décédées dès les premières heures de ce déversement, les personnes qui ont été hospitalisées appelées victimes hospitalisées et enfin les victimes ambulatoires dont les conséquences desdits déchets sur leur santé n’étaient pas à priori alarmantes.
La première catégorie précitée avait droit à 100 millions de F CFA par parents de victimes décédées, la seconde 2 millions de F CFA individuellement et la troisième catégorie, la somme de 200 mille F CFA chacune. Force est de faire observer que les 100 millions de F CFA dont la distribution avait été confiée à la Cellule Présidentielle n’a pas bénéficié à la majorité des parents des 17 victimes décédées. Des faux parents de victimes des déchets toxiques auraient été crées, à l’effet du détournement de l’indemnisation des vrais ayant-droits.
Concernant les victimes ambulatoires, les agents du Trésor à charge de les indemniser faisaient des ponctions indues de la somme de 50 mille F CFA dans le montant total de leur indemnisation si bien que finalement, c’est la somme de 150 mille F CFA qui revenait individuellement à chacune d’elle. Eu égard au fait qu’elles étaient les plus nombreuses, nous (Pipira Denis, Gohourou Claude et moi-même dans le cadre de la FENADVIDET-CI) vers fin juin 2009 avions, au siège du Collectif Des Victimes Des Déchets Toxiques d’Abidjan-Sud 3 sis à la cité Douane de Vridi juste à côté de l’espace-Au Choco; co-animé une conférence de presse pour dénoncer cette situation de fait.
Suite à cette dénonciation, nous avions sollicité et obtenu une audience auprès de KALOU Emmanuel, Trésorier Payeur Général Chargé du processus d’indemnisation à l’initiative de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Au terme de cette rencontre, il avait pris sur lui la responsabilité de nous impliquer dans ledit processus aux fins de veiller au bon déroulement de celui-ci. Au sortir de cette audience, Pipira m’avait fait une proposition en soulignant ce qui suit: «SG comme ton petit, parlant de Gohourou Claude, et toi vous êtes derrière l’eau, je souhaite que vous soyez au Trésor d’Abidjan-Sud et les miens et moi étant à Abobo, au Trésor d’Abidjan-Nord». Proposition à laquelle j’avais donné mon accord sans coup férir.
Juste une intrusion chez les caïds de la FESCI
Par ailleurs, après l’élection de Dibopieu, il s’était posé la question de l’occupation par nous des résidences universitaires de Cocody, à savoir les cités rouge, campus et Mermoz où les dissidents régnaient en maîtres. Quand j’avais accepté cette mission et que finalement, il avait été mis fin à la crise des machettes suite à l’opération de sécurisation par moi y menée, le nom ou surnom de KB avait disparu sur toutes les lèvres faisant place au mien ‘‘Charly Watta’’. Prenant aujourd’hui du recul et après analyse, il ressort que cette nouvelle situation avait totalement déplu à KB.
A suivre…