Aujourd’hui 17 ans, que les victimes des déchets toxiques déversés en Côte d’Ivoire courent derrière la Société Générale Côte d’Ivoire dite SGCI et autres dissimulant leur indemnisation, d’un montant d’un peu plus de 13 milliards de F CFA dans les 22.500.000.000 F CFA, affectés à leur indemnisation.

Une somme que la société TRAFIGURA a versé, aux fins de réparer le préjudice qu’elle leur a fait a causé ; celui d’avoir été exposées de façon prolongée aux émanations dégagées par les déchets pétroliers déversés dans la nuit du 19 au 20 août 2006, dans le District d’Abidjan et ses banlieues, par le bateau Probo Koala affrété par cette société au port autonome d’Abidjan.
Ledebativoirien.net, ici plonge dans l’histoire des 86 chèques distribués à des personnes autres que les victimes des déchets toxiques.
Dans cette affaire, des noms comme : Gohourou Ziallo Claude François, Koné Cheick Oumar, dames Awa N’diaye épouse M’baye, Digbeu Léocadie, et la société ACCESS BANK CI ont vu leur culpabilité être définitivement établie dans le détournement de 4.658 milliards de F CFA ; et ce, aux termes de l’arrêt de rejet n°473/24 issu de l’Assemblée Plénière de la Cour de Cassation intervenue le 30 avril 2024, et cela, après 15 années de procédures judiciaires sans répit.
Les personnes suscitées jouissent de leur liberté et se soustrait au remboursement de cette somme due aux 6.624 victimes, membres du RENADVIDET-CI, préjudiciées par ledit détournement. Ici une idée de la marmaille avec l’émission de chèques incroyablement déroutant pour les vraies victimes des déchets toxiques d’Abidjan et banlieue.

La disparition des 9 milliards 5 millions 419 mille 629 f CFA destinés à l’indemnisation des victimes des déchets toxiques, membres du Renadvidet-ci a été planifiée par la société générale Côte d’Ivoire dite SGCI et ses dirigeants. LE DEBAT IVOIRIEN revient sur l’affaire de la liste de 86 chèques déclarés avoir été payés par la SGCI.
Curieusement, ceux-ci n’existent pas sur les différents relevés bancaires, relatifs au paiement des 17. 955 victimes issues des 34 cartons de chèques bancaires, qu’elle a communiqués à l’Expert Judiciaire comme étant celles, qu’elle a indemnisées sur les 29.624 victimes indemnisables.
Pour rappel
A la suite de l’arrêt brusque et définitif du processus d’indemnisation des victimes des déchets toxiques, à la date du 19 mars 2010, la SGCI avait irrégulièrement transféré le 24 mars 2010, à Access Bank CI devenue Afriland First Bank CI, dans un compte ouvert frauduleusement par la Coordination des victimes présidée par le sieur GOHOUROU Claude François, la somme de 4 milliards 815 millions 648 mille F CFA. Lors de ce transfert, elle avait dissimulé dans celle-ci, 157 millions 648 mille FCFA. De sorte que les fonds effectivement reçus sur le compte en cause, étaient de 4 milliards 658 millions de F CFA.

Cette dernière somme, aux termes des arrêts correctionnels N°654/16 en date du 27 juillet 2016 de la Cour d’Appel du Plateau et N°473/24 en date du 30 avril 2024 de l’Assemblée Plénière de la Cour de Cassation de Côte d’Ivoire, Gohourou Ziallo Claude François, se disant Président de la Coordination des victimes des déchets toxiques dite CNDVT-CI, KONE Cheick Oumar, ex PCA de l’Africa Sports, Awa N’diaye épouse M’baye, Digbeu, Léocadie, Trésorière de la CNDVT-CI et Access Bank CI.
Les personnes physiques susnommées ont été définitivement condamnées à 20 ans de prison ferme, pour abus de confiance, complicité d’abus de confiance et blanchiment de capitaux portant sur les 4 milliards 658 millions de F CFA et Access Bank CI condamnée à payer 21 milliards de F CFA d’amende à l’Etat de Côte d’Ivoire pour méconnaissance des préventions de blanchiment de capitaux portant sur le même montant.
Devant la Police Economique, courant année 2011, Monsieur Yacé Léonce Daniel Djecket, au moment des faits, Directeur des Affaires Générales et Juridiques de la SGCI, actuel Directeur Général de N’SIA Banque, avait affirmé avoir indemnisé après la journée du 22 mars 2010, 12. 841 victimes des déchets toxiques sur les 29.624 sus visés.

Alors-même, que ledit processus n’a plus jamais repris, depuis le 19 mars 2010 à ce jour, cette banque avait contre toute attente, courant année 2012, affirmé devant le Premier Cabinet d’Instruction du Plateau, avoir indemnisé 23 mille victimes et transféré l’indemnisation de 6.624 victimes restantes à Access Bank CI.
Face à cette grossière affabulation, plusieurs procédures aussi bien pénales que civiles ont été initiées par 25 mille victimes, membres du RENADVIDET-CI non indemnisées contre la SGCI. Finalement, le 15 juillet 2021, le Tribunal a ordonné un audit judiciaire sur le compte des victimes ouvert par leur ex mandataire, le cabinet Leigh Day & CO dans les livres de la SGCI.
Il ressort des conclusions finales de cet audit judiciaire, en date du 18 janvier 2022, que sur les 29.624 victimes éligibles aux 22 milliards 500 millions de F CFA, c’est à-dire les 23 mille victimes dont elle a finalement eu la gestion des fonds d’indemnisation, la SGCI en a indemnisé 11.811 ; elle reste devoir à ce jour, l’indemnisation de 11.189 victimes, membres du RENADVIDET-CI, soit 9 milliard 5 millions 419 mille 629 F CFA.

Il ressort aussi de ces mêmes conclusions, que sur la liste brute des 17.955 victimes que la SGCI a déclarées avoir indemnisées, il existe 6. 144 victimes fictives à raison de 727.000 F CFA/personne, soit 4 milliards 466 millions 688 mille F CFA, 16 chèques de même numéro qui ont été payés doublement par cette banque, soit 11 millions 632 mille F CFA X2 = 33 millions 632 mille F CFA.
86 chèques non identifiés sur les relevés bancaires SGCI, relatifs au paiement en question, soit 62 millions 522 mille F CFA. En définitive, l’on constate une disparition de fonds destinée à l’indemnisation des victimes des déchets toxiques savamment organisée par la SGCI et ses dirigeants.
Tout ce qui est relaté ici fait partie d’un ensemble de faits historique. Le Président Alassane Ouattara avait promis résoudre cette question de l’indemnisation des victimes des déchets toxiques d’Abidjan et banlieues. Rien encore ! A suivre.
Pour l’histoire de la nuit du 19 au 20 août 2006 inoubliable

Pour ceux qui souviennent encore, l’affaire du vraquier Probo Koala, battant pavillon panaméen explose le 21 août 2006. Il arrive au port d’Abidjan, dans la nuit du 19 au 20 août transportant plus de 600 tonnes de déchets pétroliers de la multinationale Trafigura.
Une composante de naphta de cokéfaction, un produit toxique et extrêmement dangereux, en raison de sa très forte teneur en soufre. Il était question de mélanger le naphta avec de l’essence pour le revendre comme carburant sur les marchés ouest-africains.
Lagos, refuse de l’accueillir du fait de la dangerosité du produit. Mais une entreprise dénommée Tommy installée à Abidjan pense qu’avec 17 000 dollar, elle peut éliminer les déchets. Août 2006, les produits toxiques sont déversés dans plusieurs communes du district d’Abidjan avec des camions citernes. 10 jours avant l’arrivée du Probo Koala, la société Tommy obtient un agrément pour le traitement de produits toxiques, alors qu’elle n’avait jusque-là qu’un agrément d’approvisionnement de navires.
On est en Côte d’Ivoire, terre de miracles. La suite : les déchets libérés dans des décharges ont commencé à produire des émanations de gaz mortels. Plus de 100 000 personnes touchées, dont 17 morts officiellement les semaines d’après. Claude Dauphin, fondateur-dirigeant de Trafigura (décédé en 2015), affréteur du vraquier, et son directeur pour l’Afrique de l’Ouest, Jean-Pierre Valentini sont écroués à la MACA aujourd’hui PPA. Le parquet d’Abidjan poursuit la société et ses complices devant la justice ivoirienne.

Le scandale éclate la démission du premier ministre ivoirien Charles Konan Banny et de l’ensemble de son gouvernement est présenté. Il est reconduit par le chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Le directeur du port d’Abidjan, le DG des douanes, et le directeur des affaires maritimes du ministère des Transports sont suspendus. Plusieurs mois après, des poursuites seront abandonnées contre un règlement à l’amiable de près de 200 millions de dollars, environs plus de 100 milliards FCFA.
Trafigura conclu un accord avec près de 30 000 victimes, pour un montant de 22 milliards, 500 millions FCFA. Mais ces indemnisations seront détournées par des experts d’un groupe d’individus prétendant représenter les victimes. Privant des milliers de victimes de réparations à ce jour. Les autorités ivoiriennes avaient aussi promis de construire un hôpital à Akouédo pour s’occuper des victimes des déchets toxiques, mais rien n’a été fait. En 2025, un Réseau pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques continue de donner de la voix.
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GRACE OZHYLLY
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