Propagande électoraliste ! C’est peu dire en prélude des élections locales ou fuite de données médicales relatives aux personnes assistées pour l’opération de l’hernie ? Cette question reste posée au vu de l’exposition sur les réseaux sociaux des noms d’individus originaires de la région du Béré, (dans le centre-nord de la Côte d’Ivoire) dont l’opération chirurgicale de l’hernie a été réalisée grâce à l’assistance du ministre Moussa Dosso.
Mais, l’un des droits fondamentaux des patients vient d’être violé par le bienfaiteur, le ministre – député de Mankono et président du conseil régional du Béré. Et partant, l’éthique sociale écorchée.
Les populations de Mankono se sont réveillées, jeudi 3 décembre 2020 avec leurs noms sur des listes de bilan dressées par l’équipe du président du conseil régional du Béré, Moussa Dosso. Il s’agit de la publication d’un bilan de l’action humanitaire que le ministre des ressources animales et halieutiques avait fait de 2006 à 2016 dans la région du Béré pour ses parents.
Cependant, ces guéris étaient loin de s’imaginer l’exploitation qu’en ferait le bienfaiteur de politicien, de ce geste qui était encore humanitaire, jusqu’au 3 décembre 2020. Un geste même politiquement maladroit à la suite de cet acte humanitaire est d’exposer sur les réseaux sociaux, aujourd’hui, les noms des patients ayant subi ces opérations. Ce qui est vraisemblablement assimilable à un viol du secret médical.
L’équipe du ministre a publié sur les réseaux sociaux les noms des personnes qui étaient venues voir le ministre dans l’anonymat se faire enlever ce mal qui entachait leur dignité d’homme et de femme. Des décisions qui ont été même prises par certain(e)s à l’insu de leurs proches voire leurs conjoints ou conjointes.
L’on se demande se demande: «Le ministre était-il obligé de publier cette liste? Est-ce qu’il a assisté ses propres parents par démagogie? Cette assistance médicale est-elle la résultante d’une ambition politique, voire électoraliste dans la région ? Si oui, sérieusement, il faut pouvoir se fixer des limites morales et éthiques en politique. Car, le code de la santé publique stipule que : «La personne malade a droit au respect de sa dignité» et «le respect de la vie privée est garanti à toute personne ainsi que la confidentialité des informations personnelles, administratives, médicales et sociales qui le concernent ».
C’est à croire que la population ou tout individu dans le besoin devrait se méfier des bienfaits politiciens. Rien que pour finir sur le bûcher de l’ignominie politicienne sans humanisme. Un politicien peut-il garder un secret, même médicale ? Ne le demandez surtout pas aux malades de Mankono.
H.KARA
Ledebativoirien.net