« Je voudrais remercier le gouvernement RDR pour la construction d’universités de proximité en Côte d’Ivoire. C’est une excellente politique qui va dans le sens de la décentralisation de l’administration que j’ai toujours souhaitée pour le pays.
Ci-dessous la liste des matières dispensées généralement:
Les mathématiques, les sciences physiques, la chimie, la biologie, la médecine, la pharmacie, le droit, les facultés de lettres, la philosophie, la sociologie, la psychologie, l’anthropologie, l’histoire, la géographie, les langues, etc, etc.
Cependant, il n’y a pas que ces matières d’études, il y en des centaines d’autres bien ignorées.
Par exemple, nous devrions avoir aujourd’hui une école de santé publique par exemple qui devrait former des professionnels en santé publique, en santé communautaire, en promotion de la santé, en éducation de la santé, en toxicologie, en environnement, bioéthique, biostatistique, épidémiologie, gestion et politiques de santé, hygiène du travail, gestion et évaluation des projets de santé, etc. je ne parle pas de l’institut d’hygiène de Treichville ni celui de la santé publique d’Adjamé. Ces deux instituts ont d’autres vocations.
Autre exemple: La médecine. L’on a formé plus de médecins généralistes que de spécialistes. Alors qu’il faut créer des structures professionnelles qui dispensent des cours beaucoup plus approfondis que des généralistes qui ont certes des connaissances mais des connaissances non approfondies donc limitées. Il faut penser également à la création des départements de l’agriculture, de l’alimentation avec son corollaire de nutrition et la diététique, la foresterie, la biotechnologie, etc. Nos universités ne doivent plus se contenter de dispenser ces matières classiques que nous voyons tous les jours sur les campus des universités africaines. Il faut adapter les cursus universitaires avec l’évolution des temps modernes.
Mieux encore, plutôt que de créer une pléiade d’universités qui forment en fait des milliers de chômeurs, pourquoi ne pas créer des écoles techniques de spécialités comme les polytechniques. Autres exemples. Nous devrions avoir aujourd’hui des structures de formation en techniques de l’information. On me dira qu’il y en a une à Yamoussoukro. C’est vrai mais c’est comme une goutte d’eau dans la mer. Techniques de gestion de l’information avec ses spécialités qui sont entre autres: l’informatique (architecture matérielle et logicielle, programmation, base de données, systèmes et réseaux, algorithmique, traitement du signal), mathématiques (algèbre, analyse, mathématiques discrètes) et projets interdisciplinaires.
Mon souci ici est qu’on forme trop de généralités dans le pays et on s’étonne après qu’on a des milliers de diplômés sans travail. Que peut faire concrètement un étudiant diplômé d’une maîtrise en psychologie? Durant tout son parcours scolaire, ce sont des généralités qu’il a apprises. La pratique, les spécialités, on connait pas.
Or il y a bien de spécialités qui pourraient servir au pays. Par exemple, dans le cas de la psychologie, il y a la clinique, la psychothérapie familiale, individuelle, de groupe, les conseillers, la recherche clinique; la recherche-action et la recherche évaluative. Les méthodes et les techniques sont : l’observation clinique, l’entretien clinique, les tests, les échelles et les questionnaires fermés, ouverts. Ces outils seraient utiles à bon nombre d’entreprises de la place pour améliorer leur productivité.
Ce que je dis ici est bien valable pour les autres secteurs d’activités. Il faut décentraliser notre administration, il faut spécialiser les régions. Par exemple à Korhogo, on peut transformer tel produit agricole, à Bouaflé, on est spécialisé dans le montage des voitures, à Man on fabrique les matériaux de construction, à Sassandra on développe ceci ou cela, etc. En plus de ceci, il nous faut absolument décentraliser de manière effective notre administration en commençant par la capitale politique.
En conclusion générale
je ne voudrais pas politiser le débat pas du tout; cependant je voudrais évoquer un exemple de complémentarité entre les autorités et l’opposition. L’exemple c’est quoi? En effet, en son temps, de sa cachette, le FPI dénonçait dans ses tracts le fait que la Côte d’Ivoire n’avait qu’une seule université et proposait d’en créer plusieurs s’il accédait au pouvoir. Le Président Houphouët disait qu’on ne dirige pas un pays avec des tracts et le FPI répliquait qu’il était fier de voir le pouvoir PDCI diriger le pays avec ses idées. Bref dès lors, le PDCI et maintenant le RDR ont compris effectivement l’importance de la création de plusieurs universités. Je suis satisfait, l’opposition a critiqué et a proposé et les pouvoirs successifs ont approuvé l’idée qui fait aujourd’hui l’une de nos fiertés.
L’Université de Cocody qui est l’Université mère de nos universités n’a pas été un échec, nous venions d’avoir notre indépendance et nous n’avions pas assez de moyens humains et matériels. Je pense qu’elle a trop produit de généralistes, de techniciens, de spécialistes de pointe et que nous devrions revoir tout notre dispositif de formation de nos jeunes gens et jeunes filles.
Cela permettrait à chaque étudiant d’être en possession de son diplôme et en même temps être en mesure d’ouvrir sa propre petite entreprise parce qu’il aura appris comment se prendre en charge au cas où il ne trouve pas d’emploi dans son domaine d’études. Il faudra également intensifier les programmes de formation continue, tisser des liens de partenariats avec les entreprises locales et internationales pour pallier au problème de manque d’expérience professionnelle qui empêche les étudiants d’avoir un premier travail. Merci ». Dr. Charles Koudou, Administrateur de la Santé.
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