Urgent-3ème investiture d’Alassane Ouattara: temps forts d’une cérémonie à demi-teinte, suivez

3^ème  ou 4^ème ? La route est bonne.  Il l’avait fait en 2010 au golfe hôtel, mais très vite, elle a été reprise plus tard. Donc l’on dirait deux investitures pour un mandat en 2011. C’est un fait de l’histoire. Nous sommes en 2020, cette fois-ci pour un 3ème mandat et une 3^ème  investiture constitutionnelle.

Pendant que certains ivoiriens qualifient cette cérémonie d’investiture de «funérailles de la démocratie» en Côte d’Ivoire en présence de plusieurs chefs d’État africains et de gouvernements. Et d’invités comme l’ex-président de France dans les mailles de la justice de son pays, Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, dit Nicolas Sarkozy.

D’autres exultent et crient à la «victoire du RHDP sur le désordre». C’est dans ce contraste d’opinions, et de surcroît à l’absence de l’opposition significative ivoirienne que l’élu, Alassane Ouattara a prêté serment, lundi 14 décembre 2020. Et c’est au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. ‘‘Ledebativoirien’’ revient sur les temps forts de cette cérémonie d’investiture de «l’homme fort», d’Abidjan. Ambiance au château.

Un dénouement du bras de fer électoral entre l’opposition ivoirienne et Alassane Ouattara que l’ex-Président français Nicolas Sarkozy ne s’est pas fait conter. Il était bien présent à Abidjan pour la prestation de serment d’Alassane Ouattara, pour son 3ème mandat contesté. Assis aux côtés de Jean-Yves Le Drian, les deux hommes ont échangé par moments quelques mots.

Il est 11 heures 30 minutes, Alassane Ouattara vient de prêter serment sur la Constitution en ces termes « Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter fidèlement la Constitution ». Une loi fondamentale que ses opposants lui reprochent précisément de « violer » pour se représenter à la présidentielle du 31 octobre 2020. Alors, se disent-ils que valent les paroles solennelles d’un homme en conflit permanent avec la Constitution ivoirienne ?

Un sentiment de déception d’une frange de la classe politique en Côte d’Ivoire qui a fait revenir le président du Conseil Constitutionnel, Mamadou Koné, sur les vives critiques qui ont visé son institution. Cependant, il assure que «lorsque le Conseil Constitutionnel annonce un candidat éligible, il est éligible; lorsque le Conseil Constitutionnel annonce un candidat élu, il est élu» Par conséquent, les complaintes de l’opposition conduite par Henri Konan Bédié ne pourront rien changer à la validation de la candidature et la réélection d’Alassane Ouattara.

Quant au discours d’Alassane Ouattara à la suite de sa prestation de serment, plusieurs temps forts ont retenu l’attention de l’assistance. D’abord, le Président ivoirien salue les 14 chefs d’État africains présents en leur attribuant un surnom, Faure Gnassingbé (Togo) est désigné le «jeune Doyen», en référence certainement à ses 15 ans de présidence malgré son jeune âge (54 ans). Celui dont on dit qu’il aurait conseillé le blocus des domiciles des  opposants, à l’élu du 31 octobre 2020 à Abidjan.

Ensuite, Alassane Ouattara est revenu sur les raisons et le contexte dans lequel, des ivoiriens sont allés au scrutin du 31 octobre 2020: «Au-delà de ma personne, les ivoiriens, dans leur grande majorité, ont fait le choix de la démocratie, le choix de la paix, le choix de la stabilité. Ils ont fait ce choix en dépit de toutes les entraves à l’expression de leur liberté et de leur droit de vote. Ils ont démontré que les urnes doivent rester l’ultime recours pour décider de l’avenir de notre Nation», a-t-il précisé.

Cet épisode de la vie la nation ivoirienne, Alassane Ouattara ne l’a pas raconté en omettant les violences qui ont émaillé le scrutin présidentiel. «Hélas, l’élection présidentielle a donné lieu à des actes de violences», avant d’ajouter, avec fermeté, que «…ces actes graves, je le dis, ne doivent pas rester impunis. Il faut mettre fin à l’impunité dans notre pays». C’est le lieu de rappeler que des leaders de l’opposition sont actuellement poursuivis pour ces faits présumés. Mais aussi certainement  que des enquêtes sont en cours  à l’effet de retrouver ceux qui ont décapité, des  manifestants contre le 3^ème  mandat.

Des surprises dans le discours ?

La grande surprise dans son discours à la nation a été l’accent mis sur la redistribution des fruits de la croissance économique de la Côte d’Ivoire. «Notre pays a connu un élan économique marqué par l’une des plus fortes croissances au monde (…) nous devons être fiers». Par conséquent, il a présenté un programme social axé sur «l’éducation», «la formation» et «l’emploi des jeunes», et il a même annoncé la prise en charge «des frais COGES».

Alassane Ouattara a poursuivi sur le volet social pour parler de «développement humain» au lieu de «croissance», de «santé» et de «pauvreté», de «lutte contre la corruption». L’homme le reconnaît, il avait été beaucoup critiqué pour n’avoir pas su combattre la corruption, et délaissé la lutte contre les inégalités.

Alassane Ouattara s’est réjoui également de la performance de la CEI «Je félicite la Commission Électorale Indépendante qui s’est montrée à la hauteur de sa mission, en conduisant le processus électoral à bonne fin et à bonne date», a-t-il reconnu. Une candidature et une réélection contestées par l’opposition, naturellement que sa réaction à la suite de cette cérémonie ne sera pas du goût à plaire au pouvoir. L’on en saura davantage sur ce que Bédié a fait, durant l’investiture de son ex-allié.

H.KARA

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