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Urgent-Abidjan-gestion du Covid-19: trop de zones d’ombre autour des 6 urgentes mesures du gouvernement ivoirien

Plan de riposte sanitaire contre le Covid-19 : Décryptage des décisions de la réunion extraordinaire du Conseil National de Sécurité

Le Chef de l’Etat ivoirien a présidé, jeudi 9 avril 2020, une réunion extraordinaire du Conseil National de Sécurité consacrée à l’examen de la situation sanitaire liée à la pandémie du coronavirus en Côte d’Ivoire. L’évolution de la pandémie, l’examen des mesures prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’état d’urgence et l’opérationnalisation du plan de soutien économique, social et humanitaire ont été abordés au cours de cette réunion extraordinaire du Conseil National de Sécurité.

          Déjà qu’un camion de l’Etat transportant du RIZ est aperçu devant un magasin CDCI en train de décharger son stock dans le magasin. Devant les regards médusés des usagers qui se demande depuis quand les camions de l’ÉTAT travaillent pour CDCI ? Est-ce le début du détournement du RIZ destiné aux dons des plus démunies dans cette crise que vit la Côte d’Ivoire?.

l’obligation du port de masques dans le grand Abidjan

« Le Conseil National de Sécurité a décidé de l’obligation du port de masques, notamment dans le Grand Abidjan, en veillant à leur disponibilité et leur gratuité, à commencer par le personnel de santé et les forces de Défense et de Sécurité ».

Cette décision dans sa mise en œuvre pourrait engendrer assez d’écarts d’attitudes au sein de la population. Premièrement, notre inquiétude se situe au niveau de la disponibilité suffisante de masques gratuits pour les populations du grand Abidjan. Deuxièmement, quelle sera la stratégie de contrôle de cette décision? Et quels seront les moyens de coercition pour les récalcitrants à ladite décision? Troisièmement, quelle sera la démarche pédagogique que l’État utilisera, cette fois-ci, pour persuader les populations à souscrire facilement à cette décision du CNS?

Ce qui reste  à craindre est la confiscation de cet outil précieux de protection par les services chargés de sa distribution gratuite aux  populations du grand Abidjan, avec pour objectif de créer une pénurie à l’effet de faire de la surenchère visant  à le revendre à la population. Donc contrôle et confiance ! Car, on le sait aujourd’hui, certaines populations en Côte d’Ivoire ne font pas suffisamment confiance aux autorités ivoiriennes dans la gestion de cette crise du Covid-19. Les manifestations d’une frange des populations de Yopougon, de Koumassi et de certaines populations de la ville de Bangolo à l’ouest de la Côte d’Ivoire contre l’installation de centres de dépistage de la maladie à coronavirus et la livraison de médicaments dans un centre de santé, sont les symboles de cette crise de confiance.

la distribution de vivres et de non vivres aux populations vulnérables

« Le Fonds de solidarité d’une dotation initiale de 20 Milliards FCFA de l’Etat permettra notamment la distribution de vivres et non vivres, en soutien aux populations vulnérables».  Alors cette mesure nous amène à poser les questions suivantes : Qui sont les populations vulnérables? Quels sont les critères objectifs, aujourd’hui, de l’État pour désigner un tel ou un tel individu comme personne vulnérable de cette pandémie du Covid-19. Sinon, tout le monde en Côte d’Ivoire est considéré comme vulnérable du fait des effets néfastes du coronavirus sur l’économie dans tous les secteurs d’activités. Par conséquent, la distribution de vivres et de non vivres sur la base d’une stratification des populations en Côte d’Ivoire sera humanitairement  contre-productive pour les autorités ivoiriennes. Que chaque ménage, sous la supervision d’un conseil municipal sérieux, soit servi en vivres et en non vivres.

Déjà qu’un camion de l’Etat transportant du RIZ est aperçu devant un magasin CDCI en train de décharger son stock dans le magasin. Devant les regards médusés des usagers qui se demande depuis quand les camions de l’ÉTAT travaillent pour CDCI ? Est-ce le début du détournement du RIZ destiné aux dons des plus démunies dans cette crise que vit la Côte d’Ivoire?.

l’installation de centres de prélèvement de proximité

« Le Conseil National de Sécurité a décidé de la mise en place d’une stratégie de dépistage, avec l’installation à Abidjan, de treize centres de prélèvements de proximité dont neuf avant fin avril, sur un total de quarante-cinq (45) qui seront déployés sur le territoire national »

Il serait intéressant pour les autorités ivoiriennes d’associer à la mise en place de ces centres de prélèvement, les leaders communautaires des quartiers, des villages, des cantons, des sous-préfectures et des communes concernés. Ainsi, une telle démarche participative et de mobilisation communautaire pourra accroître la transparence autour de cette opération dans les lieux choisis.

confinement obligatoire des personnes fragiles et âgées

«Le Conseil National de Sécurité a décidé du confinement obligatoire, à domicile, de toutes les personnes fragiles, notamment les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques»

La Côte d’Ivoire ne dispose pas encore de traitement social spécial pour cette catégorie de personnes. Notamment, les personnes âgées ou dites de 3ème âge. Par conséquent, ces personnes d’âge très avancé se prennent souvent elles-mêmes en charge dans la vie à travers de petites activités génératrices de revenus ou d’activités champêtres pour celles qui sont en province quand bien même, elles souffriraient d’un mal quelconque. Qu’est-ce que l’État apportera concrètement à ces personnes qui seront dorénavant contraintes de rester à la maison? Étant donné qu’aucune statistique n’existe pour leur dénombrement. En un mot, elles ne sont répertoriées nul part dans un fichier privé ou public comme on le constate en hexagone. Alors, comment l’État pourra-t-il prendre en charge ces personnes du 3ème âge ou à la santé fragile?

95,5 milliards FCFA annoncés depuis par le gouvernement ivoirien pour lutter contre le Covid-19

« Le plan de riposte sanitaire de 95,5 milliards de FCFA a permis l’accroissement des disponibilités hospitalières par la construction de nouveaux dispositifs hospitaliers en préfabriqués, l’acquisition d’importants stocks de matériel et de médicaments contre le Covid-19 » Et également « Le plan de riposte sanitaire de 95,5 milliards de FCFA a permis l’acquisition d’équipements de protection individuelle dont la distribution, notamment au personnel de santé et aux Forces de Sécurité et de Défense, sur l’ensemble du territoire national ».

Les 95,5 milliards de FCFA de l’État ivoirien pour lutter contre le Covid-19 ont fait couler beaucoup d’encres et de salives. Jusque là, les personnels de service public cités plus haut qui auraient bénéficié de cet argent nous prouvent cependant le contraire des actions engagées par le gouvernement ivoirien en leur endroit à travers des incessantes déclarations de revendications.

La plateforme des syndicats des personnels de santé a réitéré au gouvernement, hier mercredi 8 avril 2020, ses doléances en matière de salaires et de primes impayées. Également, cette plateforme de syndicats a soulevé la question épineuse de l’absence de matériels de travail dans les centres hospitaliers publics. Elle a signifié par des chiffres le nombre de personnels soignants ayant été contaminés par ce manque de matériels et de prise en charge. Alors, à quoi ont-ils réellement servi tous ces milliards que l’État ivoirien brandit fièrement dans tous les discours à la nation depuis le déclenchement de la crise du Covid-19 en Côte d’Ivoire?

la mise en avant de l’expertise locale pharmaceutique au profit de la lutte contre le Covid-19

« Au titre des mesures additionnelles, il est décidé la fabrication par l’industrie locale et l’importation massive de masques destinés à l’usage des populations ainsi que la production des médicaments par l’industrie pharmaceutique locale en vue de la couverture des besoins ».

Les chercheurs locaux et les unités industrielles locales sont finalement mis à contribution quand bien même que cela aurait dû se faire depuis afin d’apporter une réponse locale prompte à la propagation de la pandémie avant la fourniture médicamenteuse extérieure.

Le Vitib et le biomédecine – chercheur, Dr. Diamana qui a saisi, depuis le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Aka Aouélé par deux courriers sans réponses, pour ne citer que ceux-là, pourraient démontrer enfin leur savoir-faire en terme de production de médicaments pour soulager les victimes de la pandémie du Covid-19 qui ne cessent de grimper. Rappelons que du 10 mars 2020 au 9 avril 2020, la Côte d’Ivoire compte 444 cas de contamination. Soit une moyenne de 15 personnes contaminées par jour.

H.K.

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