Le village d’Adjamé Bingerville s’est vidé, ce mardi matin, de sa population. Celle-ci s’est massivement déplacée au tribunal d’Abidjan Plateau pour témoigner de son attachement indéfectible à son Chef Mobio ABOUSSOU Guy Georges dans le litige qui oppose la chefferie du village au sieur Awouaka Agbo Alfred Ghislain.
Oui l’affaire semble ordinaire mais elle est bien complexe. Cette affaire est en réalité liée au conflit de chefferie qui secoue le village d’Adjamé Bingerville depuis l’année dernière. En effet le prétendu Awouaka Agbo Alfred Ghislain est détenteur d’un arrêté à lui accordé par l’administration ivoirienne contrairement aux règles de gestion qui régissent les villages Atchans depuis des lustres.
Et pourtant la génération au pouvoir, les Tchagba, selon les lois du village, a choisi comme chef l’honorable Mobio ABOUSSOU Guy Georges. Ce dernier est celui qui siège à la chefferie quand le nommé Awouaka Agbo Alfred Ghislain est interdit de séjour au village où il est même banni.
Du coup, il se pose un problème générationnel
Ses amis de génération et donc du même âge ne savent plus s’il s’agit de la même personne ou pas. S’il est né en 1984 comme indiqué dans l’arrêté alors, il appartient à la « Génération Blessouè » qui n’a pas encore atteint la maturité autorisée par la loi coutumière pour accéder au pouvoir, d’où la plainte portée contre lui.
Au cours de cette audience, l’avocat de l’accusé a présenté une loi d’amnistie qui, stipule-t-il, dépénalise toute infraction de ce genre sur l’état civil. Contre cette affirmation s’est dressé l’avocat de l’accusation pour dire que la loi d’amnistie en question ne concerne que les personnes qui n’ont jamais eu de papiers d’identité, ou qui ont eu des papiers égarés, ou qui ont usurpé des papiers pour faire des études.
Mais la tension entre les deux clans est vive et risque de susciter des affrontements les jours qui arrivent au regard des menaces entendus durant cette journée dans les locaux du tribunal du Plateau. C’est pourquoi, les autorités compétentes notamment, le gouvernement ivoirien, se doit de suivre de près cette affaire avec beaucoup de réalisme et de sagesse politique afin d’éviter le pire.
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GRACE OZHYLLY