La mise en place du Conseil national de transition par l’opposition ne manque pas d’inquiéter le régime ivoirien et l’opposition elle-même. C’est aussi que la mise en application de la saisine du procureur de la République reste encore problématique pour le pouvoir.
Faut-il un passage en force en procédant à l’arrestation de tous les opposants ? Ou jouer la balle du calme, du jeu de l’apaisement. Mettant ainsi le nouveau président dans une situation qui le perturbe et avec lui, le système, au risque de s’attirer le courroux de tous, en ouvrant une boite dont le contenu est non maîtrisable. S’il ne prend pas de graves décisions vis-à-vis de son opposition, il parait du coup comme une personnalité affaiblie, s’il use de la force, il paraîtra comme un tyran.
Sauf que suite à la mise en place du Conseil national de transition par l’opposition le 2 novembre, devant se substituer aux institutions républicaines légalement établies, le pouvoir d’Abidjan n’a pas hésité à condamner avec la plus grande fermeté cet acte qu’il a qualifié de sédition. Il a même saisi le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan. Lui, il aura pour mission de traduire devant les tribunaux les auteurs et les complices de ces infractions. Ce qu’il tente certainement avec le film ces dernières heures vu chez le président Henri Konan Bédié, désigné, président Conseil national de transition de l’opposition.
La question non dénuée de sens des observateurs reste celle-ci : le nouveau président ivoirien Alassane Ouattara a-t-il intérêt à voir s’envenimer la situation déjà tendue en Cote d’Ivoire ? Pour les mêmes observateurs, c’est sur cette problématique que planche le président lui-même. Les réponses à donner à la stratégie de sortie de crise, car crise il y en a en Côte d’Ivoire, sont à l’étude.
Le lundi 2 novembre 2020, dans un contexte électrique Pascal Affi N’guessan, s’exprimant au nom de l’opposition, a annoncé la mise en place d’un organe de transition dénommé Conseil national de transition, devant se substituer aux institutions républicaines légalement établies. Cette déclaration, ainsi que les violences perpétrées suite au boycott actif constituent selon les tenants du pouvoir en Côte d’Ivoire, «des actes d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national. Ces faits sont prévus et punis par la loi pénale». Une critique exprimée, dans un communiqué par, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Sansan Kambilé.
A ces heures chaudes, quelle la méthode de l’opposition, pour laisser sa vision de prise de pouvoir sans élections. Ou encore sa vision d’imposer les élections déjà tenues. Quelles méthodes à utiliser afin de voir plier le pouvoir d’Abidjan qui tien les rênes du pouvoir ? Y-a-t-il eu, mauvaise appréciation de la tactique du côté de l’opposition en se déclarant candidats et par la suite s’arcbouter sur une stratégie illisible avec un caillou dans la chaussure de Konan Bédié ? Un compagnon imprévu dans la stratégie, nommé KKB, qui dit-on lors des discussions avec son ex-mentor lui aurait réclamé la Primature, s’il devait rejoindre le groupe. Trop tard pour celui qui est vu comme un soldat perdu, qui complique les calculs de l’opposition.
Le pouvoir et l’opposition tire la corde. Va-t-elle rompre ? Ou auront-ils la force de tenir sans rompre ? Cette menace qui tient pouvoir et opposition. En Côte d’Ivoire tout se complique, par un amas de colère. Il reviendra aux deux parties de détruire cet amas par un dialogue. Comment ? Que dit la grand Réconciliateur de la République ? Ce grand médiateur ?
HERVE MAKRE
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