un précieux trésor des ivoiriens
En ce mois de décembre 2020, période des fêtes de fin d’année, s’il y a eu culture qui est la plus précieuse en Côte d’Ivoire et qui permet aux paysans de se faire un peu le sou et mieux fêter, c’est le cacao.
Le début de campagne coïncide bien souvent avec la fin d’année avec son fardeau de festivités pour les foyers. Moments de tensions dans les familles, justes, après l’angoissante rentrée scolaire. Malgré la chute des cours mondiaux et une variété de cultures agricoles, ce produit reste le véritable choix des ivoiriens. Le constat a été fait, lors de notre récent séjour dans le grand ouest de la Côte d’Ivoire. C’est la fête au village. Suivez avec ledebativoirien.net !
De Man, à Gagnoa en passant par Daloa et Bouaflé, presque tous les producteurs ont eu le même langage à ce propos: «Que Dieu bénisse le cacao qui nous sauve en ces temps difficiles. Qu’aurions-nous faits sans appui ? ». Pour les planteurs et les acheteurs de produits rencontrés à chacune de nos étapes, le cacao est la meilleure production agricole au service du paysan en Côte d’Ivoire. Il favorise les paysans, surtout en cette période des fêtes de Noël et de fin d’année. Les producteurs trouvent que le moment de la traite est bien établi. Surtout que cette période correspond aux instants des grandes fêtes de l’année Noël et le nouvel An (le 1er janvier).
Sékou Ali, grand planteur à Saïoua résidant dans un campement, a plusieurs réalisations à partir du fruit de son champ de cacao. Il pense que le cacao est le plus précieux des trésors de la terre. Pour lui, cette année 2020, le prix de cacao à 1000 francs CFA le kg est favorable et motivant.
» En tout cas, nous les planteurs, nous sommes très heureux cette année avec ce meilleur prix de cacao qui nous revient à 1000f le kg. Les planteurs sont favorisés. On remercie le Chef de l’État pour ce cadeau. Moi, depuis que je suis venu du Burkina Faso, il y a plus de 40 ans, je me suis installé dans cette brousse en faisant des contrats. Ensuite je défrichais des portions des gens moyennant du cacao en échange.
Aujourd’hui je suis propriétaire de mes propres plantations de cacao, d’anacarde, d’hévéa, de café et de banane. Mais la culture de cacao est la meilleure. C’est même précieux. Avec l’argent de cacao, j’ai fait des constructions. J’ai scolarisé mes enfants qui sont de grands chefs d’entreprises aujourd’hui. Ici j’élève aussi les poulets. Quand tu vis au campement tu travailles mieux » confie-t-il heureux grâce à la culture du cacao.
Il en est de même pour Zah Bi Kouho, grand planteur dans la région de la Marahoué, centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Celui-ci considère que la production de cacao est encore plus facile et rentable que les autres cultures agricoles. » Avec la production de cacao, on s’en sort facilement. La durée de production n’est pas longue. En trois années seulement, on commence à récolter les cabosses. Le cacao produit très rapidement que les autres produits. Sincèrement, le cacao nous aide en période des fêtes pendant les grandes traites. Pendant la petite traite aussi, le cacao facilite la rentrée scolaire » soutien-t-il.
Quant à Veh Kehi, acheteur de produits à Man, il en dit plus. Selon lui, il y a plus de bénéfices dans l’achat de cacao que les autres produits. ‘‘Un acheteur de cacao s’impose financièrement plus facilement que les autres acheteurs. Entant qu’acheteur de cacao, je réalise que, plus le cacao produit beaucoup, avec un bon prix comme cette année 2020, plus on s’enrichit. Un acheteur de cacao sage et honnête ne chôme pas, et un bon producteur de cacao s’enrichit facilement. Aujourd’hui si tu as dix sacs de cacao, tu as automatiquement un million de francs CFA. C’est propre. Le cacao est un vrai héritage pour le pays », révèle-t-il.
Difficile de ne pas percevoir la joie dans les familles, lors de notre redonnée dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Tant les familles commencent à savourer les fruits de la culture du cacao, pour cette année 2020. Nous y avons croisé des femmes ou ménagères qui, au regard de la bonne vente du produits des époux, entendent être honorées par ceux-ci. A entendre les dignes cultivateurs, les jeunes ivoiriens sont interpellés. «Le retour à terre serait encore meilleur que souffrir sans emplois dans les villes», lâche, Sékou Ali, grand planteur à Saïoua, sourire au coin.
HORTENSE LOUBIA KOUAME
envoyée spéciale
Ledebativoirien.net
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