Quand le CFA de la France donne du tournis au régime d’Abidjan
De justificatif en justificatif, le chef de l’Etat ivoirien soutient son projet de mise en route de la monnaie de la zone franc qui passera du CFA à l’ECO cette année 2020. Pour être la future monnaie commune à l’espace CEDEAO et des États membres de l’UEMOA, l’accord est un pas vers l’unanimité. Parcourant toutes les constitutions des pays africains du FCFA, dans aucune d’elles, ni dans aucun journal officiel un seul article ni un seul décret qui reconnaissent le Franc CFA comme étant la monnaie du peuple africain. Et pourtant. Une guerre obscure se mène dans l’ignorance du peuple africain avec la complicité directe de sa classe dirigeante. Actuelle et passée. Seul un coup de tonnerre venant d’ailleurs pourra fendre la muraille »franceafrique ».
Dans la Constitution des États-Unis d’Amérique, Section 8 de l’article 1 : «Le Congrès aura le pouvoir de battre monnaie, d’en déterminer la valeur» Thomas Jefferson, le 3ème président des États-Unis déclara : «Une banque centrale privée qui émet la monnaie publique du peuple est une menace plus grave pour sa liberté qu’une armée dressée». Il continue en 1791 : «Si les colonies américaines permettent d‘aventure aux banques privées de contrôler l‘émission de la monnaie, alors ces banques passeront par l’inflation puis la déflation pour priver le peuple de ses biens. Jusqu’à ce qu’un matin, leurs enfants se réveillent en ayant perdu leur maison et les terres que leurs pères avaient exploitées. »
C’est qu’en visite officielle à Abidjan, du 20 au 22 décembre 2019, Emmanuel Macron unilatéralement avec à ses côtés Alassane Ouattara, goinfré du titre de président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernements de l’Union économique et monétaire ouest-africaine a annoncé la naissance de l’ECO, la nouvelle monnaie qui va succéder au franc CFA. Avec « l’arrêt de la centralisation de 50 % des réserves au Trésor français ».
Mais les ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO), le 16 janvier 2020, à Abuja, au Nigeria ont jugé cette décision non conforme avec la décision de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO qui présente l’ECO comme monnaie unique indépendante de la CEDEAO ». Et pour mieux faire, le Conseil de convergence de la Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest reste intraitable sur la tenue d’un « sommet extraordinaire » pour « examiner en profondeur la question du CFA à l’ECO ». le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Nigéria, la Sierra Leone et la Gambie sont de la zone.
Plusieurs experts monétaires et mêmes des anonymes personnes ne partagent pas, la vision de l’ancien-gouverneur de la BCEAO, ancien Directeur Général du FMI pour l’Afrique, ancien Conseiller économique de 120 pays à travers le monde, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara.
Le Franc CFA pas une monnaie africaine mais bien française, depuis 1960
Et enfin, le peuple en dernier ressort, par référendum ou par ses représentants, décide si oui ou non, il veut sa monnaie.
Le Franc CFA n’est pas un héritage colonial mais une monnaie coloniale contrairement à la langue française qui est reconnue dans toutes les constitutions des pays africains francophones comme étant la langue officielle. Le seul décret au monde qui reconnait le FCFA c’est : l’article 3 du décret N° 45-0136 du 26 décembre 1945. Les signataires de ce décret furent : Charles de GAULLE, Président du Gouvernement provisoire, René PLEVEN, Ministre des finances et Jacques SOUSTELLE, Ministre des colonies.
La BCEAO n’est pas juridiquement reconnue sur le marché international
Devoir de mémoire Le rapport d’information N° 2907 produit par l’Assemblée Nationale de France dit que c’est : «La Banque de France qui achète et vend quotidiennement les devises sur le marché des changes pour le compte des Institutions d’émission africaines».
Edouard BALLADUR, ancien Ministre d’État de l’Économie, des Finances et de la Privatisation et ancien Premier Ministre français disait que : « le FCFA a été dévalué à l’initiative de la France ».
Le débat se concentre désormais sur la conduite des dirigeants africains à l’effet d’arracher cette indépendance monétaire qui ne saurait qui n’a que trop duré. L’échec de la nouvelle monnaie telle que pensée par Alassane Ouattara en fin de mandat et Emmanuel Macron luttant pour son second reste une évidence. Mais que reste-t-il aux africains face à la chape de plomb, France?
HERVE MAKRE