Pahin Lenou, porte-manteau de la musique tradi-moderne wê s’est établi Aux USA depuis quelques années. Au bord de la lagune Ebrie depuis une semaine, ledebativoirien.net l’a déniché pour en savoir sur son actualité. Interview ledebativoirien.net.
C’est un retour aux sources ?
Pahin Lenou : Oui, c’est un véritable retour aux sources.je suis là pour le Festival Abidjan Folklore Days, 3eme édition dont le thème est la culture wê. Aujourd’hui,on ne peut pas parler du festival wê où on a forcément besoin de la musique tradi-moderne dont je suis le porte-flambeau sans ma présence. Alors c’est une façon pour moi de remplir mon devoir et d’ailleurs c’est mon absence qui allait étonner. C’est aussi une façon d’égayer mes fans qui m’ont soutenu pour que je sois là où je suis aujourd’hui, mais aussi tous ceux qui m’ont manqué et ceux à qui j’ai manqué. Voilà, pourquoi je suis là pour qu’on valorise ensemble la culture wê.
Qu’avez-vous dans vos bagages pour le peuple wê ?
Pahin Lenou : je suis wê et tout ce qui concerne le wê m’est très cher,car c’est ce peuple wê qui m’a toujours soutenu est en voie de disparition,et personne ne le sait actuellement. Moi, je le sais parce que je suis celui qui exploite ce peuple et que ce peuple exploite. Je le dis pour plusieurs raisons : d’abord au plan culturel,toutes les chansons et les différentes danses traditionnelles ont presque disparus, je peux citer le Zehe, le Zouha, le Goho, le Guinh etc….Au plan nutritionnel, le wê ne mange plus à sa faim, le wê ne mange plus le manioc couché avec des ingrédients bien de chez nous,le wê ne consomme véritablement plus le riz.
Le peuple est perdu dans son esprit. Avant dans les villages, 80 ou 90% des villageois faisaient la culture du riz. Aujourd’hui, il y a seulement 1 ou 2 qui font des champs de riz. J’ai mal car c’est sur ce peuple que je compte et ce peuple compte sur moi pour s’épanouir.
Et s’il est dans une telle situation, j’ai mal. C’est pourquoi, il faut trouver une solution et en tant que professionnel en gestion coopérative et familiale,je suis obligé de créer une coopérative d’autosuffisance alimentaire pour produire tout ce que le wê consomme. A part, le riz,le manioc et la banane que nous connaissons,il y a des cultures qui permettent au WE de tenir la période de soudure. Mais tu ne peux pas nourrir quelqu’un aujourd’hui et laisser la personne dans un état indigène. Il ne peut pas seulement manger à sa faim et dormir dans un environnement malsain dominé par les moustiques et les infections. C’est pourquoi, j’ai créé une ONG pour l’environnement et la salubrité. C’est une ONG d’entraidepouvant permettre de bien vivre et le lancement de la structure sera faite bientôt à Bahagohouo, département de Duekoué.
Quelle est l’actualité de l’artiste ?
Je suis le président de la coopérative de la sous-préfecture de Bahagohouo, mais aux USA, je suis travailleur avec un salaire comme tout le monde tout en demeurant artiste et j’anime souvent les mariages et les dîners galas. Je profiterai de mon séjour au pays pour dédicacer ma dernière productioncomposée de trois morceaux samedi 15 Août 2021à l’espace ‘’ Temple wê’’ de Yopougon Sicogi.
FORD RAYMOND GUEI
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