«Rôle/contribution des journalistes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles » ; thème qui a réuni une trentaine de journalistes, le jeudi 4 décembre 2025 au Bureau pays ONU-FEMMES Abidjan. Et ce, dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Un atelier de formation à l’initiative du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement-REMAPSEN- dans son partenariat avec ONU-FEMMES Côte d’Ivoire.

Cet atelier de formation a consisté à renforcer les journalistes et à appréhender les formes de violences basées sur le genre-VBG et les violences numériques. Avec invitation à améliorer la qualité et l’éthique du traitement médiatique des VBG afin de contribuer à la prévention et à la protection des survivantes en Côte d’Ivoire ; à encourager l’engagement des médias ivoiriens dans la lutte contre les VBG et à promouvoir la sécurité numérique.
Car le gouvernement ivoirien a décrété une tolérance zéro contre les différents types de violences dont le déni de ressources. C’est fort de sa détermination que la Côte d’Ivoire dans le cadre de la 35è édition des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre a choisi comme thème : ‘‘Tous unis contre les violences numériques et les féminicides : prévenir, protéger, dénoncer ».
« Je suis convaincue que vous pouvez faire la différence dans le contexte d’un pays comme la Côte d’Ivoire. Le gouvernement de la Côte d’Ivoire a eu bien raison d’ajouter les questions de féminicide à la thématique de cette année. Parce que pour moi, les féminicides sont une violation extrêmement grave des droits humains de la femme.

Parce qu’en arriver à tuer une personne simplement parce que la société a une perception spécifique de cette personne parce que c’est une femme, je pense que, c’est le plus grand drame que nos sociétés puissent vivre.
En passant par, le 1er décembre qui est la journée sur le VIH, les 16 jours d’action nous permettent de mettre en exergue le fait que pendant toutes ces journées de violation des droits humains, ce sont les droits des femmes et des filles qui sont le plus violés. Il faudra qu’on tienne compte de cela et qu’on apporte des solutions idoines.
La communication a un rôle extrêmement important. Parce que c’est la source de tout. Quand il y a des abus de communication, on en voit les impacts. Mais aussi, les communicateurs et communicatrices sont les mieux placés pour redresser la barre. Et c’est important aussi que les gens soient formés, qu’ils connaissent les terminologies, qu’ils connaissent comment orienter aussi les discussions, et aussi comment apporter les réponses essentielles. Aujourd’hui, on parle des violences numériques» a indiqué lors de cet atelier, la Représentante Résidente d’ONU-Femmes en Côte d’Ivoire, Mme Adjaratou Fatou Ndiaye.

Le formateur Cheikh Diallo de ONUFemmes, a instruit sur les six types Violence Basées sur le Genre que sont: le viol, l’agression physique, l’agression sexuelle dont les mutilations génitales féminines (MGF), le mariage forcé, le déni de ressources et la maltraitance psychologique et émotionnelle (cyber harcèlement).
Mettant l’accent sur le rôle et l’éthique des médias dans la lutte contre les VBG, il souligne que les VBG désignent ‘‘tout acte de violence dirigé contre une personne en raison de son sexe ou de son genre réel ou perçu. Elles reposent sur: un rapport de pouvoir inégal, des normes sociales discriminatoires, des stéréotypes persistants’’ ». Il n’a pas manqué de présenter un tableau sur les violences.
Quelques statistiques
En 2024, les données récentes en Côte d’Ivoire présentent une persistance de la violence physique dans le bilan VBG avec 2030 cas d’agressions physiques recensées (usage de force, coups, blessures, agression physique). Parlant de la violence sexuelle (incluant viol, agressions sexuelles et actes sexuels non consentis, viols, attouchements, exploitation sexuelle), ce sont 920 viols déclarés + 287 agressions sexuelles enregistrées.

1 798 cas de violences psychologiques ou émotionnelles signalés (menaces, humiliations, chantage, intimidation, harcèlement moral) ; 4 394 cas de déni de ressources / opportunités / services (opportunités ou services Interdiction d’accès à des ressources économiques, opportunités (éducation, emploi), services de santé, soutien social) ;
25 mutilations génitales féminines signalées ; 153 cas de mariages forcés enregistrés dans les cas des Violences liées aux pratiques traditionnelles (mutilations génitales, mariages forcés). « Des pratiques culturelles ou coutumières portant atteinte aux droits et à l’intégrité des femmes/filles ».
A ces violences s’ajoutent les violences numériques / en ligne : le harcèlement en ligne, cyberharcèlement, menaces, sextorsion, diffusion non consentie d’images, usurpation d’identité, intimidation via les TIC. La violence numérique désigne tout acte de violence harcèlement, intimidation, chantage, exploitation, violation de vie privée, menaces, diffusion non consentie d’images, usurpation d’identité, etc. commis via un support numérique (internet, réseaux sociaux, téléphone, messagerie, applications, etc.).
C’est alors que l’éthique journalistique est cruciale dans les cas de VBG

« Il faut informer correctement la population. Orienter les survivantes vers les services de prise en charge. Changer les normes sociales qui normalisent la violence. Éviter la stigmatisation, la revictimisation et le sensationnalisme… Pourquoi est-ce important en Côte d’Ivoire ? Parmi les problèmes médiatiques observés : les femmes sont beaucoup plus représentées comme victimes que comme expertes. Les violences conjugales sont souvent considérées comme des « disputes de ménage », explique le formateur Cheikh Diallo de ONUFemmes.
« Force est de constater que, de nos jours, il y a beaucoup de violences via le net. Et donc, il était important que les journalistes les membres du RIMAPSEN aient vu leurs capacités renforcées sur toutes les thématiques, dont les violences basées sur les gens à travers ces 16 jours d’activisme, afin de sensibiliser les populations pour qu’elles puissent les éviter.
Donc, nous, en tant que professionnels des médias, en tant que journalistes, avec cet atelier qui a permis de mettre nos connaissances à jour et qui nous a permis d’avoir des acquis et des outils,

nous pouvons utilement continuer cette lutte, même au-delà des 16 jours d’activisme», a souligné au terme de l’atelier, Bintou Sanogo, la coordonnatrice nationale du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement, REMAPSEN,
une structure créée en 2020 par Bamba Youssouf (ex journaliste à la RTI) et regroupant 45 pays africains, dont la Côte d’Ivoire. Le REMAPSEN sera actif au cours des 16 d’activismes pour la lutte contre le les féminicides.
Ledebativoirien.net
H. Makré
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.



