Le 26 janvier dernier, le MMLK-La voix des sans voix a effectué un déplacement dans le village de Kpedji Totsoanyi dans le canton de Dagbati-préfecture de VO, suite à une insistance de ses populations. Il était question de leur venir en aide en éclairant leur lanterne sur la conduite citoyenne à tenir par rapport à leurs inquiétudes au sujet des travaux d’une nouvelle troisième ligne Haute Tension devant passer à travers ledit village.
En effet, en 2004, dans le souci de prédisposer les populations et obtenir ainsi leur collaboration, une équipe de la Communauté Electrique du Benin ( CEB) s’est rendue dans ce village et les informa du projet de ladite troisième ligne Haute Tension qui serait logée près des deux (2) autres déjà existantes une, venant de Nangbéto pour Akosombo et l’autre de poste de Dzrékpo (Amégran) pour les installations de la SNPT.
Pour ce faire, cette équipe revint en 2006 pour
– définir clairement la zone ou l’emprise de cette ligne qui était de 52m
– interdire tous travaux et projet de construction et suspendre ceux en exécution dans cette zone
– procéder au recensement des superficies, des cultures, des immeubles, etc. en vue d’une indemnisation.
Rappelons que ce dernier volet des activités fut sanctionné par un document ci-joint. Il devait être complété, car il y avait des omissions. En clair, il y avait un consentement entre les deux (2) parties.
Contre toute attente, huit (8) ans après, c’est-à-dire en 2014, quelle ne fut la désagréable surprise de ses paisibles et honnêtes concitoyens, quand ils eurent la visite d’une autre équipe de la CEB qui, sans échanger avec eux par rapport à l’ancienne expertise, leur avait laissé entendre qu’elle était là pour une autre expertise pour la même ligne qui, cette fois-ci ne s’exécutera plus à l’ancienne place, mais au-delà du village.
C’est-à-dire la communauté sera prise en étau entre deux (02) grandes, voire trois décharges électriques. Aussi, ceci occasionne la perte des terres, seule source de vie et de revenus de ces populations.
Sans informer ni associer les populations et leurs premiers responsables, l’équipe de la prestation était allée exécuter la première partie des travaux :
– en mettant des piquets dans un couvant, un couloir de bain et dans les cours pour repère
– en taillant les palmiers et coupant les branches des arbres pour frayer le chemin et créer la piste
Colère
Très vite, les populations ont réagi en protestant contre cette violation de leurs droits et domaines ; violation reconnue plus tard par le ‘‘Directeur Général Adjoint ’’ de la CEB en visite dans le village le 14 janvier 2016. Les techniciens auraient souhaité sa compagnie ce jour-là afin de persuader les populations de leur opposition à la nouvelle expertise.
Dubitatives et n’étant pas convaincues de cette promesse du DGA, une délégation des premiers responsables, alla voir le Préfet le lendemain, c’est-à-dire le 15 janvier, afin de lui faire comprendre les inquiétudes des populations par rapport :
– au danger (environnemental) sur leur santé eu égard à la pollution atmosphérique des décharges électriques des trois (03) lignes Haute Tension, alors qu’elles se trouveront au milieu …
– à la perte une deuxième fois de leurs terres, leurs seules richesses ;
– aux risques d’électrocution en cas de coupure d’un de ces câbles … Elles en étaient déjà victimes une fois.
Le Préfet la rassura de ce que la CEB aura à tout faire pour le profit du village. Malheureusement, c’est le contraire qui produisit.
A cette date du 20 janvier, elles ont eu à découvrir le flou et la perversité des déclarations du DGA, alors que l’équipe prestataire se serait arrivée; l’heure du énième désenchantement. Elle déclara qu’elle était là pour le recensement de la nouvelle zone d’installation.
Très vite, l’équipe de la prestation appela et fit venir le Préfet pour entendre raison aux populations.
Malheureusement, certaines déclarations ont fait monter les enchères et les populations devinrent plus remontées et les jeunes menacèrent d’en découdre avec la CEB quand elle reviendrait la prochaine fois.
Ayant toujours cette sagesse ancestrale, la délégation des premiers responsables alla voir encore le Préfet le lendemain, aux fin d’attirer son attention sur leur sort, mais rien n’a filtré de leurs échanges.
Avec cette prévenance d’éviter les violences inutiles comme ailleurs, ces laborieuses et vaillantes populations, ont fait les pieds et les mains pour associer le MMLK à la rencontre du 26 janvier 2016, date à laquelle l’équipe prestataire de la CEB devait venir procéder à la finalisation effective du recensement sur la zone objet du désaccord.
Après échanges avec les deux (2) parties, il ressort que la problématique reste la même : déficit d’informations et de communications ; mépris et violation des droits des peuples ; actions dans l’obscurité avec impunité ; la loi du plus fort comme à Nangbéto , à Momé Hagou et ailleurs . Malheureusement, ils prétendent ignorer que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Pour preuve, tout est toujours fait au profit du club des amis et au grand détriment des innocents, honnêtes et paisibles populations. A-t-on besoin de multiplier les expertises au gré de quelques individus pour un même projet, sous prétexte que les indemnisations et dédommagements sont trop élevés ? Personne ne peut se plaire d’ignorer le coût exorbitant des honoraires des experts d’un tel projet.
– Que la volonté des populations soit prise en compte en exécutant les travaux sur l’ancien itinéraire. Car cela est conforme avec la logique technique, artistique et architecturale ; les dangers environnementaux étant énormes.
– De mettre à jour l’ancien recensement et procéder à l’indemnisation et dédommagement selon le CPR (Cadre Politique de Réinstallation) de 2009 élaboré par l’Etat Togolais.
– D’associer les populations aux fins de bénéficier de quelques emplois d’entretien du réseau.
– De sanctionner tout personnel de la CEB, auteur de ces initiatives périlleuses contre son employeur ; d’une part, et d’autre part contre les victimes de ce projet. Car, nos mémoires sont encore vives par rapport au cas du canton d’Atchinédji et celui Davié-Assommé ; où les individus, au lieu d’aller indemniser convenablement les victimes, se sont trouvés des moyens pour se mettre l’argent dans leurs poches.
Le Mouvement Martin Luther KING appelle les autorités de la CEB à œuvrer davantage et de manière sincère et transparente avec les populations dans les zones où elle entend étendre les travaux de son réseau afin d’éviter les grognes et cris de détresse », estime le Président, Pasteur EDOH K.KOMI.
HM
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