Côte d’Ivoire-KKB: «Ouattara fait comme s’il n’est pas le président de ce pays», Même le Général Guéi Robert n’a pas fait ça !


Le député de Port-Bouët,  et ancien président de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin dit KKB s’en est  pris  ce mardi 23 août 2016 à Cocody à Konan Bédié «qui abandonné la lutte au bénéfice du Président Ouattara ». Pour, le candidat perdant qui a été le premier  à féliciter le gagnant Alassane Ouattara sans attendre la proclamation officielle de la CEI à la dernière présidentielle  ivoirienne, les accords de Linas Marcoussis, ne fait  nullement cas d’une nouvelle Constitution.

Ici ledebativoirien.net propose sa déclaration pour vous faire  une idée de sa colère !

 «Ivoiriennes, ivoiriens,…le temps a passé mais je n’ai pas changé. C’est le même KKB que vous avez connu qui ne transige point avec ses convictions que vous retrouvez encore aujourd’hui. Par vocation, j’ai toujours essayé de partager l’aventure des hommes. Il n’est donc pas question de laisser le moindre doute sur ma capacité à dire, bien dire ce qui mérite d’être dit et à temps sur les préoccupations nationales.

Devant le spectacle que nous offre le débat sur la constitution en élaboration dit-on par un comité d’experts en lieu et place d’une assemblée constituante rassemblant toutes les sensibilités de la société ivoirienne, devant la primauté que semble prendre le juridisme de salon sur la science juridique pour faire admettre l’idée d’une nouvelle Constitution en lieu et place d’une révision constitutionnelle, je ne saurai garder le silence.

Je ne peux garder le silence d’autant plus que le peuple ivoirien est une fois encore pris en otage. Si ce n’est Monsieur Amadou Soumahoro devenu subitement juriste constitutionnaliste qui s’est livré le jeudi 7 juillet dernier à la Maison du PDCI-RDA, dans le cadre de la conférence du directoire du RHDP dont il est le Président, à une campagne d’explication en faveur de cette Constitution, c’est le Professeur Maurice Kacou Guikahué, Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA qui le prend à contre-pied pour porter haut la voix de la base, cette majorité silencieuse dont on a tendance à mépriser les avis et les opinions.

Quand Monsieur Ouattara parle de nouvelle Constitution, Monsieur Bédié parle, lui, d’une révision qui doit déboucher sur une nouvelle Constitution. Des tournures différentes et des chemins alambiqués pour aboutir à un résultat identique. Enfin, de quoi s’agit-il ? Pour qui prend-on le peuple ivoirien ? Pourquoi une telle cacophonie ?

Une réaction s’impose.

Les faits sont tellement gravissimes, il y va de notre destin commun que des individus voudraient réduire en des destins personnels, qu’il est indiqué en pareilles circonstances d’apporter la réponse appropriée aux dérapages de tous ordres constatés. 

Depuis le mardi 20 octobre 2015, jour de mon passage télé à la RTI pendant la campagne présidentielle, beaucoup de choses se sont passées dans notre pays. Le ciel ne cesse de s’assombrir et, j’ai l’étrange impression d’avoir eu raison trop tôt. Je n’ai pas parlé jusque-là parce que j’ai voulu me mettre à l’écoute des ivoiriens pour me remettre en cause d’une part et, d’autre part, pour me rassurer que j’ai eu raison de me présenter à l’élection présidentielle. Je décide maintenant de rompre le silence. Je ne peux pas rester muet pendant que les ivoiriens sont étranglés par la cherté de la vie. Les prix des denrées alimentaires, de l’eau, de l’électricité, tout grimpe sous Monsieur Ouattara qui nous avait, pourtant, promis une vie moins chère.

Devant la grogne populaire, Monsieur Ouattara fait comme s’il n’est pas le président de ce pays, celui qui fait prendre toutes les décisions. Où était-il quand le conseil des ministres, en sa session du mercredi 20 mai 2015, décidait de l’augmentation du prix de l’électricité à partir du 1er juin de la même année et, la bonne nouvelle portée aux populations par son porte-parole, monsieur Koné Bruno ?

Où était-il quand le ministre du transport décidait de refaire les permis de conduire à des prix élevés ? Le scandale de l’émargement «gratuit» du vice-président de l’université Nangui Abrogoua sur le budget de l’université de Korhogo n’est-il pas encore parvenu aux oreilles de Monsieur Ouattara, lui qui ne prête aucune chance aux corrompus et aux corrupteurs ?

Où était-il quand des taxes étaient créées pour étouffer les entreprises qui tiennent encore debout et qui, très vite, répercutent la hausse sur le consommateur ? Admettons qu’il n’était pas au courant ; maintenant qu’il le sait, qu’a-t-il fait ? Pourquoi ne sanctionne-t-il pas les coupables lui, si prompte à sanctionner d’autres? Je demande à Monsieur Ouattara de respecter un peu les ivoiriens. Qu’il nous prenne au sérieux.

Les microbes, ces anciens membres du commando invisible, pourchassent les gens, les tailladent à la machette.

On ne leur fait rien mais la police de Monsieur Ouattara pourchasse, gaze, bastonne les étudiants qui demandent que l’Etat améliore leurs conditions d’études. En 1990, il y a eu descente des militaires sur les campus et dans les cités universitaires sous Monsieur Ouattara, alors premier ministre d’Houphouët-Boigny. En 2016, il y a encore descente des policiers sur le campus sous le même Monsieur Ouattara devenu, entre-temps, Président de la République. Avait-on besoin de gazer et d’emprisonner les étudiants qui ne demandaient que l’amélioration de leurs conditions d’études ?

Que Monsieur Ouattara sache que si, lui, a la possibilité, avec les moyens de l’Etat, de se rendre en France pour se faire soigner chaque fois qu’il a un petit ennui de santé, la majorité des ivoiriens est soignée par les médecins de nos hôpitaux. Si ceux qui sont en formation actuellement dans nos universités manquent du matériel minimum pour apprendre leur métier, nous devons craindre pour nos vies et celle de nos enfants. Monsieur Ouattara devrait commencer, enfin, à gouverner pour les ivoiriens et non pour son clan et ses amis monopolistes.

Que dit et que fait le PDCI-RDA pendant que Monsieur Amadou Soumahoro et le RDR exposent publiquement et avec force détails leur volonté de s’accrocher au pouvoir ?

 Le PDCI reste muet. Les menaces d’un éventuel retour en exil avec femmes, enfants et petits-enfants en cas de perte du pouvoir ne sont, en réalité, pour qui a la sagesse de savoir lire entre les lignes : il n’y a pas pire aveugle que celui qui refuse de voir la vérité en face, ces menaces, dis-je, ne sont qu’une manœuvre d’intimidation et un conditionnement des esprits pour un vote moutonnier. Par ces manœuvres politiciennes axées sur une rhétorique de la peur, Monsieur Amadou Soumahoro ressuscite en Côte d’Ivoire et en 2016 les stratégies de guerre psychologique utilisées par Hitler et Mussolini. En science politique, cela s’appelle du populisme et, c’est bien à l’aune de ce populisme à la Adolph Hitler que Monsieur Amadou Soumahoro et le RDR gouvernent la Côte d’Ivoire et conditionnent les esprits.

Si on s’en tient à un fait, nous sommes devenus une balle de ping-pong puisque les Ivoiriens dans leur grand ensemble ont décidé de démissionner et de ne plus lutter. A commencer par le PDCI-RDA qui est désolément méconnaissable. Pourquoi le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié peut-il afficher une sérénité notoire devant un tel travers ? Que fait-on de notre lutte historique contre le colon pour l’éclosion des intelligences ?

On ne reconnait plus le PDCI-RDA qui, sous Monsieur Bédié, s’englue dans une organisation, dans une gestion familiale, dans une gestion matrimoniale et même pire oligarchique. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de cette féodalité d’un autre âge. Les différentes nominations arbitraires et hâtives dans les Instances dirigeantes du Parti de certaines personnalités ne relèvent aucunement d’un parcours politique, mais plutôt d’une reconnaissance en qualité de gendre. Elles ne tiennent donc pas de l’objectivité politique.

Félix Houphouët-Boigny n’a jamais pensé exclusion parce que l’exclusion ne fait pas partie de nos habitudes culturelles. Mais, aujourd’hui, elle est le baromètre de la vie sociopolitique et chacun y va de sa trouvaille. Je ne reconnais pas le PDCI-RDA qui a décidé de combattre ses propres fils pour les beaux yeux de Monsieur Ouattara. Mais, on a compris pourquoi les dirigeants actuels s’échinent à étouffer toute voix contraire à la leur.

C’est pour empêcher l’émergence de tout esprit critique, favoriser le règne de la pensée unique et davantage museler le PDCI. Offert pieds et poings liés à la jouissance du RDR pour qu’il gouverne sans opposition véritable, le PDCI ne pourra, avec le temps, que disparaître du paysage politique ivoirien. Voilà le vrai sens du parti unifié qu’on essaie, à travers des tournures alambiquées dont a l’habitude, de faire avaler aux militants abusés du PDCI.

Nous revoici dans la cohue qui a toujours été la nôtre. Dans le temps, l’on avait l’opposition Bédié-Mady à propos du RHDP et Ouattara. Aujourd’hui, il y a des divergences de points de vue entre Bédié et Guikahué, à propos de la Constitution. A ce dernier, je voudrais saluer et féliciter sa détermination à rectifier le tir à propos de la Constitution à venir, car dans le fond, on nous a toujours fait état d’une révision constitutionnelle et ce, depuis Marcoussis. D’où vient le fait qu’on veuille opérer un glissement terminologique pour troquer la révision constitutionnelle attendue et souhaitée contre une nouvelle Constitution ?

Quand on se dit grand démocrate devant l’éternel, on ne fait pas ce que Monsieur Ouattara fait.

 Même le Général Guéi Robert a mis en place, sous la junte militaire, dans un régime d’exception,  une assemblée consultative pour l’adoption du texte de la constitution de 2000. Je suis pour la révision constitutionnelle prévue par Marcoussis en conformité avec la Constitution. En effet, l’article 35 de la Constitution ayant été identifié comme la cause principale de la crise née en septembre 2002, la table ronde, tenue à Linas-Marcoussis, avait recommandé sa révision dont les dispositions sont, depuis l’écriture de la Constitution, jugées discriminatoires et exclusionnistes.  La révision n’a pu avoir lieu. Et entre-temps, la situation a évolué. En effet, en octobre 2015, sans que l’article 35 de la Constitution ait été modifié, il a été organisé l’élection présidentielle la plus apaisée  depuis 1990, et cela sur la base de la

Constitution du 1er août 2000 : les règles du jeu électoral procèdent de la Constitution ; l’examen des candidatures est intervenu conformément à la Constitution ; le contentieux de l’éligibilité a été tranché à la lumière des dispositions constitutionnelles ; les résultats définitifs de l’élection présidentielle ont été proclamés par le Conseil constitutionnel conformément à la Constitution. Et la paix sociale ne s’en est pas trouvée perturbée ; la crise armée, qui a dégénéré en guerre civile, n’est pas réapparue. Au contraire, tout le processus électoral a été marqué du sceau de la paix. La circonstance que voilà a conduit bien des observateurs à s’interroger sur la nécessité de la révision de l’article 35 de la Constitution, et même à se demander si l’on n’avait pas diabolisé, à tort, la Constitution du 1er août 2000.

Il suit de ce qui précède qu’apparemment l’article 35 de la Constitution ne pose plus de problème, le juge constitutionnel l’ayant purgé du venin que l’on y avait décelé. C’est dire qu’il est, aujourd’hui, difficile d’admettre  que les exigences de la réconciliation nationale imposent la révision de l’article 35 de la Constitution. Si la révision n’est plus une urgence, pourquoi une nouvelle Constitution dans un pays profondément divisé et clivé, avec une population de plus en plus appauvrie, dans un pays où les Ivoiriens ont des difficultés véritables et atroces et qui attendent de leurs dirigeants une politique sociale hardie pour les sortir de la misère ?

Il n’y avait que des ajustements à faire, notamment en ce qui l’article 35. Chemin faisant, les choses changent et on est en train d’aller vers la mise en place d’une nouvelle Constitution. Le faisant Monsieur Ouattara est en train de flouer les ivoiriens et c’est un acte de haute trahison. L’esprit qui, en principe, devrait guider cette réforme devrait être Marcoussis mais on veut nous brandir un autre texte.

Est-ce que ce forcing pour mettre en place cette Constitution ne va produire les mêmes résultats que la constitution de 2000 qu’on dit avoir été écrite contre quelqu’un ? Aujourd’hui, on taille sur mesure une nouvelle Constitution pour quelqu’un pour pérenniser la «ouattarandie».

Ce projet de nouvelle Constitution n’est donc pas opportun. Peuple de Côte d’Ivoire, sais-tu le coût d’une telle opération ? Qu’on nous dise combien va coûter ce référendum à propos de cette Constitution ? Peuple de Côte d’Ivoire, de quel temps disposes-tu pour prendre connaissance du texte, puisqu’on veut nous emmener au vote en Octobre prochain ? Peuple de

Côte d’Ivoire, pourquoi investir autant de milliards dans un tel projet qui n’est pas opportun ? Peuple de Côte d’Ivoire, la rentrée des classes approche. Peuple de Côte d’Ivoire, nos Universités et nos écoles sont vides et manquent cruellement d’équipements. Peuple de Côte d’Ivoire, ces milliards, à mon sens, peuvent être utilisés pour améliorer ces infrastructures.

On ne peut pas changer la loi fondamentale d’un pays alors qu’une bonne partie de ses enfants est en exil. On devrait plutôt chercher à créer les conditions de leur retour dans la paix pour sédimenter la cohésion nationale. Cela permet d’éviter les contestations ultérieures et de sauver des vies. Que l’histoire de l’accession de Monsieur Ouattara au pouvoir lui serve de leçon pour éviter que les choses ne se répètent.

Osons le réveil politique

 Sortons de cette torpeur et allons au combat démocratique pour une Côte d’Ivoire épanouie dans le Rassemblement Des Ivoiriens. Nous avons le devoir de rendre à la Côte d’Ivoire sa force, sa sérénité, son unité. J’ai voulu par ma candidature redonner à chacun le goût de l’avenir et l’envie d’un destin en commun. C’est pourquoi j’avais décidé de proposer ma candidature à l’élection présidentielle.

Oui, la Côte d’Ivoire connait des heures difficiles. Mais je suis résolu à me battre de toutes mes forces pour lui redonner avec vous un avenir radieux.

J’ai la conviction que face aux multiples défis de notre monde, une vision claire, une action cohérente et un langage de vérité permettront de récréer de la confiance, de redresser notre pays et de le rassembler dans la justice. La peur, le repli sur soi et le défaitisme : ce n’est pas ivoirien !

Je vous le dis en m’appuyant sur ce que j’ai de plus cher, les valeurs transmises par le Président Houphouët : la morale, le sens de la justice et le don de soi pour les autres. Je puise ma force dans mes convictions de toujours, celles de la République et celles de la politique du Président Félix Houphouët-Boigny. Nous devons donner à chacune et à chacun les moyens de construire sa vie. La chance doit être la même pour tous. Pour la course aux emplois, il ne faut pas qu’un groupe ethnique soit privilégié. J’ai vu, j’ai entendu, j’ai écouté, j’ai échangé avec beaucoup d’entre vous.

Les difficultés et même la colère sont là, mais le désir d’agir pour que notre pays retrouve un sens est puissant. Nul n’ignore la situation réelle de la Côte d’Ivoire et la dureté de la crise. Nous aurons des efforts à réaliser, mais je m’y suis engagé à vos côtés. On ne peut pas demander toujours plus à ceux qui ont peu et donner beaucoup à ceux qui ont déjà tout. On nous a trop endormis. Il est temps de se réveiller. Il est temps de vous réveiller.

Il faut oser la démocratie jusqu’au bout, comme je l’ai démontré par mon acte de candidature indépendante pour le rayonnement de la démocratie devant le refus du PDCI-RDA de compétir.

Je rêve d’une Côte d’Ivoire rassemblée et prospère qui veut le changement au profit de tous, un changement où les mots se transforment en actes. Je suis enthousiaste à l’idée d’aller encore à votre rencontre pour cette espérance. Je veux plus que tout rassembler, rassembler aujourd’hui les femmes et les hommes de tous bords politiques, pour qu’en 2020 nous puissions rassembler les Ivoiriens et la nation toute entière. Je vous remercie !KKB

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