ABIDJAN, 9 juillet 2019. A un an de la présidentielle, le projet de loi adopté en conseil des ministres par le gouvernement sur la nouvelle Commission électorale en Côte d’Ivoire ne passe pas dans l’opposition. Celle-ci continue de dénoncer un « déséquilibre » au profit du camp présidentiel et sa « mainmise » sur l’organe en charge de l’organisation des élections.
Pour le gouvernement, ce projet de loi apporte « un meilleur équilibre » dans la composition des organes de la CEI. Il a été finalisé après six mois de discussions entre le gouvernement, les partis politiques de l’opposition et la société civile, en application d’un arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples du 18 novembre 2016, ayant demandé à l’Etat de Côte d’Ivoire la recomposition de la CEI en vue de la rendre plus équilibrée.
L’OPPOSITION INSATISFAITE
Pour l’Alliance des forces démocratiques (AFD), la coalition de partis politiques conduite par le Front populaire ivoirien (FPI) et menée par le président de ce dernier Pascal Affi N’Guessan, l’adoption du projet de loi est « une initiative parallèle, personnelle et solitaire du gouvernement » qui ne l’engage nullement.
Les discussions en cours depuis janvier ont révélé des « points d’accord mais également d’autres sur lesquels les discussions doivent se poursuivre », indique M. Affi N’Guessan, invitant le gouvernement à reprendre les négociations en vue d' »assainir totalement » le cadre juridique et institutionnel des élections afin que le scrutin de 2020 puisse se dérouler de façon démocratique et apaisée.
De même, la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP, pro-Gbagbo) de Kabran Appia, fustige le déséquilibre entre la mouvance présidentielle au pouvoir et les partis politiques de l’opposition qui « s’est accentué par le renforcement de la présence des institutions et l’administration dans la Commission centrale ». Dans son ensemble, l’opposition réclame une réforme en profondeur et soutient que la future CEI ne sera pas plus indépendante que la précédente. Une plateforme regroupant plusieurs partis d’opposition autour du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié du pouvoir), ainsi que des groupes parlementaires, se sont par conséquent réunis pour organiser la riposte politique. Ils ont tenu un meeting samedi à Abidjan, prélude à une série de meetings sur l’ensemble du territoire national.
Avec Xinhua
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