CEI et 2020 : Affi N’guessan fait marquer un pas important? Le rythme à suivre pour un climat apaisé

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Y-a-t-il trahison dans  la démarche? Le plus important reste l’essentiel ! La tenue d’élections ouvertes et inclusives. Mais quel prix ? Compromis résultant de discussions entre les parties.

«C’est de la spéculation parce que ce sont des déductions que les gens font derrière leur bureau mais nous nous inscrivons dans les réformes politiques, dans l’action politique pour faire avancer le pays. Nous ne sommes pas inscrits dans une logique de boycott ou de blocage ou de révolution ou d’insurrection, nous ne sommes pas dans ça ». Voici l’essentiel de la pensée et démarche de  Pascal Affi N’guessan, dans l’ambiance des négociations autour de la recomposition de la Commission Électorale Indépendante.

C’est que dans le cadre desdites négociations autour de la réforme de la Commission électorale indépendante (Cei), concernant la représentativité, le gouvernement a fait de grosses propositions à une délégation du Front populaire ivoirien (Fpi) conduite par le président Affi N’Guessan, lors de la séance de travail, lundi 2 septembre 2019. Les discussions se sont tenues avec le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, à son cabinet à Abidjan-Plateau. alors que les précédents discussions ont menées par le premier ministre. Les ivoiriens ne savent pas encore les raisons de la prise en mains des discussions avec un ministre de la Défense. Mais au terme des discussions,  Affi N’Guessan, visiblement heureux fait savoir que plusieurs propositions ont été faites : «A savoir que le président de la CEI serait choisi en concertation avec l’opposition de manière à ce que ce soit une personnalité consensuelle non marquée politiquement et qu’ensuite l’opposition puisse disposer d’un poste de vice-présent de manière à ce qu’il soit dans le Bureau et qu’il puisse contrôler l’ensemble du processus. Evidemment dans les commissions locales, le même schéma pourrait être reconduit». En ce qui concerne la prise d’une ordonnance réclamée par le FPI voici la réponse: «La loi sur la réforme de la CEI venant de faire l’objet d’un vote par les deux Chambres du Parlement, il n’y a pas longtemps, le Président de la République serait mal fondé de prendre une mesure qui viendrait en contradiction du vote».

La question de la réforme du cadre juridique et institutionnelle des élections ne se limitera pas uniquement à la question de la Commission électorale indépendante. Comme par exemple,  les questions d’enrôlement des électeurs qui prend en compte les problèmes des documents administratifs ; ainsi que les conditions d’inscription sur la liste. Il ya aussi les découpages des circonscriptions électorales, le mode des scrutins, du financement de la campagne électorale, du plafonnement des financements. Mais aussi, du remboursement des frais de la campagne présidentielle, du contentieux électoral ; sans oublier la question de la sécurisation de tout le processus électoral afin de s’éloigner des affres de 2011.

A l’observation des pas importants sont marqués par la reprise des discussions avec l’opposition conduite pour l’heure par Pascal Affi N’guessan. Les autres opposants devraient  lui emboîter le pas pour poser d’autres grands pas avec les discussions entre les deux parties en face-à-face ; c’est-à-dire, le régime et l’opposition, en vue d’élections apaisées en 2020. Les discussions sont donc ouvertes. De grands pas obtenus.

H.MAKRE

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