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7è Congrès de la SNIGG : face à la Covid-19, les personnes âgées ont payé un lourd tribut

 

« la concomitance décalée» de la prise en charge en Afrique Sub-saharienne

« Les services d’urgences sont un milieu délétère pour les personnes âgées. » et « 94/113 des districts et 33/33 régions sanitaires sont infectés » par le coronavirus sous ses différentes variantes. C’est ce qui ressort des différentes communications au cours de la première journée du 7è Congrès de la SNIGG sur la situation sanitaire de la Côte d’Ivoire. Alors, faut-il s’inquiéter pour les personnes âgées en Afrique dans cette période de Covid-19 dans la mesure où l’Occident avait déjà prédit la catastrophe pour le continent lors de l’apparition de cette pandémie ?

Outre, les mesures barrières et la pratique de la prise en charge médicale observée dans les pays Sub-sahariens ont encore privé des familles de l’accompagnement des personnes âgées en confinement. Ainsi, les gouvernements africains ont copié fidèlement les protocoles de prise en charge des personnes âgées en Occident sans tenir compte des réalités africaines qui lient une personne du 3è âge à sa famille.

C’est à ce propos que la tenue de ce Congrès de la SNIGG apparaît importante dans la recherche ou la réflexion sur les pratiques de prise en charge médicale, sociale et culturelle des personnes âgées face à la maladie à coronavirus. La première journée a été consacrée aux communications sur les données situationnelles de la Covid-19 et de la prise en charge médicale et psycho-sociale des personnes âgées. Toutes les études exposées lors de cette journée plaident pour une prise en charge médicale et psycho-sociale singulière des personnes âgées face à la Covid-19 en Côte d’Ivoire.

Et ce, pour corriger « la concomitance décalée » des pratiques occidentales imposées à l’Afrique. Bien que « les gouvernements africains ont pris des dispositions pour contenir la maladie, il faut améliorer notre système de santé pour mieux faire face à la Covid-19 », suggère Pr. Thérèse N’Dri Yoman.

L’hésitation des médecins à administrer les traitements aux personnes âgées atteintes de la Covid-19, la maltraitance de celles-ci en confinement hospitalier et l’interdiction de visite des familles montrent qu’il faut une prise en charge spécifique des personnes âgées surtout par un personnel spécialisé. D’où la formation de gériatres pour servir dans les établissements sanitaires de la Côte d’Ivoire afin de mettre fin au « déni de vieillesse, c’est-à-dire, la maltraitance des personnes âgées », selon le Pr. Dedi Séri, Anthropologue et Ethno-sociologue. Car, « la vieillesse, don du ciel, doit être soutenue », affirme Thérèse N’Dri Yoman

Par ailleurs, le Pr. Benié Vroh de l’Institut National d’Hygiène Publique, a informé l’auditoire qu’il n’est pas exclu l’administration éventuelle d’une 3è dose aux personnes âgées en Côte d’Ivoire à l’effet de renforcer leur système immunitaire contre la Covid-19. Dans le même temps, il souligne qu’il y a 70% des personnes âgées qui se sont fait vacciner en Côte d’Ivoire.

Créée le 16 mai 2006 à la suite des journées internationales de gérontologie, la Société Nationale Ivoirienne de Gériatrie et de Gérontologie (SNIGG) organise son 7è Congrès les 21 et 22 juillet 2022 à l’ENSEA à Abidjan-Cocody. Et ce, sur le thème « Covid-19 et Personnes âgées en Afrique Sub-saharienne » pour améliorer les pratiques de prise en charge médicale, sociale et culturelle des personnes du 3è âge face à cette pandémie.

H.KARA

Ledebativoirien.net

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