« Protéger et renforcer les capacités des journalistes de Côte d’Ivoire en période électorale », voici la thématique qui a réunis près de 30 journalistes et professionnels des médias ivoiriens dans le cadre du projet « Médias et Élections » de Reporters sans frontières (RSF) avec l’appui de l’Ambassade de Suisse en Côte d’Ivoire.

Du 25 au 27 août 2025, les reporters de ces médias ont été préparés à la sécurité en période électorale avec un fort message du président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire-UNJCI, Jean-Claude Coulibaly.
« Cadre juridique et institutionnel de la liberté d’information en Côte d’Ivoire : Rôle de l’Autorité Nationale de la Presse (ANP) et de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), dans le processus électoral ; Couverture médiatique d’une élection : rôle des journalistes, enjeux et défis ; Expérience de couverture électorale : compétences des médias en période électorale ;Comment couvrir une élection en toute sécurité ;
Comprendre le phénomène des désordres de l’information et ses manifestations en période électorale : réseaux sociaux, enjeux et défis en période électorale ; Initiation aux premiers secours ».

Ce sont là les thèmes qui ont été abordés à cet atelier organisé par Reporters Sans Frontières en supervisés par Siadou MARONG, Directeur du Bureau de RSF pour l’Afrique subsaharienne.
La première journée a enregistré la présence, du représentant du Ministre de la Communication, de la Cheffe de Mission adjointe Ambassade de Suisse à Abidjan, Mme Attolilni Deborah, et du président de l’UNJCI (Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire) Jean-Claude Coulibaly.
Animateurs-Formateurs
Kouassi Assouman, Sous-Directeur du Développement de la Presse à l’ANP ; Koné Siméon responsable des affaires juridiques à la HACA ; Lucien Houédanou, Consultant-journaliste formateur ; Donatien Kangah, Experts en médias numériques et management éditorial ; Christophe Siele Tuo, Responsable Développement CFA de la Croix Rouge Côte d’Ivoire ;
M’Mah Camara, journaliste à France 24, présidente de l’Association de la presse étrangère en Côte d’Ivoire ; Julien Adayé de la radio Deutsche Welle à Abidjan ; Mamadou Traoré, journaliste scientifique-président de l’Association des journalistes scientifiques, ex rédacteur de l’AIP. Ils ont tous œuvré durant trois jours à préparer les journalistes à mesurer leur responsabilité dans leur sécurité en période électorale :

« Nul n’est à l’abri d’une violence quelconque en période électorale ». « Protéger le journaliste, c’est aussi protéger le droit du citoyen à être informé » diront-ils.
L’objectif du RSF est de contribuer au renforcement des capacités des journalistes et professionnels des médias afin de garantir leur implication dans le processus électoral, tout en assurant leur sécurité, ce qui passe aussi par la lutte contre la désinformation.
« Se préparer avant d’aller sur le terrain. Avoir toujours sa carte de presse à portée de main. Eviter l’isolement, toujours signaler sa présence aux forces de l’ordre, aux organisateurs et aux confrères. Ne porter sous aucun prétexte les couleurs d’un parti politique afin d’éviter toute confusion. Eviter de publier les discours de haine des militants.
Mais surtout, le respect de l’éthique et de la déontologie du métier de journaliste…». Ce sont là quelques conseils des formateurs et animateur de l’atelier RFS et reporters des médias en période électorale.
Le président de l’UNJCI (Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire) Jean-Claude Coulibaly parle
« Les élections sont des moments décisifs dans la vie d’une nation. Elles cristallisent les passions, exacerbent les divergences, mais elles représentent surtout une étape essentielle dans le renforcement de la démocratie. Dans ce contexte, le rôle du journaliste est à la fois noble et délicat : il s’agit d’informer, d’éclairer, de donner la parole à tous, sans parti pris, afin que chaque citoyen puisse exercer son droit de vote en toute connaissance de cause », soutient le président de l’UNJCI.

« Mais informer en période électorale n’est pas une tâche aisée. C’est un exercice qui exige rigueur, professionnalisme et responsabilité sociale. Car mal informer, désinformer ou céder aux pressions revient à fragiliser la démocratie. Le journaliste doit donc veiller à la véracité des faits, au pluralisme des opinions, à l’équilibre des sources et à l’impartialité de ses analyses. C’est cela, le journalisme responsable en période électorale.
Cette mission, déjà exigeante en temps normal, devient encore plus difficile à l’approche des élections. Les menaces se multiplient : pressions politiques, manipulations de l’opinion, diffusion massive de fake news sur les réseaux sociaux, violences lors des manifestations, intimidations physiques ou psychologiques.
Beaucoup de journalistes en ont fait l’amère expérience : agressés sur le terrain, arrêtés arbitrairement, harcelés en ligne ou victimes de campagnes de dénigrement », fait-il noter en soulignant que, face à ces réalités, la question de la sécurité des journalistes se pose avec acuité. « Protéger le journaliste, c’est protéger la liberté d’informer. Protéger le journaliste, c’est aussi protéger le droit du citoyen à être informé. Car il n’y a pas de démocratie possible sans une presse libre et en sécurité.

Il revient en tant qu’acteurs des médias, en tant qu’institutions de régulation, en tant qu’État et en tant que société civile, de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir cette sécurité. Cela passe par : des formations adaptées pour préparer les journalistes à couvrir des périodes sensibles ;
La mise en place de dispositifs de veille et d’alerte pour signaler rapidement toute atteinte à leur intégrité ; une solidarité accrue entre rédactions et entre professionnels des médias ; mais aussi par un engagement ferme de l’État à protéger et à défendre la liberté de la presse.
Le journaliste n’est pas un acteur politique, encore moins un adversaire. Il est un gardien de la démocratie. En période électorale, il devient un véritable arbitre de la transparence. Lui permettre de travailler en sécurité, dans le respect des règles déontologiques, c’est renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral.
Une élection sans journalistes libres et protégés est une élection sans transparence. C’est pourquoi nous devons faire du traitement responsable de l’information et de la sécurité des journalistes une priorité absolue. Car protéger la presse, c’est protéger la démocratie » concluet-il.
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« A l’approche des élections, il est nécessaire de mieux outiller les hommes des médias à faire preuve de professionnalisme », a indiqué le directeur du bureau régional de reporter sans Frontières (RSF) pour l’Afrique de l’Ouest Saidibou Marong avec à ses côtés Mme Angbako Blandine, modératrice de l’atelier de trois portant sur la protection et le renforcement des journalistes ivoirien en périodes électorale. Le premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne est prévu, le 25 octobre 2025. Un tel atelier du RSF s’est tenu en RDC, Madagascar, Sénégal et Ghana.
Hervé MAKRE
Ledebativoirien.net
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