RAPPORT DU SÉMINAIRE DE SENSIBILISATION DE LA PRESSE IMPRIMÉE ET NUMÉRIQUE ET DES PLATEFORMES DE DISCUSSION DES RÉSEAUX SOCIAUX
Thème:«Sources d’information, infractions en ligne et modération des contenus numériques», Hôtel Tiama Abidjan, lundi 05 octobre 2020
Conformément à la loi N°2017-867 du 27 décembre 2017 confère à l’Autorité nationale de la presse (ANP) la mission de réguler à la fois la presse traditionnelle (imprimée) et la presse numérique, dans l’accomplissement de cette mission, l’ANP relève bien souvent la diffusion d’informations et de commentaires contrevenant à la Loi susmentionnée, au Code de déontologie et portant atteinte à l’éthique sociale.
Le présent séminaire, qui a pour thème central : « Sources d’information, infractions en ligne et modération des contenus numériques », est une recommandation de l’atelier de partage d’expérience sur la lutte contre les fausses nouvelles, les discours de haine et la violence en période électorale qui s’est tenu le 10 septembre 2020 au Centre des médias et de l’information électorale (CMIE).
CÉRÉMONIE D’OUVERTURE
Trois allocutions ont été prononcées. Prenant la parole, M. Samba KONE, président de l’ANP, a débuté en adressant ses salutations à l’assemblée et ses remerciements à l’Unesco qui déploie des énergies pour la professionnalisation du secteur. Il s’est félicité de cette collaboration entre l’ANP et l’Unesco qui, pour lui, marque le début d’actions communes dans l’axe de la professionnalisation des médias. Par la suite, il a précisé la mission de l’institution de régulation et l’objectif de ce séminaire qui vise à amener les entreprises de presse à compter au sein de leur rédaction des modérateurs et à adopter deux chartes ; l’une interne et l’autre de modération.
Pour finir, M. Jean Martial ADOU, représentant le ministre de la communication et des médias, s’est félicité de la tenue du séminaire et en a relevé son opportunité surtout en cette période électorale délicate. Il a indiqué que les réseaux sociaux tendent à s’imposer comme repère de l’information et les animateurs et acteurs se sont érigés en journalistes, ce qui n’est pas sans conséquences (diffusion de fausses informations…).
Le séminaire s’est articulé autour de trois (03) sous thèmes.
SOUS THEME 1 : «SOURCES D’INFORMATION ET INFRACTIONS EN LIGNE»
Par M. Richard ADOU, Procureur de la République près le Tribunal de première instance Abidjan-Plateau
M. le Procureur a axé son intervention autour des trois points principaux à savoir : Les sources d’information et la déontologie du journalisme, les sources d’information et infractions, puis leur régime de responsabilité.
Abordant la question des plateformes de discussion, l’intervenant a relevé qu’elles sont des sources inépuisables de l’information pour les journalistes mais qui ne garantissent pas toujours la fiabilité et la sincérité de l’information. Par la suite, il a évoqué les obligations à la charge du journaliste dans la collecte et le traitement de l’information. Il a précisé que le journaliste ne doit pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations en indiquant les règles déontologiques à respecter dans le traitement de celles-ci (art 5,11, 14, 15, 17, 19).
Ainsi, l’intervenant a indiqué que le journaliste doit respecter la sacralité des faits et la présomption d’innocence, la dignité et l’honneur des personnes, s’abstenir de toute atteinte à l’éthique sociale.
Pour terminer, l’intervenant a précisé le régime de responsabilité en lien avec les infractions. S’en sont suivis des débats qui ont entre autres porté sur : La responsabilité pénale de la source d’une information qui se révèle fausse ; La responsabilité pénale des personnalités publiques ou vivant à l’étranger incitant à la haine sur les réseaux sociaux ;
Réagissant, l’orateur a précisé que sa communication avait pour cible les journalistes et non les hommes politiques. Pour ce faire, il a soutenu que les personnes qui commettent des infractions aussi bien sur les productions d’informations numériques que sur les plateformes de discussion qu’elles soient sur le territoire national qu’à l’étranger sont passibles de poursuites. Qu’ainsi, s’il est aisé de traiter la question des personnes vivant sur le territoire, il existe des mécanismes juridiques permettant de traiter la question de celles vivant à l’étranger. En somme, le journaliste doit passer toute information au filtre du Code de déontologie, à la Loi sur la presse, de la loi sur la cybercriminalité.
SOUS-THEME 2 : « MODERATION DES CONTENUS NUMERIQUES » Par M. Olivier CAPO CHICHI
Mettre en exergue les commentaires constructifs Demander des conseils juridiques et les partager avec le personnel Les débats qui s’en sont suivis ont porté essentiellement sur : Les spécificités des types de modération Les instruments de la modération Réagissant, M. CAPO CHICHI a fait savoir la pré-modération visait à orienter les discussions et que celle à postériori permet d’avoir une plus grande portée sur les publications.
THEME 3 : « SOURCES D’INFORMATION ET CRITERES D’ELABORATION D’UNE CHARTE INTERNE » Par M. Samba KONE, Président de l’ANP
A l’entame, M. KONE a indiqué que son intervention vise à atteindre deux objectifs, l’élaboration d’une Charte interne et une Charte des contributeurs. Le conférencier a indiqué les sources de l’information se composent de sources directes, indirectes et informelles. Il a poursuivi en avançant que toute source poursuit un objectif et n’est pas désintéressée, d’où l’intérêt pour le journaliste de vérifier les sources de l’information.
A ce titre, elle formalise les règles et procédures auxquelles doivent se soumettre les membres d’un projet éditorial. Pour ce faire il a présenté les éléments devant intervenir dans l’élaboration d’une Charte en indiquant que l’ANP se disposait à apporter son expertise aux entreprises de presse pour son élaboration. Les débats qui s’en sont suivis ont porté entre autres sur la responsabilité du Directeur de publication et du journaliste. S’exprimant sur la question, le président de l’ANP a observé que le journal étant le canal de diffusion et d’amplification de l’opinion émise, il revient au DP d’en apprécier son opportunité et sa pertinence, d’où sa responsabilité. L’exigence dans la loi de la qualité du DP est une initiative des journalistes.
En définitive, la qualité des conférenciers et l’intensité des débats ont démontré l’importance des questions abordées. L’intérêt suscité par ce séminaire a été d’autant plus grand qu’il paraît impérieux d’étendre la réflexion sur d’autres aspects. Au total, l’ensemble des participants a exprimé sa satisfaction pour le choix des panélistes et s’est réjoui de l’ambiance qui a prévalu tout au long du séminaire.
Ledebativoirien.net
Les rapporteur