Actuel conseiller spécial du Président Alassane Ouattara, Jeannot Ahoussou qui a été, ministre d’Etat, Premier ministre et président du Sénat ivoirien a raconté, samedi 12 avril 2025, à la Bourse de Travail d’Abidjan-Treichville ses origines burkinabé.

« Chers parents, je prends la parole ici non pas en tant que ministre d’Etat, ni envoyé officiel du gouvernement ivoirien mais en tant que Yanga (originaire de la province du Yatenga », a déclaré l’ex-président du Sénat ivoirien, Jeannot Ahoussou Kouadio. Et ce, à l’occasion de l’Assemblée générale élective, suivie de l’investiture du tout premier président de l’Association des ressortissants de la région Nord du Burkina Faso pour le développement économique et social (ADES Nord)-section Côte d’Ivoire.
Parlant de son histoire personnelle, il révèle ceci
« Je remercie Bouba Sawadogo car, en 2014, lorsque j’étais président du Conseil régional du Bélier, Bouba était président du Conseil régional de Ouahigouya (commune du Nord du Burkina), et nous nous sommes rencontrés à Ouagadougou. Et je lui ai dit, tiens, j’ai des parents quelque part vers le Yatenga. C’est vrai que ma mère m’en a toujours parlé, mes parents aussi me l’ont dit mais je ne savais pas où ça se trouvait. Et comme le sang appelle le sang, Bouba m’a conduit à Kibilo Yegueré et j’ai vu mes parents.
Et comme c’était la vérité, j’y ai trouvé des cousines qui portaient mon tricot de campagne de Côte d’Ivoire. Donc, c’est grâce à Bouba que j’ai pu découvrir l’origine de ce Burkinabé qui est venu comme manœuvre de chemin de fer en Côte d’Ivoire et ma mère est née dans les années 1918. On m’avait toujours parlé mais c’était comme une légende; mais c’est Bouba qui m’a permis d’aller voir, de toucher du doigt ces parents. Merci beaucoup à Bouba. Je tenais à lui témoigner ma reconnaissance ».

Parlant de Salif Ouédraogo (le président d’ADES Nord-Section Côte d’Ivoire), le président Jeannot Ahoussou explique : « Je l’ai connu au fur et à mesure de mes activités gouvernementales, et en échangeant, on a découvert qu’il y avait quelque chose qui nous liait. C’est lui qui m’a parlé de l’ADES Nord qui est une association apolitique de développement économique et social. J’ai tout de suite marqué mon adhésion car les vrais problèmes de nos communautés, c’est de lutter contre la pauvreté, la misère, la souffrance ».
Selon lui, les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire « c’est une histoire de sang et d’esprit ». Avant d’ajouter « Il y a 2 millions de Burkinabè en Côte d’Ivoire, et ils y sont depuis bien longtemps. Allez partout à Daloa, à Méagui, à Divo, à San-Pedro, à Bongouanou…vous trouverez des Burkinabés, ils y sont discrètement mais ils sont présents. Ils sont fortement intégrés dans la société ivoirienne ».
Mieux, dira Jeannot Ahoussou « il n’y a pas un domicile, une maison en Côte d’Ivoire où il n’y a pas de burkinabè, soit comme boy, soit comme cuisinier, soit comme gardien, soit comme mari. Moi, je suis issu d’une région, les Baoulés, ils aiment bien les Mossis, on est bien mélangé et on l’assume. On aime le mélange, le métissage des gens intéressants et des gens forts », a-t-il témoigné.

A en croire Jeannot Ahoussou, cela s’explique par le fait que la Côte d’Ivoire se veut un pays d’accueil, où il fait bon vivre, mais aussi parce que les burkinabé ont contribué à bâtir ce pays. « Le président Félix Houphouët-Boigny, déjà en 1932, en accord avec le Moro Naba, a fait venir une colonie de Burkinabè en Côte d’Ivoire », confie-t-il. Avant d’ajouter :
« A Bouaflé, par exemple, vous trouverez des villages comme Koupela, des villages avec des noms Burkinabé, de telle sorte qu’aujourd’hui vous voyez un Sawadogo, il porte un nom Burkinabé mais il n’est pas Burkinabé, il est ivoirien. Vous voyez un Ouédraogo, il porte un nom Burkinabé mais il est ivoirien, il ne connait même pas le Burkina.
C’est cela la vérité sociologique comme l’a voulu Félix Houphouët-Boigny, Ouézzin Coulibaly, Gérard Kango Ouédraogo; ce sont eux qui ont facilité tout cela. C’est pourquoi nous devrons vivre ensemble et travailler ensemble. »
Ahoussou Jeannot raconte que la région du Nord du Burkina est une région où il pleut rarement, 1 fois sur 12 mois, où les populations sont parfois obligées de mettre des bâches noires pour recueillir l’eau de pluie pour leurs semences d’oignons ou de pommes de terre. Il précise toutefois que malgré cette situation de précarité, ce sont des gens dignes, courageux, intelligents et fiers.

C’est à juste titre qu’il a exprimé son soutien à ce projet de développement de cette région où il a été d’ailleurs fait citoyen d’honneur au cours de cette cérémonie. « J’apporte ma bénédiction en tant que Yanga, pas en tant que ministre d’Etat, il faut que cela soit clair, j’apporte ma bénédiction, ma caution et moi-même je viens parce qu’il y a un peu dans moi » a-t-il dit, avec un brin d’humour.
Pour terminer, l’ex-avocat de Bédié a invité la communauté burkinabè à la solidarité, à l’entraide. « Faites comme les juifs, les chinois, les libanais le font à travers le monde », a-t-il exhorté.
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Source Neemamedia.com
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