La Plateforme Ivoirienne pour le Cacao Durable (PICD), à la veille de la fixation du prix du cacao pour la campagne 2925/2025, a proposé ce mardi 30 septembre, au cours d’une conférence de presse à Yamoussoukro, que le prix bord champ soit fixé entre 2500 Fcfa et 3000 Fcfa.
« Nous attendons beaucoup et surtout un très bon prix. Nous voulons vraiment que ça soit au-dessus de 2500 Fcfa voire 3000 Fcfa », a déclaré Camille N’Goran Kanga, Coordonnateur PICD de Bongouanou.
Selon Camille N. Kanga, par ailleurs président de coopérative à Boungouanou, au moment où l’ensemble du pays se prépare pour le lancement de la campagne cacao 2025-2026, la Plateforme ivoirienne pour le cacao durable, fidèle à sa tradition de porter la voix des productrices et producteurs, voudrait ici partager leurs attentes pour cette campagne qui s’ouvre.
A l’en croire, en dépit des efforts consentis par le Gouvernement et le Conseil du Café-Cacao, à savoir la mise en place d’un système national de traçabilité, l’application de la norme ARS-1000, l’instauration de la Carte du Producteur et plus récemment la mise en place de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole (OIA) Café-cacao, la situation des productrices et producteurs peine à s’améliorer de manière concrète.
Le Coordonnateur de Bongouanou de la PICD, Camille Kange a expliqué que de nombreuses raisons expliquent cette situation, notamment, la baisse des rendements due aux effets du réchauffement climatique, la propagation des maladies, le vieillissement du verger et la rareté de la main d’œuvre. A cela s’ajoute un manque de corrélation claire entre le prix moyen sur le marché international et le prix bord champ reçu par les productrices et producteurs.
« Même si une forme de rattrapage a été constatée lors de la campagne intermédiaire, le prix bord champ fixé à 1 800 FCFA pour la campagne principale 2024- 2025 a laissé un goût amer à l’ensemble des acteurs de terrain en particulier les productrices et producteurs. Leurs attentes fondées sur des données de suivi du marché sur la période de référence, se situaient entre 2 000 et 2 200 FCFA », a-t-il rappelé.
Quant à Désiré Adon, Coordonnateur de PICD de la région d’Agboville, il a mis en relief le fait qu’un an après, malgré des fluctuations régulières, le prix moyen du cacao sur le marché international est resté quasi-identique, c’est-à-dire entre 5 500 et 5 800 EUR (soit 3 607 000 et 3 804 000 FCFA) la tonne.
Ainsi, sur la base de son suivi des prix du marché de la période de référence de vente de contrat de novembre 2024 et de février 2025, en prenant en compte une marge d’erreur due à l’incertitude du prix réel de vente des contrats qui peut être parfois différent du prix sur les marchés, « les sociétés coopératives et les organisations de la société civile membres de la Plateforme Ivoirienne pour le Cacao Durable s’attendent à un prix minimum bord champ compris entre 2 500 et 3 000 FCFA pour la campagne principale 2025-2026 », a-t-il soutenu.
Créée en 2020 et cofinancée par l’Union Européenne dans le cadre de la mise en œuvre du projet Renforcement de la société civile pour la durabilité et la bonne gouvernance de la filière cacao en Côte d’Ivoire, la PICD regroupe 25 organisations de la Société Civile (OSC) et 78 Organisations Professionnelles Agricoles (OPA).
L’organisation souligne qu’un prix juste est un investissement essentiel pour assurer la pérennité de la filière, renforcer la résilience des communautés et favoriser le renouvellement générationnel dans la cacao-culture.
Ledebativoirien.net
Djob D.