Candiate à Cocody-Mireille TAHO sans détours : «  Notre ambition est de remettre la question du pouvoir d’achat de nos populations au cœur des débats à l’hémicycle »

Pour cette année, selon la Commission Electorale Indépendante (CEI), ils sont 1370 candidats à frapper à la porte de l’Assemblée Nationale pour espérer devenir des honorables députés. Seulement 13,2% de ces candidats sont des femmes. Un taux de participation féminine assez faible qui ne semble pourtant pas ébranler outre mesure cette candidate indépendante que nous avons rencontré à cocody ;

une circonscription électorale tenue de main ferme depuis des décennies par le PDCI malgré la force électorale que constitue le RHDP. Que peut espérer une candidature indépendante face à la puissance financière et à la force de mobilisation des partis politiques traditionnels ? Entretien avec une candidate intrépide que rien ne semble distraire face à ses objectifs.

Madame, que peuvent savoir  nos lecteurs de  la candidate que vous êtes?

Je vous remercie. Je suis Mireille TAHO, Ivoirienne de père et de mère. Je suis mère de famille. Experte en communication, travailleuse acharnée. J’ai fait beaucoup de chose dans ma vie. Mais pour faire court, retenez simplement que j’ai élaboré dans le cadre de mon activité professionnelle, des stratégies de communication d’envergure nationale pour des pays comme le Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry.

Pour rester dans le cadre ivoirien, j’ai parcouru l’ensemble du pays pour la sensibilisation et la mobilisation communautaire. J’ai élaboré ces deux dernières décennies pour la côte d’Ivoire notre pays, la stratégie de communication du recensement général des populations et de l’habitat. Cela m’a valu plusieurs jours de travail acharné dans le grand Abidjan et l’intérieur du pays, avec des rencontres de ministres, préfets et sous-préfets, élus locaux, organisations professionnelles, citoyens lambda etc..

Ils m’ont permis de connaitre notre pays en profondeur et sa population dans sa diversité et les disparités entre régions du nord au sud, de l’ouest à l’est. J’ai touché du doigt les réalités vécues par les populations. Je connais donc très bien notre pays aujourd’hui et les besoins de base de nos populations qui ne m’ont jamais laissé indifférente.

Parlant justement de la satisfaction des besoins de base de nos populations, nos recherches nous ont permis de savoir que vous très active dans le consumérisme ivoirien  ?

Effectivement. A mes temps gagnés, J’essaie comme je peux avec des amis au niveau du mouvement consommateurs qui est une passion pour moi, d’apporter des solutions aux problèmes que vivent les populations. Par nos actions acharnées sur le terrain, nous avons pu obtenir des acquis certes au cours de ces quinze dernières années, mais aujourd’hui, l’heure est arrivée de passer à une étape supérieure dans notre lutte pour le bienêtre des populations.

Nous avons désormais besoin d’être présent là où se votent les lois aussi bien nationales que supranationales qui impactent le quotidien des populations.  Nous avons donc besoin des défenseurs des consommateurs à l’hémicycle. Je suis donc candidate indépendante aux élections législatives de Cocody.

Vous avez  déposé un dossier de candidature indépendante aux élections législatives prochaines. Avez-vous conscience que la circonscription où vous candidatez a la particularité de toujours voter PDCI malgré la puissance du RHDP. N’avez-vous pas peur de vous faire laminer par ces grands partis politique ? Comment comptez-vous les vaincre ?

Rappelez-vous ces paroles de Winston Churchil qui disait « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Le 27 décembre les populations de Cocody devront choisir des valeurs humaines, des personnes qui portent leur voix.  Eh bien, depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, la gestion de l’Etat est majoritairement l’affaire des partis politique. Notre génération est le fruit de cette gestion des partis politiques.

Nous portons en nous donc, les succès certes, mais également les limites de ce mode de fonctionnement. Qui mieux que nous donc pour dire qu’il est peut-être temps d’essayer autres choses. Comme le corps humain, notre assemblée nationale a besoin de sang neuf, c’est à dire de nouveaux élus, totalement affranchi des chapèles politiques. Cocody est connue pour abriter la crème de l’intelligentsia de notre pays. J’y vis et m’y épanouis avec les miens depuis plus d’une vingtaine d’année. Et toute proportion gardée je fais partie intégrante de cette catégorie de personnes qui se considèrent comme des intellectuels et se donnent donc les moyens de vivre aux rythmes de leurs idées.

Cela fonde et justifie donc ma posture de candidat indépendant pour être libre de penser et agir au nom de la population de Cocody qui pour cette élection constitue mon parti politique. Pour la certitude de notre victoire au terme de ces législatives, je vous renvoie à cette pensée de Sénèque, qui disait ‘‘ il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ‘‘. Allons seulement comme disent les ivoiriens.

A vous entendre, vous n’êtes pas particulièrement fière du fonctionnement des partis politiques en Côte d’Ivoire. Dites-nous ce que vous leur reprocher alors ?

Reprocher c’est un peu trop dire. Mais je fais le constat avec vous et le peuple de côte d’ivoire que depuis notre indépendance à ce jour, les partis politiques, toutes tendances confondues ont fait leur preuve sur le terrain et ont montré également leurs limites en matière de gouvernance. Trop d’ivoiriens, connus pour être de brillants intellectuels, se sont malheureusement éteint au sein des partis politiques au nom de la discipline au sein de leur parti politique. Pire au nom du militantisme politiques des intellectuels de ce pays adoptent parfois des positions déroutantes pour les citoyens qui croyant en eux et voulaient en faire des modèles à suivre.

Notre pays la côte d’ivoire mérite mieux et ne peut pas se payer le lux de voir ses grands intellectuels s’éteindre au nom des partis politiques. Je pense qu’on peut faire la politique autrement, c’est-à-dire de façon saine et libre avec ses convictions qui impactent les générations présentes et à venir.

Iriez-vous jusqu’à opter ou militer pour une assemblée nationale débarrassée des partis politiques ?

Pourquoi pas si le bonheur du peuple souverain l’exige. Jugez-en vous-même. Le député a une mission de contrôle de l’action du gouvernement en posant des questions, en participant à des commissions d’enquête et en votant des motions de censure. Dans nos pays africains, cette noble mission de l’assemblée nationale est bien souvent prise en otage par le jeu des partis politiques. Seuls ou en alliances avec d’autres partis, les partis au pouvoir manœuvrent habillement pour affaiblir le contrôle de l’action gouvernementale par le pouvoir législatif.

Il y a également le phénomène des cumuls de fonctions que favorisent les partis politiques. Il faut absolument mettre un terme à cette pratique qui laisse sur le carreau des citoyens qui ne demandent qu’on leur donne une occasion pour apporter leur pierre à la construction de ce pays. En tout cas même là où la loi n’a pas prévu d’incompatibilité nous travaillons sur le terrain à éveiller les consciences des populations que nous rencontrons pour éviter qu’une même personne soit à la fois ministre, député, maire etc. .

Dans les cumuls de fonction, le grand perdant n’est nul autre que le bas peuple, majoritaire en nombre mais contraint de souffrir en silence.Pour ne plus que le peuple soit réduit au silence et se taise, nous avons besoins d’un grand nombre de députés indépendants, affranchi des partis politiques et libre de tout autre mandat électif.

Pour terminer, pouvez-vous revenir sur les circonstances qui vous ont amené à candidater pour ces législatives ? Comment vous est venu l’idée de vous lancer à la conquête d’une place à l’hémicycle ?

Pour ceux qui me connaissent ils comprendront que c’est une suite logique dans mon parcours. Je suis passionnée du respect des droits de l’homme en général et singulièrement du droit des consommateurs. Cela se traduit dans les faits par mon activisme dans le mouvement consommateur ivoirien. Je suis présidente fondatrice d’une organisation de consommateurs, je suis membre fondateur de l’Union Fédérale des Consommateurs de Côte d’Ivoire (UFC-CI), je suis membre fondateur de la Confédération des Organisations de consommateurs de côte d’ivoire (COC-CI).

Cela m’a valu d’ailleurs, d’être nommé membre du Conseil National de la Consommation (CNCO) de notre pays. Dans notre combat pour le mieux-être du consommateur, il est clairement apparu la nécessité d’être présent là où se votent les lois qui impactent la vie des consommateurs c’est-à-dire des populations  vivant en côte d’ivoire.

A Cocody en écoutant les populations, nous comprenons qu’elles ont besoin d’actions fortes, elles ont besoin de réponses à des questions sur l’augmentation anarchique des coûts des loyers, des coûts des transports; elles ne comprennent pas que Côte d’Ivoire, le Ghana, Togo et le Bénin par exemple soient tous membre de la CEDEAO avec les mêmes droits de douanes et que la vie en Côte d’Ivoire soit plus chère que dans les autres pays ? Les ivoiriens vivants au village sont inquiets de l’urbanisation incontrôlée qui risque d’engloutir leur terre mais aussi, leur patrimoine culturel et j’en passe.

Il faut donc que ces populations soient valablement représentées par des personnes qui portent leur combat. Je veux incarner cette vision et pourquoi ne pas entrainer avec moi un certain nombre d’élus qui veilleront plus que par le passé à la promotion des droits et la défense des intérêts des consommateurs à l’hémicycle. Notre ambition est de remettre la question du pouvoir d’achat de nos populations au cœur des débats à l’hémicycle .

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