le témoignage de F. M. Bally
Pourtant, c’était pour vaincre l’hydre de la politique, alors que le Conseil supérieur des imams (COSIM) était en agonie, que le clash a eu lieu en 1993, sous Félix Houphouët-Boigny. Le Conseil national islamique (CNI) était porté sur les fonts baptismaux pour quitter le navire du Conseil supérieur islamique (CSI). Conduite par El hadj Diaby Moustapha dit Koweït, cette association était jugé inféodée au pouvoir du PDCI-RDA.
C’est ainsi qu’en avril 2006, l’imam Boikary Fofana a été plébiscité pour ressusciter le moribond COSIM à l’effet de mettre le CNI sous l’éteignoir, à l’instar du CSI. Et c’est pour être la seule instance suprême et la seule autorité spirituelle de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire que le Conseil supérieur des imams, né en 1987, deviendra, le 17 juin 2019, le Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire en gardant le même sigle COSIM.
De ce fait, toutes les tentatives de conciliation pour éteindre le feu de la division, y compris celle entreprise en avril 2009 par le président Laurent Gbagbo, ont avorté. Le loup de la politique est entré dans la bergerie musulmane pour s’y installer confortablement. Les positions sont demeurées si tranchées que durant la crise post-électorale, chaque structure a choisi son camp à travers deux Nuits du Destin. Le lundi 14 février 2011, le CNI a célébré cette nuit avec les autorités du Palais présidentiel et le mardi 15 février, c’était au tour du COSIM avec la « République du Golf ».
« Le Cheikh Aïma Boikary Fofana était un Grand homme de foi, un artisan de paix et du dialogue entre les confessions religieuses. Je présente mes condoléances les plus attristées à sa famille, à la communauté́ musulmane et à l’ensemble des Ivoiriens. Que son âme repose en paix« , réagit promptement le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara sur sa page officielle Facebook.
Une grande perte pour la communauté musulmane ivoirienne en ce sens qu’il fût l’un des acteurs majeurs de la structuration de l’islam dans le pays. Ancien cadre de banque et Imam principal de la mosquée des II-Plateaux Aghien à l’Est d’Abidjan, le Cheick Aïma Boikary Fofana a occupé plusieurs postes clés au sein des organisations islamiques ivoiriennes. Il a été entre autres été, Conseiller spécial du président du Conseil national islamique (CNI) en 1993, puis porte-parole du Conseil supérieur des imams ( COSIM) avant de prendre la tête de cette organisation jusqu’à sa mort.
Cheikh Boikary Fofana décédé à 77 ans de la maladie à Coronavirus (Covid-19, le dimanche 17 mai 2020 à Abidjan
est le président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques ( COSIM), par ailleurs chef suprême de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire. Et l’on retiendra qu’il a joué un rôle déterminant dans la structuration de l’Islam moderne en Côte d’Ivoire. Au cours des quatre dernières décennies, il a su en effet insuffler un réel dynamisme à la communauté, notamment en favorisant l’émergence de nombreuses associations communautaires.
G.O
avec FMBAILLY.
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