Tout le monde a plus ou moins remarqué dans la circulation ces véhicules avec des plaques d’immatriculation sur fond noire avec une série de chiffres, ou des véhicules dont l’immatriculation contient les lettres WW. Il s’agit respectivement des véhicules officiels des forces armées (et de la gendarmerie), et ceux du protocole d’Etat. Ce sont uniquement ces véhicules qui sont tenues d’avoir ce type d’immatriculation.

Mais aujourd’hui il y a un vaste désordre. Des milliers de véhicules possèdent de telles plaques d’immatriculation, avec une série de chiffres qui sont visiblement fantaisistes. Ce sont pour la plupart, des véhicules appartenant de façon personnelle à des militaires, gendarmes, des agents de police, des Douanes, des Eaux et Forêts…etc…,
Ces plaques fantaisistes sont censées avertir que le véhicule appartient à un agent des forces de défense et de sécurité, et par conséquent ne doit subir aucun contrôle dans la circulation. Et c’est effectivement le cas, ces véhicules aux plaques fantaisistes ne sont jamais contrôlés. Ce qui pose en soi un grave problème de sécurité.
En effet rien n’empêche des individus de braquer un véhicule, d’y apposer une telle plaque, et pouvoir ainsi circuler librement sans être inquiétés. La conséquence est que tout véhicule volé sur lequel est apposée une plaque militaire fantaisiste, ne sera jamais retrouvé, pour la simple raison qu’il ne sera jamais contrôlé.

En Côte d’Ivoire, une voiture conduite par un agent des forces de défense et de sécurité, c’est-à-dire l’armée, la gendarmerie, la police, les Eaux et Forêts, les Douanes, les pompiers, etc….ne subit aucun contrôle dans la circulation. Résultat, ces derniers conduisent avec pour seul document leur carte professionnelle.
Il leur suffit de la présenter pour éviter tout contrôle. Pire, lorsqu’ils sont dans un véhicule comme simple passager, il leur suffit de présenter leur carte pour éviter tout contrôle au véhicule. Ainsi, un militaire, douanier, policier, etc…n’a pas besoin d’acquérir un véhicule qui a toutes les pièces requises pour circuler. Sa carte professionnelle suffit. Voilà le drame.
On peut légitimement déduire que nous avons ici une importante source de braquages, ou de recyclage des véhicules braqués. Pas que nos agents des forces de défense et de sécurité braquent ces véhicules, mais ils peuvent les avoir acquis par des circuits qui recyclent de tels véhicules, et cela sans s’en rendre compte. Puisque point besoin pour eux de circuler avec les documents du véhicule, ils ne sont pas regardant sur cet aspect des choses.

Un véhicule braqué est souvent vendu à bas prix. Les autorités ivoiriennes semblent avoir désormais pris conscience de l’ampleur du phénomène et du problème de sécurité qu’il pose. En Février dernier, l’unité autonome d’immatriculation des véhicules de l’armée était mise en place. Dans la foulée, la police avait alors sommé les propriétaires de véhicules avec des plaques fantaisistes de les régulariser.
Mais visiblement la campagne n’a pas fait long feu. Aujourd’hui ce phénomène est hors de contrôle. Pourtant si nous voulons un tant soit peu réduire le braquage de véhicules, on ne peut pas ne pas agir à ce niveau. On doit pouvoir tracer l’origine de tout véhicule, quel qu’il soit. Et le seul moyen de le faire c’est de le contrôler.

Un militaire, gendarme, ou policier qui conduit sa voiture personnelle, doit pouvoir présenter au minimum une carte grise, le document qui identifie le propriétaire et l’immatriculation du véhicule. A noter que selon Interpol, l’Afrique de l’Ouest est la principale destination des véhicules volés en Occident (Europe et Amérique du Nord).
Avec la nouvelle opération de contrôles des plaques d’immatriculation lancée ce 15 Juillet 2025, il est à espérer que cette fois les autorités se montrent beaucoup plus agressives dans la conduite de l’opération.
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