‘‘Adieu’’ Félix Zaa Bi Zan et Blanche Zaa Lou Zannan, l’Éternel vous accepte dans son royaume», ont chanté la jeunesse de leur village.
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Les hôpitaux publics représentent un véritable enfer pour les pauvres en Côte d’Ivoire ? Zaa Bi Zan Félix, un élève de terminale au lycée de Bonon a perdu la vie de façon horrible sur les bancs d’attente du centre hospitalier de Daloa, le vendredi 15 mai 2022. Et pourtant l’inauguration à réhabilitation à grands pompes de ce CHR par Patrick Achi, premier ministre ivoirien, samedi 24 Juillet 2021 avait fait le tour du monde.
Se tordant de douleurs, resté là sans un petit égard de la part du personnel de santé, malheureusement, pourra-t-on dire, l’enfant du père Boti Bi Zaa, succombe et meurt sur la terrasse du CHR, sur un banc d’attente. Il n’a pu recevoir un début soin et même d’attention des médecins. Intenable pour le père ! Zaa Bi Zan Félix, quittait ses amis de classe, vendredi 15 avril 2022 couché sur un bac dans la cours du CHR de Daloa. Il ne sera donc pas sur la liste des candidats au baccalauréat 2022.
Une voie mystique indexée
Felix s’était senti mal pendant les congés de Pâques. Il vomissait à chaque instant et ne mangeait plus, témoignent les siens. Ses parents Kouamé Lou kohoun Marcelline et Boti Bi Zaa ont fait plusieurs soins indigènes et ont parcouru maintes fois les centres de santé de Bonon et de la sous-préfecture de Zaguiéta, mais rien n’y fit.
Les parents décident alors d’envoyer leur enfant dans un grand hôpital pour y être mieux traité. Le vendredi 15 avril à 8 heures, ils se sont rendus au centre hospitalier régional de Daloa où ils seront confrontés à leur destin. Les médecins refusent de les accueillir parce qu’il n’y a pas de places disponibles dans les chambres d’hospitalisation.
L’élève et sa mère restent alors assis sur un banc d’attente à la terrasse de l’hôpital pendant que son père cherchait activement une place pour le traitement de son fils. Ils ont attendu de 8 heures à 12 heures sans être reçus. Alors que Félix se plaignait de douleur des reins et de ses côtes sous les yeux impuissants de ses parents et sous les yeux indifférents des hommes de santé dudit hôpital.
Des personnes de bonne volonté réussissent à la maîtriser un tant soit peu. Le corps de Bi Zan Félix a été transféré le même jour à la morgue de Bonon. L’enterrement a eu lieu samedi 23 avril au cimetière de son village natal Zegata sous-préfecture de Zaguiéta, en présence de ses amis élèves et connaissances.
Les raisons qu’elle avance: «Leur mère Marceline m’a fait des histoires et elle m’a trop insultée, et je l’ai faite chasser, je ne lui ai jamais pardonné cela. Je refuse donc de participer à ces obsèques pour ne pas être frappée à mon tour par le malheur de la mort…», a-t-elle révélé en présence des chefs coutumiers au cours du jugement de règlement des conflits funéraires.
Ceux-ci en déduisent alors qu’elle est à la base de la mort des enfants de Kohoun Marcelline, mystiquement. Kohoun Marcelline, la mère endeuillée a eu deux enfants avec Boti Bi Zaa, son époux. Mais elle les a perdus tous les deux « à cause de la sorcellerie de sa belle-sœur Boti Lou Nrinnan Delphine». Selon les témoignages, pour avoir disputé avec Marceline il y a 5 ans, sa belle-sœur Delphine Nrinnan aurait demandé à son frère Boti Bi Zaa de répudier sa femme pour impolitesse à son encontre
La première fille décédée, Zaa Lou Zannan Blanche était en classe de troisième, lorsqu’elle est décédée en couche. Mise enceinte en milieu scolaire par un élève, elle a accouché normalement, avant d’avoir une crise d’amnésie. Elle a été conduite à Bouaflé, ensuite à Yamoussoukro où il n’y avait pas eu aussi de places pour l’hospitalisation. Conduite d’urgence au CHR de Bouaké, elle meurt quelques jours plus tard d’une crise cardiaque.
Mais Boti Lou Nrinnan Delphine aurait refusé que le corps de sa nièce arrive au village. Cela avait suscité des troubles entre les deux familles. Cette année 2022 encore, Félix en classe de terminale décède dans les mêmes conditions et Delphine Nrinnan refuse encore de participer aux préparatifs des obsèques du fils de sa belle-sœur Marceline kohoun.
Quelle tristesse et désolation ! «Cela n’arrive pas qu’aux autres, seul Dieu le maître du temps et des circonstances a un plan pour toute chose qu’il me console et accorde un repos éternel à mes enfants », pleure Marceline, sur le chemin de retour dans son village accompagnée des siens. ‘‘Adieu’’ Félix Zaa Bi Zan et Blanche Zaa Lou Zannan, l’Éternel vous accepte dans son royaume», ont chanté la jeunesse de leur village.
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Hortense Loubia Kouame
Envoyè spécial à Bonon