PP 37, 38 et 39 « Côte d’Ivoire: Une démocratie sans démocrates? La ploutocratie n’est pas la démocratie »
« Un parti politique est une association de droit privé regroupant des personnes physiques unies par une idéologie avec pour objectif la conquête et l’exercice du pouvoir. Dans une démocratie républicaine, la conquête et la dévolution du pouvoir se font par voie d’élection. Celle-ci se définie comme étant un mode de désignation des gouvernants par les gouvernés. Malheureusement, la compétition électorale a toujours été source de déchirure politique et de fracture sociale.
En 1995, le Front républicain, qui réunissait la droite libérale et la gauche socialiste, avait appelé ses militants au boycott actif du scrutin présidentiel. Le FPI et le RDR réclamaient des urnes transparentes, la création d’une commission électorale indépendante. Le pouvoir, dirigé par le PDCI-RDA, leur a opposé une fin de non recevoir. Le bilan du boycott s’élevait à 30 morts. En 2000, en pleine proclamation des résultats de l’élection présidentielle, le Chef de l’Etat dissout la commission chargée d’organiser les élections et s’autoproclame Président de la République.
Son adversaire, le candidat du FPI, appelle à la résistance d’une part, le RDR, dont le candidat avait été écarté de la course présidentielle par la cour suprême, demande la reprise du scrutin, d’autre part. La confusion est totale. Bilan 300 morts. En 2010, à l’élection présidentielle, La CEI proclame le candidat du RHDP vainqueur, le Conseil constitutionnel affirme le contraire et proclame le candidat de la LMP victorieux.
1-Éviter des discours impolitiques et centrifuges
Les formations politiques ivoiriennes doivent enseigner à leurs militants la culture de la courtoisie discursive et de la rhétorique pacifique.
Les militants doivent tenir des propos allant dans le sens de l’apaisement, de la sincérité et de la crédibilité du scrutin. Les dirigeants et militants doivent éviter des discours et attitudes équivoques. Quand des leaders politiques affirment avant les élections ou pendant la campagne électorale « On gagne ou on gagne », ou encore « Tout est bouclé, tout est géré », quelle est l’objectif poursuivi ?
Quelle intention se cache derrière de tels propos ? Même si par extraordinaire, vous êtes élus, vos adversaires ont des raisons objectives de douter de la sincérité du scrutin puisque de par votre posture impolitique, vous leur avez prêté le flanc. Toutes choses qui peuvent occasionner des contestations et conduire à des violences électorales.
2-Eviter de choisir des candidats problématiques
De deux choses l’une, soit la candidature est rejetée et le parti ou les partis parrainant le candidat font leur, la posture de la victimisation, soit la candidature est acceptée et ce sont les adversaires politiques qui diront que les institutions chargées d’organiser et d’arbitrer les élections sont sous les ordres de telle ou telle autre institution et tout ceci, à l’évidence, contribué à créer un environnement propice aux violences électorales. Les partis politiques doivent donc choisir des candidats irréprochables, non problématiques.
3-Eviter les réformes inopportunes
La troisième fonction des partis politiques est l’encadrement, le suivi de leurs élus. Relativement aux élections, les partis doivent donner des consignes claires à leurs sénateurs et députés. Ceux-doivent éviter de voter des lois qui peuvent remettre en cause la crédibilité des élections.
ledebativoirien.net
Extraits du livre « Côte d’Ivoire: Une démocratie sans démocrates?
La ploutocratie n’est pas la démocratie. » de Geoffroy-Julien KOUAO