Elle est Ambassadrice de bonne volonté pour l’Afrique, Prix Myriam Makeba. Agnès Lorougnon, native de Guibéroua (centre ouest de la Côte d’Ivoire), depuis 20219 assume donc la responsabilité d’Ambassadrice de Bonne Volonté en référence à Miriam Makeba, symbole de lutte contre l’Apartheid dans son pays l’Afrique du Sud et pour la défense des droits civiques, pour le bien-être des populations africaines en général. Une année après cette distinction, elle se lance dans un projet social d’éducation de la jeunesse par le sport-étude.

A la tête d’un centre de Formation qu’elle baptise Athletico Club de Guibéroua elle engage une la lutte contre l’immigration clandestine de la jeunesse dans la région du Goh (avec pour capitale Gagnoa) par le sport.
Une aventure périlleuse à la fois excitante et exaltante pour l’ambassadrice qui ne la fera pas reculer malgré les écueils qu’elle rencontre dans la reconnaissance de son œuvre. Dans cette interview, elle ne passe pas par mille chemins pour pointer du doigt les obstacles. Allons-y dans la tête d’une battante qui découvre les méandres de la machine du football. Interview Ledebativoirien.net.
LDI : Madame Agnès Lourougnon, vous êtes la Fondatrice du centre de Formation Athletico club de Guibéroua qui existe depuis 2020, d’où vous est venue l’idée de mettre en place un tel centre ?
Agnès Lourougnon : Je me dois de livrer quelques repères pour éclairer cette étape fondatrice de notre structure sportive. En particulier, la complexité des procédures administratives pour être reconnue comme un club de football par la Fédération Ivoirienne de Football. Sans une portée clairement circonscrite et également une persévérance accrue développée, notre projet socio-éducatif et sportif aura connu au long de sa création, de nombreuses péripéties qui n’auront pas permis de réaliser des avancements constatés sur le terrain, à Guiberoua.
La création de l’Athletico club de Guiberoua dédié à booster l’intégration des jeunes dans leur propre environnement d’une part et, à favoriser l’investissement du football sur l’ensemble de la chaîne de valeur pour une réelle croissance régionale inclusive et durable, d’autre part. Mais au-delà, nous pensons faire du football un vecteur essentiel de sensibilisation dans cette région hautement footballistique, sur des problématiques de lutte contre le fléau d’immigration clandestine, apporter des solutions à la crise croissante de consommation de différentes substances toxiques.

Pour ce qui concerne le département de Guibéroua, où le siège du club est basé depuis sa création, il fallait répondre activement à la détresse des jeunes avec un accompagnement concret en participant à la dynamique locale. Il était question d’utiliser les atouts propres à la jeunesse et mettre en avant leur attrait pour le football, qui est une identité culturelle à Guibéroua, région d’origine de plusieurs footballeurs internationaux ivoiriens.
Pour y remédier, je tiens à souligner le rôle de mon partenaire Alain Toussaint, dans la bonne impulsion qu’il a donnée à notre collaboration synergique et permis qu’ensemble nous procédions à la conception de ce projet socio-éducatif sportif ambitieux et à l’élaboration des statuts pour l’existence légale et au choix du nom de l’association, la stratégie et la VISION globale.
Notre plan stratégique mise sur l’attractivité avec un programme à l’entrepreneuriat et la formation et l’accompagnement qui permettra aux jeunes de la région du Goh d’avoir des compétences techniques, managériales. Ce qui aurait pour bénéfice de réduire le taux de chômage par leur insertion sur le marché du travail. D’où, cette première idée de la création d’un club de football. Mais, pour la première organisation de ce type, les obstacles ne manquent pas.
LDI : Expliquez-nous !
Premier problème de taille : la pandémie de Covid 19 qui a été difficile, où toutes les activités ont été mises en berne avec des restrictions de déplacements imposées, les défis sanitaires, et toutes les frontières fermées. Il faut noter que le processus administratif pour l’existence légale comme association d’utilité publique et l’insertion au Journal Officiel de la République de Côte d’Ivoire ont été effectives, le 24 juin 2021 ; c’est à dire un an après. Alors que le centre avec ses dortoirs était déjà opérationnel, à Guiberoua, avec des jeunes très motivés.

Malheureusement, un autre obstacle, plus technique s’impose à nous. La Fédération internationale de football association (FIFA) décide de mettre la Fédération ivoirienne de football (FIF) sous tutelle. La procédure d’affiliation des nouveaux clubs amateurs, tel que le nôtre n’est pas autorisée.
Il a fallu attendre jusqu’au 21 décembre 2023 pour que l’Athletico club de Guiberoua soit affilié à la Fédération Ivoirienne de Football et son inscription aux compétitions nationales de football. C’est donc le samedi 13 avril 2024 que nous avons pris part pour la première fois au championnat de District. Voici un peu la genèse de ce jeune club et vos lecteurs peuvent se rendre compte que le club a participé seulement au championnat de 2023-2024.
Quelles sont les difficultés qui se sont présentées à vous ?
Tout d’abord, je tiens à remercier nos supporters qui continuent à nous suivre, mais aussi nos partenaires, pour leur fidélité en la confiance placée en notre projet socio-éducatif et sportif et de souligner la difficulté majeure à laquelle le club est confronté, qui est à l’origine de cette interview. J’ai pu prendre part aux actions de développement de plusieurs régions africaines depuis 30 ans et Guiberoua en fait partie.
J’ai participé à la réflexion du Club Agir de Guiberoua pour sa création, de la mise en place de la radio communautaire de Guiberoua etc., aux côtés de Feu le Maire Guédé Zadi, à Paris. Je ne vais pas y aller avec le dos de la cuillère, c’est bien Monsieur Armand Gohorou, fils de Guiberoua et Directeur Exécutif de la Fédération ivoirienne de Football et membre actif du club Agir qui boycotte mes activités sportives en tant que club amateur au sein de cette instance.
S’il dirige aujourd’hui Agir de Guiberoua, c’est en grande partie à cause de nos actions diasporiques. J’ai voulu d’emblée rafraîchir les mémoires. Personnellement, j’attends avec impatience de mon frère Armand Gohorou, notre collaboration positive et de donner à nos jeunes de Guiberoua les outils nécessaires pour leur développement dans le domaine du football, et non hypothéquer l’avenir des jeunes par des comportements injustifiés à mon égard.

Ce n’est pas du tout nécessaire, la priorité est ailleurs ! Une année blanche de trop, c’est une démotivation de la passion de ces jeunes joueurs qui ont dû relever de nombreux défis et lutter pour s’intégrer dans leur nouvel environnement C’est bien là saper mes efforts à vouloir stopper le phénomène d’immigration clandestine dans le département de Guiberoua. En ma qualité d’Ambassadrice de Bonne Volonté, je porte un projet qui contribue à la promotion de différentes valeurs pour l’intégration des jeunes dans la région.
J’ai voulu dénoncer cet acharnement particulier à mon jeune club, je crains en outre d’une érosion de son influence de l’Administration de la FIF, ne cache une manœuvre à des fins personnelles pour miner et fragiliser mon jeune club, l’Athletico club de Guiberoua et qui me fait sortir de ma réserve.
Dans les coulisses de la Fédération ivoirienne de Football et à Guiberoua, plusieurs personnes y voient le signe d’une pression en sourdine. Nous avons acté avec indignation notre non-participation au championnat pour la saison 2024-2025. Elle entraîne des réactions d’impuissance, de découragement de nos joueurs, face à la démarche de la Fédération ivoirienne de Football qui semble s’obstiner à nous reverser dans la ligue Amateur d’Abidjan Nord, pour la saison 2024-2025, alors que nous avions déjà signifié, lors de la saison précédente notre localisation à Guibéroua et réitéré nos vives préoccupations et la perspective de voir notre club, l’Athletico club de Guiberoua, basé à Guiberoua depuis sa création se couper de son ancrage régional.
Par courrier en date du 18 juillet 2023, nous avions adressé une demande dans ce sens et, malgré les contraintes logistiques et financières, nous avons accepté de jouer dans la zone Abidjan Nord pour la saison écoulée, en nous fiant aux assurances reçues quant à notre reclassement ultérieur dans notre zone d’origine, c’est à dire, dans le District de Gagnoa.

En dépit de toutes ces assurances selon lesquelles nous jouerons dans le District de Gagnoa, nous avions en outre, en date du 27 novembre 2024, dans un appel téléphonique, et via des nombreux messages, de nouveau exprimé notre profonde préoccupation au Directeur Exécutif, Monsieur Armand Gohourou, toutes nos démarches sont restées lettre morte. Athletico Club de Guiberoua n’est pas affilié à la FIF à titre gracieux !
Nous nous acquittons des frais d’engagements et des licences, une somme non négligeable pour un club amateur pour accéder aux compétions de football, et participer au fonctionnement de l’Institution. Notre club mérite respect et accompagnement. Que se passe-t-il avec le Directeur Exécutif ? Que veut Monsieur Gohorou à notre jeune club de football? S’agissant de notre formation, les Autorités et les jeunes et les parents reconnaissent largement son utilité sociale.
Un travail très important effectué avec passion, humilité, implication pour encadrer nos pensionnaires. Nos efforts méritent d’être soutenus. Nous sommes convenus qu’avec notre double casquette d’Ambassadrice de Bonne Volonté et promotrice de club amateur, que le football, en tant que sport, peut contribuer à la socialisation, élément clé pour instruire à une adaptation efficace, aux environnements sociaux de la région. Et peut faciliter à la promotion de différentes valeurs, dans une ville telle que Guiberoua.
Après 5 ans d’existence quel bilan faites depuis la création et, quelles sont vos perspectives ?
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