Dr Chalhoub Hussein et Dr Christian Delmotte s’explique-le père Benoît réclame justice
Ont-ils involontairement ou par négligence causé la mort du jeune patient Dylan Auzilleau souffrant de l’Hépatite B ? L’affaire a été renvoyée au 9 juillet 2025 par la présidente de la Chambre Correctionnelle A, de la Cour d’Appel d’Abidjan Plateau, à l’audience de ce mercredi 4 juin 2025. Ce procès historique qui s’est ouvert à Abidjan est à la recherche des causes exactes de la mort du jeune Dylan Cédric Auzilleau; retrouvé sans vie dans son lit à son domicile à Cocody Mermoz,

le 18 octobre 2022, au lendemain d’un passage entre les mains de médecins (17 octobre), fera date dans l’histoire de la justice en Côte d’Ivoire. Et pour cause.
Est-ce une mort liée des suites d’une biopsie du foie (prélèvement d’une partie) subie la veille pour un traitement médical? Affirmatif soutient le père du défunt.
Le tribunal en première instance ne l’a pas suivi, arguant de l’insuffisance de faits matériels déclarant, ainsi « non coupable de fait d’homicide involontaire » les praticiens de l’opération. Le père ayant fait appel de la décision est à nouveau face aux prévenus devant l’instance supérieure pour voir sa cause entendue : ‘‘la condamnation’’ des deux médecins pour homicide involontaire sur la personne de son fils.
L’histoire de la mort brusque et brutale du jeune homme de 21 ans, Dylan Auzilleau, le 18 octobre 2022 résonne, depuis 2023 dans le temple de Thémis à Abidjan Plateau. La durée des audiences tant en Première Instance que devant la Cour d’Appel, rappelle le douloureux drame des erreurs médicales insuffisamment impunies fautes de législations précises en la matière en Côte d’Ivoire et montre la complexité du droit en la matière et la subtilité des situations humaines dans cette affaire.

C’est que ce choc ne se limite pas à l’impact de la perte unique d’un être cher, mais l’anxiété dans laquelle est plongée cette famille qui, si justice n’est pas rendue portera la plaie béante d’un deuil qui ne se refermera certainement jamais.
C’est dans cette ambiance que s’est ouverte l’audience du jour, mercredi 4 juin. La perte d’un fils pour le père Auzilleau dominé par l’idée de son passage sur le lit d’une opération pour la vie et trouvant la mort le lendemain, reste pesante eu égard à la décision du Tribunal en première instance, tranchant en faveur des médecins, auteurs présumés. Est-ce le signe d’une prudence à l’observation, pour les tribunaux de juger des faits où la ligne entre imprudence, négligence et fatalité qui effraie ?
Et soulève par la même occasion simplement la question de savoir si ; les centre de santé sont-ils un théâtre d’événements incontrôlables faisant basculer en un instant, toute une existante ? Et ce, avec des répercussions dévastatrices, tant pour les victimes que pour les auteurs présumés ?

A l’audience du 4 juin 2025 faisant suite à celle du 22 janvier dernier, à la deuxième Chambre Correctionnelle A, l’affaire N° Rg 705/24 décision querellée N°4141-2023 du 21/7/2023 ‘’ Non coupable’’ est présent, Camille Auzilleau (père du défunt), partie civile, N°574-2023 du 25/7/2023 d’Abidjan. ‘‘Ils ont tués mon fils’’, ne cesse-t-il de clamer.
L’affaire est appelée à 13 H 39 min suivie d’une pause et reprise à 14h 05 minutes, dans une atmosphère mouvementée par l’activité des avocats des parties et une Présidente de l’audience imprégnée du dossier, suivie en cela par la Cour. La Chambre Correctionnelle A de la Cour d’Appel cherche à comprendre les circonstances qui entourent la mort de Dylan Cédric Auzilleau, dans la plainte du père Camille Benoît Auzilleau, contre les médecins Chalhoub Hussein et Christian Demotte, les prévenus, pour »homicide involontaire ».
Démarrant par la lecture une fois encore du Rapport du Tribunal de Première Instance, se succéderont à la barre, toutes les parties jusqu’à 18 heures 30 minutes. C’est dire, l’importance des débats aux yeux de la Président de la Chambre.

Benoit Camille Auzilleau partie civile est appelé à la barre assisté de ses conseils Me Kassi Magne et Me Souleymane Diallo. Il souligne à la Cour que son fils Dylan Cédric Auzilleau a trouvé la mort, le mardi 18 octobre 2022, consécutivement à la suite d’une biopsie du foie, pratiquée la veille de son décès par des médecins du Groupe médical du Plateau et du Centre médical Chardy.
Il a en soutien, le Rapport de l’Autopsie Médico Légale produit par les médecins légistes révélant plus de 2 litres de sang retrouvés dans l’abdomen de la victime. « Il s’est vidé de son sang », lance-t-il. L’autopsie médico-légale a été réalisée par les Professeurs titulaires, de Médecine Légiste et Réparation Juridique du Dommage Corporel, UFR Sciences Médicale d’Abidjan, Université Félix Houphouët-Boigny, Hélène YAPO ETTE, présente à l’audience et BOTTI Koffi, lui aussi présent.
Tous deux défendent les faits constatés sur le corps du défunt. La discussion médico-légale de l’autopsie : « Les plaies abdominales suscitées sont d’allure iatrogène et sont compatibles avec une ponction biopsie du foie transpariétale. Cette ponction biopsie du foie a entrainé une plaie transfixiante du foie et une perforation de l’aorte abdominale en regard, responsable d’une hémorragie intra-abdominale, hémopéritoine, de grande abondance, environ 2 litres… ».

L’autopsie conclue : « qu’elle (l’autopsie) a permis de retenir comme cause de mort, une spoliation sanguine due à une hémorragie intra-abdominale, hémopéritoine, de grande abondance, environ, 2 litres, provoquée par une perforation de l’aorte abdominale consécutive à une ponction biopsie hépatique transpariétale…». Ce que les deux médecins rejettent indiquant avoir pratiqué selon les règle de l’art médical.
Mais pour le père Auzilleau, lui croit le contraire : « J’ai vu mon fils la veille, le lendemain il est décédé après être passé entre les mains du docteur Christian Delmotte, sur recommandation du docteur généraliste Chaloub Hussein ».
Benoît Auzilleau, partie civile au procès entend voir condamner les deux médecins pour des faits ‘‘d’homicide involontaire’’ prévu par les dispositions de l’article 392 du code pénal…: ‘‘ Est puni d’un emprisonnement de trois mois à trois ans et d’une amende de 100.000 à 1.000.000 de francs, quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause ».
Le jeune Dylan Cédric Auzilleau, a été reçu en consultation au Centre Médical Chardy, Abidjan Plateau avenue Chardy, le 20 septembre 2022 par le Docteur (généraliste) Hussein Chalhoub. Il recommande une biopsie de son foie qui sera réalisée, le 17 octobre 2022 à la Polyclinique GMP par Docteur (radiologue) Christian Delmotte, Radiologue.

La suite est palpitante ! Une autopsie est réclamée par le Procureur de la République autour de ce décès intriguant. Le procès en appel continue contre le Docteur Hussein Chalhoub et le Docteur Christian Delmotte pour les plaidoiries des parties, le 9 Juillet 2025.
Ledebativoirien.net
HERVE MAKRE
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.