Le nouveau projet du renforcement des capacités de gestion des frontières dans les régions du Bounkani et du Tchologo, financé à hauteur de 1.8 milliards FCFA par le Japon, a été lancé officiellement ce lundi 22 décembre, au cours d’une cérémonie au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.

Général Vagondo Diomandé, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Junji Gomakubo, Ambassadeur du Japon et David Preux, Chef de Mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en Côte d’Ivoire ont procédé à la signature de ce projet, mis en œuvre par l’OIM, sur une période de 2 ans.
Cet appui financier du Japon vient à point nommé, relativement aux propos du ministre de tutelle, qui a inscrit ce lancement dans un contexte sous régional marqué par la persistance de la menace terroriste, la recrudescence des trafics transnationaux. Il y a aussi les conflits récurrents liés aux mouvements de transhumance et à l’accès aux ressources naturelles.
Ce pourquoi, le Ministre Vagondo Diomandé a indiqué que ces défis multiformes interpellent les États subsahariens et leur imposent de repenser en profondeur les mécanismes de sécurisation, de gouvernance et de gestion intégrée de leurs espaces frontaliers.
« C’est donc avec une grande satisfaction que nous accueillons l’appui constant et précieux du Gouvernement du Japon, partenaire stratégique et ami de la Côte d’Ivoire, à travers le financement du présent projet », a exprimé le Général Vagondo Diomandé.

Selon lui, ce projet prévoit notamment la construction d’un poste frontière moderne à Vonkoro (Bouna), une zone stratégique de passage et d’échanges ; ainsi que la construction d’un Commissariat de Police mixte à Téhini, visant à renforcer la présence de l’État et la coordination des services de sécurité dans cette zone sensible.
Le premier responsable de ce département ministériel a déclaré qu’au-delà des infrastructures, ce projet ambitionne de renforcer durablement la présence fonctionnelle de l’État dans les régions du Bounkani et du Tchologo, à travers la consolidation des capacités humaines, techniques et opérationnelles.
« Il contribuera ainsi, à une meilleure gestion des flux migratoires et commerciaux transfrontaliers ; à la mise en œuvre effective d’une gouvernance intégrée des frontières ; au renforcement des mécanismes de prévention et de gestion des conflits liés à la transhumance et à l’exploitation des ressources naturelles ; et, in fine, à l’accroissement de la résilience des communautés frontalières, tout en promouvant la stabilité, la paix et la cohésion sociale », a évoqué le Général Vagondo Diomandé.
Il n’a pas manqué de rappeler, à juste titre, que le Gouvernement du Japon fut le premier partenaire à doter la Côte d’Ivoire de son tout premier poste frontière moderne, celui de Koguiénou, dans le Département de Doropo, en 2019.

En termes de motivation de ce financement, l’Ambassadeur du Japon Junji Gamakubo, a mis en relief l’envergure du nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile provenant des pays voisins, qui s’élève actuellement à 80 000 personnes. Ainsi que, les tensions persistent entre les éleveurs qui ont afflué avec leur bétail et les communautés d’accueil ivoiriennes au sujet de l’accès à l’eau.
« De plus, votre pays doit également faire face à des menaces pour la sécurité telles que le passage illégal de frontières par des groupes armés, les attaques, la traite des êtres humains et la contrebande. C’est pourquoi, jusqu’à présent, notre pays a soutenu, en collaboration avec l’OIM, les efforts du gouvernement ivoirien en matière de gestion des frontières », a-t-il soutenu.
Il a précisé qu’il s’agit de l’aménagement de six postes-frontières dans les régions du Bafing, Folon, Bagoué et Bounkani. « Ces mesures devraient permettre d’améliorer les capacités du gouvernement ivoirien à assurer un contrôle global des personnes, des marchandises et du bétail entrant sur le territoire », a-t-il affirmé.
Et le Diplomate Japonais d’ajouter que le septième poste frontière, qui sera construit avec la coopération du Japon, sera situé à Vonkoro, après consultation avec le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.
« Ce lieu a récemment accueilli des réfugiés en provenance du Ghana, afin de pouvoir évaluer de manière adéquate les flux migratoires en provenance de ce pays », a-t-il révélé.

Quant au Chef de Mission de l’OIM, David Preux, il s’est réjoui du fait que cette initiative s’inscrive dans la continuité d’un partenariat stratégique entre la Côte d’Ivoire, le Japon et l’OIM en faveur d’une migration sûre, humaine et ordonnée.
David Preux a rappelé que depuis 2017, cet engagement constant du Japon accompagne les priorités nationales, en matière de sécurité des frontières, de gestion des migrations et de consolidation de la cohésion sociale dans les zones frontalières.
« En effet, une gouvernance efficace des frontières est un pilier fondamental de la stabilité, de la sécurité des populations et du développement durable. C’est dans cette dynamique que s’inscrit ce nouveau projet, porteur de nouvelles avancées structurantes pour la Côte d’Ivoire », a-t-il dit.
A en croire le représentant de l’OIM en Côte d’ivoire, ces actions contribueront à une meilleure régulation des flux de marchandises, à la facilitation du commerce légal et à la lutte contre les trafics illicites, dans une logique de coopération et de complémentarité des mandats, assurant une présence visible et efficace de l’État.

« Le projet apporte une réponse structurée aux enjeux liés à la transhumance transfrontalière, qui constitue un facteur majeur de tensions dans certaines zones frontalières », explique-t-il.
Notons qu’à ce jour, l’appui du Japon à la gestion des frontières ivoiriennes s’est concrétisé par la construction de 04 postes frontières, à savoir Tiéfinzo et Dioronzo-Somotou (Minignan); Massala-Barala (Koro) ; Koguiénou, premier poste moderne du genre. Sans oublier la réhabilitation de deux (2) postes frontières que sont Nigouni à Tengrela et Koguiénou à Doropo.
Ledebativoirien.net
Djob D.
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.


