Les Ivoiriens avec l’annonce de du Conseil Constitutionnel ont pris toute la mesure des effets dévastateurs du »Parrainage citoyen’’. Il fera désormais partie du langage familier avec la douche froide aux ténors de l’opposition ivoirienne ce lundi 8 septembre 2025 alors que la nation ivoirienne s’apprêtait pour le 10 septembre, annoncé comme jour du verdict du Conseil Constitutionnel.
Il a été choisi comme l’arme fatale pour stopper net des ardeurs au sein des quartiers généraux-QG et comme neutralisation de l’opposition ivoirienne. Notamment au Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire du candidat Laurent Gbagbo et au Parti Démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement Démocratique Africain de Tidjane Thiam, tous les deux invalidés pour octobre 2025.
La juridiction juge des élections a décidé de prendre toute la classe politique de court en proclamant la liste définitive des retenus pour la complétion, du 25 octobre 2025, date du premier tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire. Ils seront 5 à s’affronter.
Donc 4 candidats qui seront face au candidat sortant, le président en exercice, Alassane Ouattara, avec la publication, lundi 8 septembre 2025 la liste définitive des candidats par le Conseil constitutionnel. Jean-Louis Billon (Congrès démocratique), Simone Ehivet Gbagbo (MGC), Lagou Adjoua Henriette (GP-Paix), Ahoua Don Mello (proche du FPI historique) et le président sortant Alassane Ouattara (RHDP) ont vu leurs dossiers validés
Tandis que des poids lourds ont été rejetés : Pascal Affi N’Guessan (FPI), Cheick Tidjane Thiam (PDCI-RDA), Laurent Gbagbo (PPA-CI) et Assalé Tiémoko Antoine (candidat de l’ADCI, véritablement douché). Ils ont tous été emportés par le parrainage citoyen.
Un tueur froid et silencieux, le parrainage électoral.
Selon la Commission Électorale Indépendante, le parrainage citoyen est une caution donnée par des élus ou par des citoyens à un candidat à la candidature afin de lui permettre d’être candidat à une élection. Suivons ce qu’elle précise.
Cette caution est matérialisée par une signature. En Côte d’Ivoire, le mode de parrainage retenu est le parrainage citoyen, c’est-à-dire celui donné par des électeurs et non par des élus. Le parrainage ne concerne que l’élection du Président de la République.
La condition d’éligibilité liée au parrainage est remplie par le candidat lorsque celui-ci recueille au moins 1% de l’électorat local dans au moins 17 régions ou districts autonomes de son choix. Objectifs : l’importance de la fonction de Président de la République, c’est-à-dire de la magistrature suprême, requiert de remplir des conditions spéciales.
Le parrainage des électeurs constitue à ce titre un élément particulier de recevabilité de la candidature à l’élection du Président de la République. Cette disposition vise notamment à exiger du candidat qu’il dispose d’une implantation ou d’une assise nationale et à limiter les candidatures fantaisistes. Le parrainage a également pour vocation de consolider la démocratie représentative.
Fondements juridiques
Le parrainage est prévu par le Code électoral en ses Articles 25, 51, 53, 54 et 56 et par le décret fixant les modalités d’organisation de la collecte des signatures pour le parrainage des électeurs dans le cadre de l’élection du Président de la République.
Il constitue une condition d’éligibilité à l’élection du Président de la République au même titre que les autres conditions telles que la déclaration de candidature, le versement d’une caution ou la production des pièces valides requises.
Tout candidat à la candidature à l’élection du Président de la République doit être parrainé par une liste d’électeurs représentant un pour cent (1%) de l’électorat local, dans au moins (50%) des régions et districts autonomes. Ce qui veut dire qu’il est fait obligation au candidat d’obtenir 1% de l’électorat local dans au moins 17 régions et/ou districts autonomes.
Dans un calme empreint de sérénité, s’appuyant sur cette arme redoutable, la présidente du Conseil Constitutionnel, la Magistrate hors hiérarchie Chantal Nanaba Camara, a prononcé le rejet des différentes candidatures des ténors de l’opposition ivoirienne. Une arme plus objective face aux 60 candidats qui ont déposé leurs dossiers de candidature à la Commission électorale indépendante.
Réaction de Tidjane Thiam
Il a fallu quelques petites heures après le verdict pour que les plateformes soient inondées par une réaction attribuée au président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam.
« Le choix des candidats à l’élection d’octobre 2025 constituait un test décisif pour le conseil constitutionnel et la démocratie dans notre pays. Les Ivoiriens espéraient que le Conseil Constitutionnel défendrait leur droit fondamental de choisir leur président par la voie des urnes. Au lieu de cela, ils se retrouvent face à un véritable plébiscite organisé du président sortant, pour un 4ème mandat anticonstitutionnel.
Le régime du président Ouattara entraîne le pays dans une impasse, en s’attaquant aux Libertés et en utilisant l’appareil d’État pour réprimer l’opposition. Les Ivoiriens méritent des élections libres, équitables et inclusives.
Les assauts permanents contre la Démocratie et le déni du droit doivent cesser pour que la paix règne enfin dans notre pays. Nous n’abandonnerons jamais cette Lutte jusqu’à obtenir justice.»
Selon Don Méllo, l’autre candidat dont le dossier a été validé par le Conseil Constitutionnel, proche de Laurent Gbagbo président du PPA-CI, lui éliminé estime que la bataille contre le président sortant Alassane Ouattara ne peut être gagnée qu’à travers des stratégies claires, concertées qui passent par l’union des grandes forces politiques de l’opposition. Ce qui représenterait la voie la plus simple et la plus efficace pour renverser le rapport de force.
Ahoua Don Mello envisage un ralliement conjoint du PPA-CI et du PDCI à sa candidature. « Une telle alliance garantit non seulement une victoire électorale mais aussi l’ouverture d’une transition politique susceptible de ramener sur la scène les leaders écartés de la vie politique ».
Le parti politique du candidat ASSALE TIMOKO REAGIT
« Mouvement Politique AUJOURD’HUI et DEMAIN, la CÔTE D’IVOIRE (ADCI)…. prenons acte de cette décision regrettable, par laquelle la candidature de notre Président, le Citoyen Assalé Tiémoko Antoine, a été déclarée irrecevable Nous regrettons profondément cette décision du Conseil constitutionnel, qui, selon la réglementation, ne comporte pas de voie de recours.
Nous regrettons également l’invalidation de la candidature de nombreux acteurs majeurs du jeu politique dans notre pays. Nous tenons par conséquent et pour ce qui nous concerne, à exprimer nos préoccupations et nos observations avec respect et sérénité… ».
Le RHDP savoure déjà cette première victoire avec sérénité. La campagne électorale se déroule du 10 au 23 octobre 2025. En attendant, l’opposition ivoirienne se remettra du gros coup de massue du lundi 8 septembre 2025. Simone Ehivet Gbagbo et Lagou Adjoua Henriette sourient.
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HERVE MAKRE