Des vérités de l’affaire non encore révélées
La tragique nouvelle de l’assassinat militant de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), Angui Mars Aubin Deagoué dit Gal Sorcier, a été rendue publique par le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance Plateau-Abidjan, le magistrat hors hiérarchie, Koné Braman Oumar, le mardi 1er octobre 2024. Et ce, à travers un communiqué.

A la suite de l’annonce du drame s’en est suivie le même jour aux environs de 18 et 19h l’arrestation du secrétaire général national de la FESCI, Kambou Sié alias NL Gbo ou Tcharcou et autres, pour nécessité d’enquête. Aux dernières nouvelles, ils seraient transfèrés au PPA.
Les minutes suivant L’interpellation du SG, les résidences universitaires des Cités Rouge et Mermoz sont en ébullition. La police usant de grenade lacrymogène y fon incursion. Les étudiants et autres témoin ignoraient encore les raisons. De nombreuses vidéos et photos sont postées par des étudiants résidents appelant au secours. Ce qui va soulever la consternation sur les réseaux sociaux.
L’atmosphère de chao sera constatée jusque tard à 03 heure du mercredi 2 octobre, soit au moment où les agents des forces de l’ordre se sont retirés des périmètres. Plusieurs anciens responsables de la FESCI ainsi que des résidents des deux cités se sont retranchés dans les maquis et buvettes du quartier Allocodrome pour attendre la fin de l’action des forces de l’ordre. Certains d’entre eux ont accepté de faire part de vérités non encore révélées de l’affaire. Ce, à condition de garder leurs anonymats dans la publication des informations.
Des témoignages

Selon les témoignages recueillis, l’action de la police à l’observation n’avait rien de préventif ou d’interposition vu qu’il n’y avait rien d’anormal selon eux. La cité vivait dans son calme habituel jusqu’à ce que les forces de l’ordre viennent y jeter des bombes lacrymogènes.
« Après, qu’ils ont eu à pénétrer dans la cité, ils ont tiré des bombes lacrymogènes à bout portant sur des fenêtres et les allées des bâtiments malgré que les étudiants ne réagissaient pas…», laissent entendre des riverains.
Selon toujours les propos recueillis, la dissidence était un collectif de mécontents de la gestion de Kambou Sié. Elle n’avait pas de tête de fil. Ce sont les médias qui ont plutôt considéré la victime Gal Sorcier comme le chef de la dissidence du fait du statut de doyen (le plus âgé) qui lui était conféré au sein de la structure avant la crise interne.
Le portrait ou du moins le parcours syndical de l’homme témoignage de sa longévité à la FESCI.
Depuis 2008, ‘‘Sorcier’’ traînait déjà sa cuirasse de militant redoutable et craint de l’organisation syndicale. Il a fut l’une des seules personnes à être nommée responsable dans différents bureaux de la section FESCI-Cité Williamsville. Notamment sous le règne du Gal Catalyseurs et celui du Gal Brico.
Reconnu coupable pour des violences perpétrées lors de la crise poste électorale de 2011, Angui Mars Aubin Deagoué sera emprisonné durant 6 ans à la MACA, avant de bénéficier de la grâce présidentielle faite aux prisonniers politiques en août 2018.

Une fois sorti de prison, il ira retrouver le premier responsable de la FESCI d’alors, Allah Saint Clair dit Makélélé pour lui présenter sa volonté de reprendre les études. C’est ainsi que celui-ci lui a donné les moyens financiers nécessaires pour sa réscolarisation.
Makélélé clôturera le tout en le nommant au poste de secrétaire général de la Section FESCI-Cité Abobo 1. Une nomination honorifique pour faciliter sa réintégration sociale et syndicale dans la mesure où la Cité Universitaire en question était encore fermée pour réhabilitation depuis 2011.
Les informateurs ont rappelé que Sorcier a soutenu Kambou Sié dans les combats pour la chute d’Allah Saint Clair et son accession au pouvoir. Ce révélant par la même occasion les raisons profondes de leur dissension.
A les en croire, après avoir tous poussé Makélélé vers la sortie pour la tenue du 12è congrès de la fédération, le Gal Sorcier s’était rallié au candidat Kambou après une promesse de nomination au bureau national. Après l’élection et l’investiture du nouveau SGN, le deal consensuel ayant volé en vrille ses matérialisé par l’absence de Sorcier dans la nouvelle équipe dirigeante de la mandature de Tarchou.
Le pire surviendra dans le processus électoral pour le renouvellement des bases. Où Kambou demandera au chevronné militant de se rallier à un cadet de la lutte dans le cadre d’un consensus pour éviter des violences lors de l’éventuelle élection d’alors à la Cité d’Abobo 1 dont la réouverture était intervenue entre temps. Des témoignages qui expliquent comment Sorcier a pris la direction du maquis pour rejoindre les autres dissidents qui pour la plupart part n’avaient pas de deal préalable avec leur premier responsable.
Les circonstances du meurtre

D’après plusieurs confidences, Sorcier était convaincu d’une invitation dans une cave à Cocody-Angré par un camarade, sur instruction du National Tcharcou, confirmés par le communiqué du procureur de la république. C’est à Cocody Angré donc que Sorcier qui se faisait accompagner par deux de ses camarades de section d’Abobo 1, son secrétaire à l’organisation et sa secrétaire au finance, est enlevé et emporté de force dans un véhicule Yango.
Le camarade ayant accompagné le général Sorcier à cette rencontre parvient à s’éclipser en ayant vu toute la scène. C’est ainsi que les quidams, selon le recoupement des informations ont emporté Sorcier jusqu’à l’Université d’Abidjan, aux sous-bois de nuit pour être passé à tabac. Vomissant du sang, convulsant, jusqu’à l’agonie. Sorcier perdît la vie sous les bois.
Ne pouvant laisser le corps dans les encablures des sous-bois, ses bourreaux prennent l’initiative de déposer le corps au CHU comme un malade transporté. Après leur besogne, ils s’éclipsent. Ce sont donc balayeurs du CHU qui vont alerter les autorités de l’institution sanitaire d’une découverte macabre : le corps sans vie de l’étudiant Agui Mars.

Selon les témoignages, ce qui a conduit le ‘‘Gal Sorcier’’ dans les mains de ses meurtriers a été sa confiance aveugle en ses atouts, sa force ou autre. L’homme selon ses proches broyait et avalait les verres, matières en bouteille en comptant sur des forces surnaturelles, pour se sortir vainqueur des rendez-vous risqués. Mais cette fois-ci, le rendez-vous lui a coûté la vie.
La police criminelle se déploie sur les lieux et la brigade de recherche de la Gendarmerie Nationale retrace des pistes, jusqu’à mettre la main sur le nommé Sidibé. Il avoue qu’il aurait organisé une rencontre entre sorcier et lui sous injonction de Kambou Sié, le SG de la FESCI. Le bureau du procureur ordonne l’interpellation de Sié Kambou, 5 autres membres du BEN et certains camarades anti-dissidence pour nécessité d’enquête. Selon les informations, Sié Kambo est aux arrêts avec un certain Zirignon.
Le Secrétaire Général de la FESCI et 6 autres ont été déférés tôt le jeudi 3 octobre 2024 matin, de la Police Criminelle au Parquet et transféré dans la soirée au PPA-pôle pénitentiaire d’Abidjan. En Côte d’Ivoire, le crime en bande organisée de nuit pourrait être passible de 20 ans de prison à réclusion. Un tournant pour la Fesci ?
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DJIBRIL PARKER
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