Lettre ouverte, Chers Frères, Président Alassane Ouattara, à Amadou Gon, à Ahmed Bakayoko et à Soro Guillaume
« Voilà maintenant 10 bonnes années que nous avons espéré enterrer la haine et la division en Côte d’Ivoire. Voilà maintenant plusieurs années que nous avons été séparés de certains de nos frères et certaines de nos sœurs, pour la simple raison que ces derniers n’étaient pas des ivoiriens, torturés et assassinés. Pour nous autres, nous avons été les premiers exclus et les premiers à avoir dénoncé l’oublie.
Chers frères,
C’est en 2000 que les blessures sont apparues dans le cœur de nombreux de nos frères et sœurs, suite à la découverte du Charnier de Yopougon. Ne nous connaissant pas, certains ont choisi la lutte armée, d’autres ont choisi la voie Politique. Nombreux d’entre nous ont perdu la vie. Des femmes et des enfants ont été arrachés injustement à leurs familles.
Hier, certains ont été exécutés pour cause de trahison, toujours dans la même famille. D’autres parmi nous vivent à l’étranger aujourd’hui. Comment peut-on expliquer cette escalade vers le retour en arrière ?
Si ce dialogue permanent et concerté avait eu lieu entre lui, le père et tous ses fils leaders qui se réclament de son bord, et bien je suis sûr et certain que nous aurions pu conserver de nombreuses pertes en vies humaines, depuis l’ère de la rébellion dans le nord du pays.
Je crois, chers frères et sœurs que si nous nous sommes éloignés de cette valeur de cohésion, c’est parce que nous avons perdu l’amour les uns envers les autres et que seul le pouvoir est devenu notre désir ardent. C’est pour quoi, ayant pris acte de la condamnation de l’ex-premier Ministre, Soro Guillaume, si en principe, je devais me réjouir, je me déclare plutôt honteux que nous, nous en arrivions à cette guerre entre nous.
Chers frères,
J’exprime ma désapprobation quand à la honteuse crise qui frappe cette belle initiative qui a prévalu autrefois, en faveur du ‘‘vendredi vivre ensemble’’. C’est pourquoi, je demande, à tous et à toutes, de mettre balle à terre et d’aller au dialogue.
Et surtout, de ne pas trop accorder une oreille attentive à ceux qui prônent la division et la rancœur entre nous, au moment où nous estimons qu’il serait notre Mandela, après qu’il s’est décidé de se retirer du pouvoir.
J’invite l’ensemble des populations ivoiriennes à mettre balle à terre également, car une autre crise serait plus catastrophique à notre pays. Allons à la réconciliation nationale et tournons la page de la vengeance et de la haine.
La Côte d’Ivoire ne mérite
Sékou Samba Koné
Président de l’Entente des Indépendants
de Côte d’Ivoire