Lancée au lendemain de la validation de la candidature d’Alassane Ouattara par le Conseil Constitutionnel, la désobéissance civile choisie par les leaders de l’opposition ivoirienne pour contraindre Alassane Ouattara à renoncer « au viol de la constitution ivoirienne », compte officiellement pour l’heure 85 morts selon le gouvernement ivoirien et plus de 110 décès selon les organisations internationales des droits de l’homme et la presse étrangères.
Une candidature démontrée et jugée anticonstitutionnelle en premier par ses propres cadres et militants dont Cissé Bacongo, rédacteur de la constitution de 2016 et Sansan Kambilé, ministre de la justice. Nous avons effectué une fouille sur le bilan humain à Agboville suite à l’exécution du mot d’ordre de désobéissance civile dans ce département. Les faits recueillis ci-dessous sont assez éloquents pour contredire Alassane Ouattara dans son hommage aux forces de l’ordre.
Voyons ensemble à quoi se résume ce « professionnalisme » dans le département d’Agboville ?
D’abord à Offoumpo, dans la sous-préfecture centrale d’Agboville, Dame N’djomon N’gbesso Francine, enceinte de jumeaux de 8 mois perd la vie avec ses enfants. À l’origine, les gaz lacrymogènes atterrient dans sa cour, la fumée qui a enrobé sa maison le 31 Octobre 2020 n’a pas laissé la moindre chance à cette jeune femme de 24 ans et ses jumeaux depuis le 1er novembre 2020. Ainsi, la ville d’Agboville venait d’enregistrer ses premières victimes de la contestation du 3ème mandat anticonstitutionnel de Ouattara.
Nous descendons ensuite à Attobrou. Arrivée dans cette localité, nous apprenons que le 3 Novembre 2020, des individus armés de kalachnikov ont ouvert le feu sur un barrage d’autodéfense érigé par les jeunes autochtones Abbey. Bilan, Atté Yapi Franck dit « kolo » a été tué et trois autres grièvement blessés. Ensuite, des sources nous indiquent que les assaillants seraient venus du quartier des allogènes. Ils ont été bien identifiés selon elles et circulent librement sans être inquiétés pour le moment par la justice.
Le vieux DOFFOU Pierre dit « KASS » qui s’apprêtait à aller dans ses champs, a été surpris de voir son fils dans un des cargos. Alors, il se rapprocha des soldats pour s’informer. Hélas ! Il subit sans vergogne la barbarie des hommes en armes. À demi mort, les soldats ont proposé le laisser à l’infirmerie du village pour des soins. Proposition déclinée par l’infirmier qui a estimé que les chances de survie du pauvre paysan étaient quasiment inexistantes. Sur le chemin d’Agboville, dans le cargo, « KASS Pierre » rend l’âme et son corps fut déposé à la morgue.
Son fils et un autre grièvement blessés séjournent en hospitalisation au CHR d’Agboville
Au regard de tous ces morts et ces arrestations du fait de l’expression du droit à la liberté d’opinion des populations ivoiriennes contre une candidature anticonstitutionnelle, démontrée en premier par les cadres juristes du RHDP au parlement ivoirien et sur des médias en vue de convaincre les ivoiriens et le monde entier qu’Alassane Ouattara ne peut pas se représenter pour un troisième mandat, nous ne comprenons pas le Président français Emmanuel Macron qui a eu l’audace d’affirmer sans fondement juridique que le Président ivoirien sortant « s’est présenté par devoir ».
Le locataire actuel de l’Élysée aura certainement ses assassinats de citoyens ivoiriens et combattants des droits et libertés sur sa conscience si un jour cette conscience arrivaient à se débarrasser des « intérêts de sa mandature » avec Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.