À la différence de soixante millions de français, la diplomatie française au Togo, ne semble pas vouloir rester confinée… Ainsi avons-nous assisté en pleine épidémie de Coronavirus l’obtention de la part de l’ambassadeur de France au Togo de la HAAC, la suspension et l’interdiction de parution des journaux L’Alternative, Liberté, et Fraternité, qui au lendemain de l’élection présidentielle du 22 février 2020, avaient osé donner leur avis quant au soutien sans retenue de l’ambassadeur de France à Faure Gnassingbé, dénonçant des entorses à la neutralité.
Faisant fi des querelles secondaires, une partie de la presse togolaise, la presse debout, lassée des atteintes répétées contre son indépendance, est entrée au Togo dans un affrontement direct et non plus à fleurets mouchetés avec une partie de la diplomatie internationale représentée au Togo, notamment la France. Sans faire un foin du diable, ni entrer dans la gesticulation stérile, ils ont décidé de porter leur riposte au seul niveau qui convient, à savoir le ministre de tutelle de l’ambassadeur de France au Togo, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian.
Il est possible d’interpréter la demande formulée au ministre par le comité de soutien comme une demande de condamnation d’une forme de « diplomatie compradore », qui consiste à vouloir éradiquer la possibilité d’expression de toute forme de critique de l’action publique, voire d’instituer comme règle l’occultation de la vérité. !
Le quotidien Liberté qui pour la première fois en quinze ans d’existence a été obliger de baisser le rideau pendant quinze jours, avait écrit que : « Depuis son arrivée au Togo, l’ambassadeur de France au Togo, s’est toujours comporté comme si te Togo n’avait aucun déficit démocratique et que chacune des institutions jouait véritablement son rôle. »
François FABREGAT
https://blogs.mediapart.fr/francois-fabregat/blog/170420/ la-france-interdit-des-journaux