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Chronique de Petrouce-PDCI RDA : lettre militante à Me Blessy (1) – « Entre ambiguïtés juridico-politiques et devoir de vérité face au silence de la majorité silencieuse »

Chronique de Petrouce-PDCI-RDA-CEI : lettre militante à Me Jean Chrysostome Blessy; Ledebativoirien.net

« Maître Jean Chrysostome Blessy, avant même d’entrer dans le vif de mon propos, je tiens à établir une distinction capitale, que j’espère recevable par tous : Avoir été pour un temps long ou court l’avocat du PDCI-RDA, aussi impliqué fût-il, ne saurait vous attribuer de facto le statut de militant actif, encore moins celui de gardien du temple de notre parti. Être présenté comme l’avocat du PDCI-RDA laisse entendre que vos prestations sont prises en charge par le parti. Maître, je me permets cette observation, mais si elle repose sur une erreur de ma part, je vous prie de bien vouloir m’en excuser.

Car la fonction de conseil juridique, aussi noble et précieuse soit-elle, demeure distincte du militantisme politique, qui exige un engagement de conviction, une implication dans les luttes, les idéaux, les sacrifices et les espoirs partagés. Que cette nuance soit posée avec clarté.

Après ce préalable juridico-politique, revenons au cœur de ma lettre militante. Maître Blessy, si le droit balise les chemins, le militantisme, lui, en trace les directions du cœur. Et c’est en cela que je m’adresse à vous non plus en juriste, mais en frère de combat au sein de notre famille politique.

Maître Blessy, la majorité silencieuse au sein du PDCI-RDA est bien plus qu’une présence discrète : elle incarne Dieu, le ciel, la terre, le vent et le soleil. Ce sont nos illustres aïeux, ces militants audacieux et héros du parti, qui ont rejoint la gloire céleste, tout comme ceux qui demeurent parmi nous grâce à la divine providence.

Maître Blessy, la majorité silencieuse au sein du PDCI-RDA, elle est aussi ce souffle intérieur, parfois teinté de soupirs chargés d’angoisse. Maître, cette majorité silencieuse, ce sont des regards perçants, des oreilles vigilantes, des bras croisés dans la retenue, des pieds solidement ancrés dans les convictions. C’est une tête tantôt tournée vers les cieux, tantôt penchée vers la terre, des doigts qui se font entendre un à un dans un geste lourd de sens, et un visage marqué par le sérieux du moment.

Oui, Maître Jean Chrysostome Blessy, autant de gestes et d’attitudes par lesquels la majorité silencieuse au sein du PDCI-RDA exprime, sans bruit, sa présence et son opinion.

Rien de tout cela ne traduit ni faiblesse, ni peur, ni ignorance. Ce sont les signes sacrés d’une majorité militante, silencieuse en apparence, mais profondément vigilante, Une majorité qui choisit la patience stratégique, Qui veille, observe, note et attend l’instant juste où la vérité doit surgir avec éclat pour rétablir l’honneur du parti et confondre l’ambiguïté.

C’est une majorité qui ne cherche pas à exister par le bruit, mais par la lucidité. Elle observe, elle retient, elle note et au moment opportun, elle agira, la vérité à la main, la conscience militante pleinement éveillée. Non pas pour faire vacarme, mais pour rétablir la vérité politique avec rigueur et loyauté, face aux ambiguïtés stratégiques et institutionnelles qui fragilisent notre maison commune : le PDCI-RDA, cette famille politique fondatrice de la Côte d’Ivoire moderne qui mérite clarté, dignité et cohérence.

Ce silence n’est ni démission, ni fatigue, ni inertie

 C’est la posture noble du militant sage, celui qui veille sur la mémoire du PDCI-RDA, qui ne confond ni urgence ni agitation, et qui avancera quand la vérité aura besoin d’un visage, d’un acte et d’une voix pour confondre l’adversité.

C’est précisément dans cette conjoncture mêlant juridisme et politique, où les lignes entre droit et engagement se croisent et s’influencent, que je prends aujourd’hui ma plume pour m’adresser à une personnalité désormais incontournable de notre scène politique : un juriste que j’ai, pendant longtemps, salué pour la rigueur de sa pensée et la noblesse de son intégrité intellectuelle et qui a récemment choisi d’entrer résolument dans l’arène politique sous la bannière du PDCI-RDA.

Maître Jean Chrysostome Blessy, vous avez été une référence juridique pour bon nombre d’entre nous, un homme de droit dont la neutralité et la rigueur inspiraient à la fois respect et confiance. Cette estime, croyez-le, demeure intacte. Mais depuis que vous avez franchi le seuil de l’arène politique, que vous êtes passé de juriste apolitique à juriste-politique, quelque chose a changé. Et alors que j’aurais préféré garder le silence par respect, ma mémoire militante me le refuse.

Car lorsqu’il s’agit du PDCI-RDA, cette maison politique commune, cette famille idéologique qui porte notre histoire et nos combats, il n’y a plus de place pour l’hésitation. Il y a le devoir de vérité. Il y a la parole du cœur et de l’histoire.

Ce message, Maître Blessy, ne relève ni de l’animosité, ni de la provocation. Il est le cri fraternel d’un militant qui refuse que la mémoire du parti soit étouffée dans les calculs du moment. Et s’il doit y avoir un échange entre nous, qu’il se fasse sous le sceau du respect, mais aussi de la transparence, de la cohérence et du courage politique.

Monsieur Blessy, vous qui naviguez entre les méandres du droit et les exigences de la politique, dont la conversion ne remonte qu’à quelques mois, je vous réponds aujourd’hui par devoir de mémoire militante, par attachement indéfectible au PDCI-RDA et par une loyauté absolue envers notre maison commune. Être l’avocat attitré du PDCI-RDA pendant des années, aussi brillant que vous l’ayez été dans ce rôle, ne fait pas de vous un politicien aguerri, ni un militant actif du PDCI-RDA forgé par les luttes, les sacrifices et la permanence idéologique du parti.

Maître Jean Chrysostome Blessy, vous êtes devenu un habitué des déclarations publiques sur la situation préoccupante du PDCI-RDA. Pourtant, quand vient le moment de formuler des solutions concrètes, vos idées se font étonnamment absentes, comme si penser l’avenir du parti vous échappait encore.

À ce titre, l’obligation militante qui m’anime me pousse à vous répondre avec vigueur, non par animosité personnelle, mais par fidélité à nos valeurs : le PDCI-RDA n’est la propriété de personne. Et encore moins de vous, qui n’avez prêté votre serment politique qu’il y a quelques mois, sinon quelques jours.

Il ne s’agit nullement d’un échange d’ego entre vous et moi, mais d’un rappel fondamental : votre ascension au sein de l’équipe dirigeante du parti, aussi fulgurante soit-elle, relève bien plus d’un coup de chance politique que d’un parcours militant éprouvé.

Me Jean Chrysostome Blessy

Mais ce privilège circonstanciel ne doit pas vous faire croire que le PDCI-RDA est né le samedi 6 mars 2021, date de votre élection comme député de Béoumi, ni que le PDCI-RDA est né le jeudi 7 mars 2024, jour de la passation de responsabilités politiques entre l’éminent et brillant Professeur Agrégé en Médecine Cardiologique Maurice Kakou Guikahué et le Dr Sylvestre Emmou, à la tête du Secrétariat Exécutif du parti dont vous êtes désormais membre.

Le PDCI-RDA n’est pas une invention opportuniste. C’est une histoire, un patrimoine, une mémoire militante. Et c’est justement cette mémoire qui m’impose aujourd’hui de vous répondre avec cette détermination militante que l’histoire du PDCI-RDA exige de ses enfants les plus loyaux.

Et là encore, Maître Blessy, je vous réponds avec la déférence que mérite votre statut d’aîné dans le domaine du droit et le respect que j’ai pour votre savoir juridique. Mais je m’adresse aussi à vous en tant que cadet dans le champ du droit et en tant qu’aîné dans celui de la politique. Car il ne s’agit pas d’âge, mais d’expérience militante, de vécu militant et de présence dans les luttes fondamentales du PDCI-RDA. Et si votre visibilité est indéniable en droit, votre entrée en politique, elle, reste récente et encore en phase d’apprentissage et d’installation.

Je formule cette nuance avec sincérité, sans animosité, dans l’espoir qu’elle vous soit salutaire. Car au sein du PDCI-RDA, l’ancienneté ne se mesure pas uniquement en fonctions ou en titres, mais en sacrifices consentis, en batailles traversées et en loyauté éprouvée.

En choisissant d’embrasser la vie politique il y a quelques mois, voire quelques jours, vous avez endossé une dualité assumée : celle d’un homme à la croisée du droit et de l’engagement partisan, influent à la fois sur les scènes juridique et politique ivoiriennes. Une posture qui soulève une interrogation fondamentale : s’agit-il d’une ambivalence paralysante ou d’une complémentarité féconde ?

D’un côté, un avocat chevronné, salué pour sa rigueur, sa maîtrise du droit et la précision de ses analyses. De l’autre, un député du PDCI-RDA, issu non d’un choix politique affirmé, mais d’une fracture interne, reflet d’un parti en crise.

Son ascension semble davantage le fruit d’un contexte de division que d’un engagement clair. Et pourtant, malgré cette position stratégique, son action politique reste en retrait, incapable de produire des initiatives concrètes pour réconcilier une formation politique profondément déchirée depuis plus de cinq ans.

Et pourtant, malgré votre position privilégiée, aucun geste significatif pour apaiser les tensions internes. Faut-il y voir une stratégie silencieuse ou une complaisance envers la division ? Car si cette fracture interne vous dérangeait réellement, vous auriez déjà œuvré à en réparer les brèches. Hélas, les actes ne suivent pas les titres.

A SUIVRE LES 3 INTERPELLATIONS…

Petrouce Pierre Nicaise GNAGNE

• Membre du Bureau Politique ; • Ancien Délégué Départemental de Dabou • Ancien Membre des Réformes Structurelles du Personnel Politique du PDCI-RDA (2018) • Ancien Président de la JPDCI de Dabou • Ancien Président des Jeunes Cadres PDCI-RDA du Sud• Candidat Malheureux à la députation / Bannière PDCI-RDA (2011)• Ancien Secrétaire de Section Kpanda / Dabou• Ancien Président du Comité de Base Yopougon / Menuiserie• Membre du Bureau MEECI Collège / Treich-Laplène (Rue 22 barrée,Av.13 et Grand Bloc LOKO – Marcory).

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