Soustrait en 1916 par l’administration coloniale française, le Djidji Ayôkwè, tambour parleur sacré du peuple Tchaman va regagner son territoire d’origine, après que le Parlement français a adopté, le 8 juillet 2025, à l’unanimité, une loi autorisant sa restitution à la République de Côte d’Ivoire.

Le vote de l’Assemblée nationale, fait suite à l’approbation préalable du Sénat français, le 28 avril 2025. Il consacre l’engagement personnel du Président Alassane Ouattara, qui, dès 2019, a entrepris des démarches auprès du Président Emmanuel Macron, afin de permettre le retour de ce trésor national.
Utilisé comme moyen de communication lors des cérémonies rituelles, le Djidji Ayôkwè a été confisqué et envoyé en France en 1929. Il a successivement été exposé durant des décennies au musée du Trocadéro, puis au musée du quai Branly-Jacques Chirac.
Sa restitution prochaine s’inscrit dans un engagement commun de coopération culturelle entre la France et la Côte d’Ivoire et ce, dans la dynamique de réparation mémorielle et symbolique engagée entre les deux pays.
Cette volonté du Chef de l’État ivoirien a été portée par la ministre de la Culture et de la Francophonie, Madame Françoise Remarck. Sous sa conduite, il y a eu d’une part, une cérémonie rituelle de désacralisation à Paris en 2022 ; et d’autre part, une rencontre avec la Madame Rachida Dati, Ministre française de la Culture en novembre 2024.

Ces rencontres ont abouti à la signature d’une convention de dépôt, amorçant définitivement le cadre juridique du retour du tambour sur le territoire ivoirien.
Dans ce processus diplomatique et culturel, le concours du Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Adama Bictogo, dont le plaidoyer auprès des autorités parlementaires françaises a contribué à l’adoption de ce vote décisif.
Il en est de même des démarches engagées par le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Adom Kacou Léon, auprès de son homologue français, Jean-Noël Barrot.

Volé il y a 109 ans en Côte d’Ivoire par les autorités coloniales françaises, le tambour parleur Djidji Ayôkwé est réclamé officiellement depuis six ans.
Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kg, cet instrument sacré servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple lors des opérations de recrutement forcé ou d’enrôlement militaire.
Le retour du tambour parleur Djidji Ayôkwè est attendu avec ferveur par le peuple Tchaman ou ébrié.
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