Décryptage
Depuis le 22 Avril 2020 des signes du début de la chute du régime RHDP se manifestent selon plusieurs observateurs. Au niveau judiciaire, diplomatique, politique et économique, c’est le cataclysme pour le pouvoir d’Abidjan. La justice internationale par le canal de la Cour Africaine a dévoilé dans un arrêt rendu qu’Alassane Ouattara viole les droits humains des opposants politiques ivoiriens en les jetant en prison dans l’unique but de les empêcher de participer au débat politique. Au niveau diplomatique, le Pape François, depuis le Vatican dans son homélie du mardi 28 avril 2020, a déclaré de manière étrange que certains dirigeants de nations organisent des simulacres de procès pour exclure des candidats de l’élection présidentielle.
Au plan politique, les partis politiques d’opposition, toute tendance confondue, réunis au sein de EDS (Gbagbo), CDRP (Bédié), AFD (Affi) ont fait des déclarations afin d’exhorter Ouattara à respecter l’ordonnance de la CADHP et de rejeter la condamnation de Guillaume Soro, candidat putatif à la présidentielle d’octobre 2020. En outre, des ONG de droits de l’homme notoires comme Amnesty International, GERDDES, APDH, MIDH, CIDH, CIVIS-Côte d’Ivoire, LIDHO ont dénoncé publiquement l’attitude du Président ivoirien, Alassane Ouattara à vouloir se dérober d’un engagement sous-régional voire international au niveau de la CADHP.
Parlant de la communication, les médias internationaux, les plus connus en France, aux USA, en Allemagne, en Espagne, en Chine et en Russie ne ménagent aucun effort pour déconstruire l’image d’Alassane Ouattara en le présentant comme un dictateur qui n’a aucun respect pour ses engagements internationaux et par ricochet, traque les opposants politiques de son pays.
En ce qui concerne l’organisation de la présidentielle d’octobre 2020, des rapports de la communauté internationale rédigés par le PNUD indiquent que le retard pris par la CEI dans la révision de la liste électorale ainsi que la propagation du Covid-19 dans le pays conduisent à un report inévitable du scrutin présidentiel prévu à la date du 31octobre 2020. Par conséquent, elle propose la mise en place d’une transition politique dont le but sera d’organiser dans un(1) an des élections ouvertes, inclusives, crédibles et transparentes.
En clair, l’étau se resserre autour d’Alassane Ouattara à 180 jours de la fin de ses deux mandats constitutionnels. Ainsi, après cette analyse, tous les spécialistes avertis de la vie politique en Côte d’Ivoire, qui ont suivi les évènements socio-politiques survenus dans ce pays de 1993 à 2010 sont de plus en plus sûrs et unanimes que le RHDP pourrait perdre le pouvoir soit avant ou après le 31 octobre 2020.
Conscients de cet état de fait, un député- maire RHDP et un journal introduit auprès des chancelleries en Côte d’Ivoire, ont révélé ouvertement, le jeudi 30 Avril 2020, que de nombreux ministres et cadres du RHDP, font sortir leurs familles de la Côte d’Ivoire. Vrai ou faux ! Ils avancent pour dire que les demandes de visas se sont multipliées en direction des pays occidentaux. Car, pensent-ils, la chute de leur régime, n’est qu’une question de temps.
H.KARA