Urbanisme en Côte d’Ivoire : quand le foncier devient une bombe sociale (chronique)

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À Abidjan, les habitants dénoncent une mafia foncière bien installée. Des hauts fonctionnaires du ministère de la Construction sont accusés de procéder à des ventes illégales de réserves administratives et à des attributions frauduleuses. L’indignation monte à Koumassi, Abobo, Yopougon… Le scandale s’installe, nourrissant la défiance envers les institutions. (L’Éléphant Déchaîné 25/3/25).

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À six mois de la présidentielle d’octobre 2025, la Côte d’Ivoire aborde un virage décisif. Mais loin d’un climat apaisé et d’un État stable, le gouvernement est secoué par des turbulences multiformes. Grèves, scandales, rivalités internes…

Les signes d’un essoufflement se multiplient, mettant à mal la cohésion d’un exécutif censé porter la continuité du projet du pouvoir d’Abidjan.

Tensions aux Douanes : le DG Dah Pierre en roue libre

L’affaire fait grand bruit. Le Directeur Général des Douanes, Dah Pierre, semble s’être affranchi de l’autorité de tutelle. En jeu : plusieurs milliards de francs CFA déboursés pour des rappels de primes, dont une partie versée à des agents rétrogradés pour usage de faux diplômes. Ce feuilleton mine la politique de rigueur prônée par le gouvernement et crée un précédent fâcheux dans l’administration ivoirienne. (JA 2/25).

Rebondissement dans l'Affaire des ‘‘ faux diplômes des agents des douanes’’ : le faux dernier coup qui se referme sur le DG DA Pierre et ses hommes Ledebativoirien.net

Grève silencieuse au ministère de l’Équipement : les routes à l’arrêt

Dans l’un des ministères les plus emblématiques du régime en place, les agents ont opté pour une grève passive : ils se rendent sur leur lieu de travail, mais sans produire.

Une forme de mutisme contestataire qui traduit un malaise profond : absence de dialogue social, primes impayées, affectations jugées arbitraires. Ce mouvement ralentit l’exécution de plusieurs projets routiers pourtant vitaux pour le pays. (Fraternité Matin 3/25).

Blocage à l’IS-MENA : l’État face à ses promesses non tenues

La grève déclenchée par les enseignants de l’IS-MENA révèle un autre pan de la crise. Les doléances portent sur les avancements, les titularisations et les conditions de travail.

Deux ministres en sortent affaiblies : Anne Ouloto à la Fonction publique, et Mariatou Koné à l’Éducation nationale. L’image d’un gouvernement engagé pour une école performante s’effrite. (Abidjan.net, Coordination des syndicats de l’enseignement technique 2-3/25)

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Orpaillage illégal : les zones interdites deviennent des zones perdues

Dans le Worodougou, le Béré, le Bafing et même les forêts classées, l’orpaillage clandestin prend de l’ampleur. Malgré la création d’unités mixtes, le phénomène semble hors de contrôle. Le silence du ministère de l’Environnement et la mollesse du ministère des Mines interrogent : s’agit-il d’impuissance ou de complicité ? (Rapport ITIE-CI 2024, OSCRN).

Inflation galopante : l’échec du ministère du Commerce

Malgré des mesures d’affichage de prix plafonnés, les produits de première nécessité échappent à tout contrôle. Riz, huile, tomate, sucre… les prix flambent. Les populations s’en plaignent, les commerçants dénoncent une absence de régulation, et le ministère du Commerce reste en retrait, impuissant face à la spéculation. (Rapport INS-CI 3/25, syndicats de commerçants).

Règlements de comptes entre ministres

LE PORTAIL DE SIDI TIEMOKO DETRUI3

Le gouvernement ne se fissure plus seulement en interne ; il se divise au grand jour. Un accrochage verbal entre Sidi Touré et le Gouverneur du District du Gôh-Djiboua sur des projets piscicoles a ouvert une brèche. Pire, une altercation physique aurait opposé le même Sidi Touré à Cissé Bacongo, ministre-gouverneur du District autonome d’Abidjan, autour de questions foncières et d’influence politique.

Ces scènes, relayées sur les réseaux sociaux, ternissent davantage l’image d’un exécutif censé rassurer. (Le Patriote 20/3/25, L’Inter et Le Nouveau Réveil 28/3/25)

Un gouvernement fatigué?

Le gouvernement avait été appelé pour incarner la stabilité. Aujourd’hui, son gouvernement donne l’image d’un bateau ivre, tiraillé entre intérêts personnels, gestion approximative et crises sectorielles. À l’approche du scrutin présidentiel, ce climat délétère pourrait affaiblir sérieusement le camp au pouvoir… à moins d’un sursaut politique, ou d’un remaniement salutaire.

Ledebativoirien.net

Par Karamoko Mamadou alias H.KARA, journaliste


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