C’est avec un brusque mouvement de saut que les Ivoiriens ont été orientés, vers un autre sujet, jeudi 19 août 2021 ; c’est que ce pays, la Côte d’Ivoire n’en manque pas. Et ne dites pas, depuis le retour du héros de la CPI. D’Abidjan à Azaguié, il faut juste quelques kilomètres pour être plongé, dans ce que le Maire de Tiassalé explique aisément à la suite du courrier portant « démission » de sa fonction de maire, à la tutelle des collectivités, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.
Son éclairage dans l’affaire de démission du maire d’Azagié, depuis son poste à quelques kilomètres d’entrée dans la capitale économique ivoirienne par le nord, et notamment de son background équipé en forte dose du Droit, clarifie l’affaire du «trop perçu», sur ce qui pourrait être vu comme un moins perçu en connaissance du droit pour le citoyen lambda.
Antoine Assalé Tiémoko, Maire de la commune de Tiassalé, élu au même moment que celui d’Azaguié, sur sa page officiel facebook à permis aux Ivoiriens, en attendant, la saisine du Maire démissionnaire d’appréhender ‘‘la future jurisprudence Mamadou Koulibaly’’. Et voici ce que l’(autre Maire invite à comprendre dans l’affaire : «Le motif de cette démission est lié à un courrier de la Primature en date du 10 août qui informe le maire qu’en raison de l’application de la loi de 2005 sur le traitement des anciens présidents d’institution et en raison de sa nouvelle fonction, il a eu un trop perçu de près de 130 millions lié à sa qualité d’ancien président de l’Assemblée nationale et qu’il doit prendre des dispositions pour rembourser ce trop perçu.
«Mamadou Koulibaly, avec qui j’ai échangé longuement ce matin (vendredi 20 août), via son avocat, a saisi le premier ministre pour un recours gracieux afin que ce dernier revienne sur sa décision qui selon lui, serait une mauvaise interprétation de la loi », indique-t-il. En effet, poursuit-il, la question qui se pose dans cette affaire est de savoir si la notion de « reversement » dans une fonction nouvelle ou un emploi nouveau rémunéré sur le budget de l’Etat ou de celui de ses démembrements s’applique au maire qui exerce fonction élective. Le député et Maire de Tiassalé s’évertuera, alors d’instruire tranquillement le citoyen ivoirien :
«Cette question se pose d’autant plus que le décret d’application de cette loi de 2005 ne reprend pas le terme de « reversement » mais parle plutôt de « réalignement ». Le « reversement » et le « réalignement » sont-ils applicables à la fonction de maire? Dans le principe, et jusqu’à preuve du contraire, la fonction de maire ne tombe pas sous les notions de « reversement » et de « réalignement ».
Il n’ya donc pas un acte administratif d’une autorité supérieure qui désigne le maire dans sa fonction, explique clairement Assalé Tiémoko, Maire de Tiassalé.
« En revanche, et c’est que sa démonstration devient très intéressante « cette notion de reversement ou de réalignement qui suppose la prise d’un acte administratif de nomination venant d’une autorité supérieure, s’applique clairement au cas du gouverneur d’Abidjan, Beugré Mambé. Lequel, après avoir été président de la CEI, a été nommé ministre Gouverneur du District d’Abidjan. Beugré Mambé lui, tombe clairement sous cette loi. Reste à savoir si sa rente viagère d’ancien président de la CEI a été effectivement réduite de 50% vu qu’il perçoit une indemnité conséquente en tant que ministre gouverneur ».
Le maire Mamadou Koulibaly tombe-t-il sous le coup de la loi?
« Mamadou Koulibaly ne démissionne pas pour sauver sa rentre viagère, il le fait pour poser un problème sur l’interprétation et l’application des lois dans notre pays. Cette affaire va permettre enfin de faire le débat sur le statut des maires, les élus les plus maltraités de la Côte d’Ivoire », déclare fermentent le député et Maire.
En effet, la loi de 2003 éclaire-t-il à l’attention de l’initiateur du courrier à l’endroit du Maire de la commune d’Azaguié, sur la décentralisation, qui pose clairement le principe de l’autonomie des maires et présidents de conseils régionaux, « a été torpillée lorsqu’il s’est agi de déterminer le régime financier, domanial et fiscal de ces élus ».
La vraie visée des gouvernements successifs dévoilée
Fermement, le Maire de Tiassalé dénonce : « De peur de voir des élus transformer leur cité sans être obligés de passer par un ministre ni par un président, on a estimé que la fonction de maire doit rester une fonction bénévole, non rémunérée et que les maires, ne doivent ni avoir de salaire, ni avoir d’assurance maladie, ni avoir de retraite.
Les maires ont-ils un budget de souveraineté ? Non.
Révolté, le député et Maire dénonce encore : « Il y a de nombreux maires qui se contentent dans ce pays, de 175 mille francs par mois comme indemnité, en ayant sur leurs bras, les sollicitations quotidiennes de leurs populations. Seuls les maires d’Abidjan, de Bouaké, Daloa, peuvent avoir une indemnité plafonnée à 1,8 million par mois, l’indemnité étant calculée sur la base de la population à raison d’environ 20 francs par habitant.
Dans l’imaginaire populaire dévoile-t-il, «un maire est sensé gagner beaucoup d’argent et au sommet de l’État, bien que le sort des maires soit connu, on estime que la situation doit rester en l’état parce que, inconsciemment, on se dit que les maires
en d’autres termes, que les maires volent. On préfère donc les laisser « voler » au lieu de leur donner le statut qu’ils doivent avoir en tant que premier magistrat d’une ville, une notion à ce jour vide de sens.
C’est d’ailleurs avec cette arrière-pensée que le contrôle financier vient d’être institué depuis le 1er août, dans les collectivités. Désormais, aucun maire ne pourra faire payer une dépense de la mairie sans qu’un fonctionnaire n’ait approuvé, par son Visa, cette dépense. Ainsi, le dernier élément de la prétendue autonomie de l’élu vient de sauter. En et non des agents de développement comme pourtant, l’a réalité les maires sont de simples collecteurs de taxes pour l’Etat voulu la loi sur la décentralisation, neutralisée depuis 2003 ».
Le député et Maire estime clairement que Mamadou Koulibaly a donc raison de poser le problème, sa démarche est républicaine et pose un problème d’interprétation des lois. « Si de la loi et la république aura avancé. Si le juge lui le juge administratif lui donne tort, il subira l’application donne raison, la République aura également fait un pas positif de plus vers l’État de droit qui exclut l’arbitraire ».
H.MAKRE