Exclusif combat du Docteur hier non recruté : « Moi, Olivier Dally je ne levais pas de nuit pour voir Adama Diawara ; Simi Deroux n’a jamais été brave »

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Le Tribune ‘‘LEDEBAT droit dans les yeux’’ de Ledebativoirien.net a eu pour son premier numéro comme  invité, docteur  Olivier Dally, pionnier et propulseur de la lutte pour l’insertion professionnel des titulaires du doctorat en Côte d’Ivoire. Ici la première partie des échanges. Débat Droit dans les yeux avec Olivier Dally….Suivez.

Exclusif combat du Docteur hier non recruté : « Moi, Olivier Dally je ne levais pas de nuit pour voir Adama Diawara ; Simi Deroux n'a jamais été brave », Ledebativoirien.net

LDI : Mesdames et messieurs, bienvenue à la tribune du Débat Ivoirien qui reçoit un invité spécial, docteur Olivier Dally. Bonjour docteur.

Dr Olivier Dally : Bonjour.

LDI : Le nom Olivier Dally a été rattaché à la lutte pour l’insertion professionnelle des titulaires du doctorat en Côte d’Ivoire. Quatre ans plus tard, que devient docteur Olivier Dally ?

 Dr Olivier Dally : Merci de me donner l’occasion de m’exprimer après toutes ces années. Je suis enseignant-chercheur à l’ENS, l’Ecole Normale Supérieure, département d’histoire géographie. Je pense que des années plus tard, après tout cet engagement qu’on a eu à la tête des docteurs non recrutés, je suis à même de dire que nos actions ont été diversement appréciées.  Moi je suis de ceux qui croient qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite.

J’estime que j’ai fait ce qu’il fallait faire avec ma conscience. Franchement, il était vraiment injuste pour moi et mes camarades qu’on assiste à ce qui s’est passé, c’est-à-dire, un lot de docteurs non seulement au chômage, mais on leur faisait subir une injustice. Je l’ai dit clairement, je n’ai pas changé. On pourrait dire, écoute, le gars il est recruté, il a changé, mais je dis qu’on peut mener une lutte et être attaché au dialogue.

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Parce que, si vous reprochez un certain nombre de choses à des gens, mais que vous ne discutez pas avec eux, comment est-ce que vous allez avoir leur point de vue sur cette situation?

Effectivement, quand on a lancé le mouvement, le ministre Diawara nous a reçus, et nous lui avons dit clairement ce qu’on reprochait à la façon de faire. Ce qui m’a plu chez lui, c’est que très tôt, il a mis fin à une injustice assez grave, c’est-à-dire aller nous balader de ville universitaire en ville universitaire pour postuler.

Et pour moi, c’était vraiment quelque chose d’absurde pour un même ministère; avec tout l’engagement financier pour déposer des dossiers. Je l’ai dit clair et net et, ce n’était pas orienté contre quelqu’un. Après, les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, mais moi, j’estime que ce qu’on a fait n’était pas orienté vers quelqu’un. Nous avons fait, ce qu’on avait à faire.

Vos actions étaient  coordonnées, comment  avez-vous pu le faire ?

Quand on a réuni les amis pour lancer le mouvement, j’avais eu l’impression qu’ils étaient novices dans cet engagement, mais, j’ai vu leur courage. Quand je pense encore à eux. Je vois des personnes qui étaient vraiment disposées à faire bouger aussi les choses. Vous avez Bosson, Sia, Azobé, Goulédehi, Goly…. c’est après que les autres sont arrivés.

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Mais j’ai vraiment apprécié leur façon de faire, leur comportement, leur volonté qu’ils défendaient la lutte. Toutes les décisions qui avaient été prises quand j’étais à la tête des docteurs non recrutés, n’étaient pas des décisions qui venaient personnellement de moi. Je suis attaché aux valeurs démocratiques.

Toutes les décisions qui ont été prises, l’ont été à l’unanimité. Moi Olivier Dally je ne me levais pas de nuit pour aller  voir le ministre Diawara.Ce n’est pas comme ça que ça s’est passé. Ça se décidait en assemblée générale et comme c’est moi qui portais la voix, je dis ce que l’assemblée générale avait décidé, c’est-à-dire aller au concours.

Et j’ai dit aux camarades, ce n’est pas nous qui organisons le concours, ce n’est pas à nous de fixer les règles du jeu. Le ministre dit qu’on va faire un concours sur table. On le fait ! J’ai dit, tous les moyens qui nous sont donnés, il nous faut les utiliser, les exploiter  pour avancer, au fur et à mesure, selon l’objectif.

Pour nous, l’idéal, c’était une mesure exceptionnelle du président de la République. Et j’ai été le premier à le dire. Je dis, il nous fallait une mesure et il nous faut aujourd’hui encore une mesure exceptionnelle du président de la République. Je n’ai pas varié. Ma position n’a pas varié. Mais je dis, c’est les moyens que les gens veulent utiliser pour mener cette lutte qui me pose un problème assez sérieux.

J’ai horreur de faux bras. Avant que moi, je n’arrive avec mes amis à la tête des docteurs, personne n’avait eu le courage d’un tel niveau d’engagement. Mais, écoutez, quand on ne reconnaît pas que le lièvre est assez efficace dans la course, au moins, il faut retenir qu’il a tenté de courir, même s’il n’est pas arrivé, il a tenté de courir. J’ai essayé, avec tous les risques que ça comportait.

On a même dit  que, Olivier Daly avait deal avec le ministre de Diawara…

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Écoutez,  je ne vivais pas des prébendes. J’ai gardé longtemps le silence, face  à  un certain nombre d’accusations. Je ne suis pas de ceux qui vendent leurs temps pour acheter de la viande. Je ne suis pas attaché au prestige. Je ne suis pas attaché à la viande grasse. Je ne suis pas attaché au bon plat. Je ne suis pas attaché au costume ! Tous les vêtements que je porte, ce sont des vêtements à vil prix.

Et donc, j’estime que là où nous sommes arrivés, la situation des docteurs non recrutés est  encore d’actualité. C’est vrai, des efforts  sont  faits, mais les efforts doivent être davantage faits parce que, moi, je les rencontre au quotidien. Il y en a qui pensent que, comme Olivier Dally est recruté, je ne me sens  plus concerné par le combat. Mais non !  Je connais leur quotidien. Je suis là, mais, je n’ai pas envie d’afficher mes émotions. J’estime que la situation de nos camarades n’est pas reluisante.

LDI : Si vous n’aviez pas ouvert cette lutte, à quel stade se seraient trouvés les titulaires du docteur en Côte d’Ivoire?

Je suis fier de la lutte, dans la mesure où, on a une inscription unique aujourd’hui. Ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans. Deux, le nombre de docteurs recrutés a largement augmenté et ça, il faut le reconnaître.

Ce n’est pas parce qu’on n’est pas recruté qu’on va rejeter tout ce qui s’est passé. C’est un autre actif à mettre à l’actif du ministre Diawara et du gouvernement de Côte d’Ivoire. Quand j’étais à la tête du Collectif, j’étais en mission. Je n’ai jamais rencontré le ministre et parlé de moi seul.

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J’avais la possibilité de parler de moi seul et je le dis haut et fort. Parce que, pendant ce moment-là, moi, j’avais des difficultés, pendant qu’on disait, Olivier Dally est corrompu… C’est mon aîné qui payait mon loyer pendant que moi, j’étais à la tête  du collectif des docteurs non recrutés. Je suis obligé de le dire et je ne m’en cache!

La relève a-t-elle été bien assurée ?

Ma colère a commencé lorsque j’ai mis Simi Deroux à la tête des docteurs non recrutés après mon départ. Je l’ai présenté à Abidjan et à Bouaké. À Bouaké, il y en a qui se sont opposés. Même à Abidjan, ça créé une dissension dans le groupe. Mais j’ai mis Simi pour une seule raison. Simi, Goulédehi, Sia Pacôme font partie des personnes qui ont négocié avec les collaborateurs du ministre Diawara et qui sont venus me convaincre d’accepter la discussion avec le ministre.

Ils sont venus chez moi, une nuit et ils m’ont dit que l’heure de la discussion est arrivée et qu’il faut faire la réconciliation parce qu’on est fatigué. C’est ce qu’on a fait. Et comme moi, je suis le leader, c’est moi qui ai porté la parole. Et effectivement, nous avons discuté avec le ministre. J’ai dit au ministre, on prend les 700 postes mais on vous envoie en mission pour qu’on puisse évacuer totalement le nombre de docteurs au chômage.

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Alors, une fois Simi Déroux à la tête du collectif des docteurs non recrutés, il lance un mouvement d’humeur. Des thèses sont brûlées ici et là. Je l’ai interpellé, en lui disant, par conscience, par reconnaissance, par responsabilité, par solidarité, je suis avec vous. Mais il faut toujours privilégier le dialogue parce que c’est vous-même qui êtes venus me dire qu’il fallait dialoguer avec le ministre. Il me dit que le ministre m’a trahi.

Je lui dis : « Il, il m’a trahi en quoi? Lui et moi on n’avait pas de deal. Parce que une trahison c’est quand vous avez un accord avec quelqu’un et il ne respecte pas sa parole. Le ministre et moi on n’avait pas de deal pour dire qu’il n’a pas respecté sa parole, donc il m’a trahi comment ? Vous avez demandé qu’on aille au concours, on est parti au concours et donc on n’avait pas de deal ». Il faut du charisme pour mener la lutte. Simi Deroux est parti dans tous les sens.

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Et après, le ministre dit qu’il veut échanger avec Simi et son bureau. L’ensemble du bureau est venu, à part Simi rencontrer le ministre. Lorsqu’il y a eu la première arrestation des membres du collectif, Simi  m’a appelé pour dire, d’aller voir le ministre négocier pour que les camarades soient libérés. Je lui ai dit, non ;  parce qu’un membre de son bureau m’a demandé de m’éloigner de la lutte,  c’est ce que je suis en train de faire. Il me dit « tu m’as mis là, tu ne peux pas m’abandonner ». Je lui dis qu’on va y aller ensemble. Il me dit s’il  y va, il sera arrêté.

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Il a eu des échanges assez forts avec Sia. Plus tard, quand il  arrive au Plateau,  il reste  à  la cathédrale. Il me fallait quelqu’un pour parler pour les docteurs. C’est là que Diakra Bogui est choisi pour prendre la parole au nom des docteurs. Je  lui dis qu’il a une seul chose  à  demander au ministre :

que nos camarades soient libérés et puis on va continuer les échanges. Une fois les camarades libérés de la  préfecture de police Simi Déroux fait une déclaration guerrière.

Je ne peux pas l’accepter, j’ai horreur  des faux braves. Simi n’a jamais été brave. Aujourd’hui,  il s’est mis de côté. Je n’ai rien contre ce monsieur mais contre sa stratégie et donc, je ne pouvais pas cautionner. Maintenant, si c’est ce qui a poussé les gens agités à dire que docteur Dally a trahi la lutte. Aujourd’hui toute la violence verbale a abouti à quoi ? A rien ! On n’a pas eu de décret, on n’a rien d’autre que des amis qui continuent de souffrir.

Quel regard sur la lutte que mènent encore les docteurs en entente du recrutement ?

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Depuis le début, jusqu’à maintenant je suis solidaire de nos camarades docteurs non recrutés de Côte d’Ivoire, solidaire de ce qu’ils vivent aujourd’hui. Je ne suis pas de ceux qui ont peur de leur engagement ou de leur opinion.

Je ne suis pas de ceux qui disent qu’un seul chasseur tue l’éléphant et le village partage,  ça c’est de l’hypocrisie, c’est la lâcheté. On va chasser ensemble. Il faut toujours salir quelqu’un pour donner l’impression qu’on lutte.

Moi, je ne suis pas un envoyé du ministre, je ne travaille pas avec lui. Je ne suis pas dans son cabinet, mais j’estime qu’à un moment donné de la vie, il faut avoir une dose de justice et de jugement. Aujourd’hui, il y a quelques-uns qui me disent, le ministre refuse de nous rencontrer.

Je leur dis, mais vous avez trop tiré sur la corde. Il nous faut une stratégie pour que le ministre vous rencontre à nouveau. Parce que pour l’instant, c’est lui seul qui peut porter la voix des docteurs. Je suis avec eux.

Écoutez, moi, je suis en train de me préparer pour participer à la gouvernance de la Côte d’Ivoire. Et pendant que je suis en train de me préparer, ce n’est pas en ce moment-là que je vais me jouer les gamins ou bien je vais me jouer les inconscients.

Révélations dans la grosse crise du Doctorat en Côte d’Ivoire : Pr Adama Diawara sur la sellette LEDEBATIVOIRIEN.NET

Parce que là, on est bloqué. Franchement, ça fait plusieurs fois qu’ils on tente de rencontrer le ministre, c’est impossible. Ils sont bloqués. Moi, je pense qu’avec l’appui d’un certain nombre de personnes, on va faire en sorte que le ministre puisse les rencontrer, et relancer la discussion.

Parce qu’ils m’ont dit que le ministre avait lancé un recensement et qu’ils n’ont pas la suite. Donc, il faut qu’ils fassent en sorte de rencontrer le ministre, et qu’ils se mettent ensemble. Moi, quand j’étais là, on était ensemble. C’est vrai qu’on peut avoir des opinions divergentes, mais là, l’intérêt, c’est le recrutement. Ce n’est pas dans la division, ce n’est pas une question de force.

Mettez-vous ensemble, et puis trouvez un porte-parole, vous dites clairement les choses au ministre, dans la paix, dans la tranquillité, dans la solidarité, dans la concentration, dans le respect de l’autorité, et puis vous allez trouver le problème. Sinon, je pense que le ministre, je ne suis pas dans sa tête, mais jusqu’à la dernière fois où nous nous sommes vus, il est encore disposé à discuter avec ses jeunes frères. Et donc, je suis en train de les encourager à frapper encore la porte du ministre, dans l’union, dans la solidarité, dans la discipline, et dans l’amitié.

Un appel pour terminer cette  première partie de notre entretien qui va ouvrir le deuxième  volet portant sur la politique!

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Il nous faut garder notre unité, les anciens et les nouveaux. Vous voyez, demain est mieux qu’aujourd’hui. Chers amis docteurs, hier, on a été liés par un engagement. Continuons de rester solidaires les uns, les autres et d’être solidaires de nos camarades. C’est vrai, ce n’est pas nous qui recrutons. On n’a pas la prétention de faire recruter des gens.

Mais j’estime qu’aujourd’hui, nous devons faire en sorte que le ministre Adama Diawara, comme il est là en ce moment, puisse rencontrer nos cadets pour pouvoir continuer les échanges, comme ça s’est passé hier. En tout cas, j’appelle à la solidarité des anciens docteurs aujourd’hui recrutés. J’appelle à notre humilité. S’il y a eu des différends entre nous, il y a eu des querelles entre nous, il nous faut être tous là et regarder dans la même direction.

Nous retrouver, c’est possible, et préparer l’avenir de notre pays. En tout cas, moi, je tiens à cela et prions Dieu pour que nos camarades qui sont là depuis 2014, 2015, etc., soient recrutés une fois pour toutes et qu’on puisse solder cette situation de docteurs non recrutés. Voilà ce que je voulais dire d’abord…. ».

2ème PARTIE A SUIVREPar HERVE MAKRE

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