Ils n’auront pas eu le temps de se regrouper, ce mercredi 22 décembre, au sein de la Cathédrale Saint Paul du Plateau, cité administrative et d’Affaires de la capitale économique, que les forces de l’ordre les ont embarqués pour une destination encore non connue. Il est 7 heure 30 minutes: « Les premiers présents sur les lieux au sein même de la Cathédrale, une trentaine de personnes, hommes et femmes dont moi même, sont en train d’être embarquées, contre leur gré à un poste de police inconnu« , témoigne sur place à la Cathédrale St Paul, un des docteurs membre du collectif des docteurs non recrutés de Côte d’Ivoire.
C’est que le Collectif des docteurs, au cours d’une conférence de presse, le lundi 20 décembre a annoncé une marche pacifique et l’organisation d’un sit-in accompagné d’une grève de faim à partir du Mercredi 22 décembre pour la prise d’un décret exceptionnel par le Président de la République de Côte d’Ivoire. Dans une déclaration aux environs de 20 heures, le mardi 21 décembre, les porte-parole dudit collectif des 3000 docteurs non recrutés, à la sortie d’un long entretien avec les services du Préfet de la région des Lagunes, ont invité à un rassemblement pacifique dans l’enceinte de la cathédrale Saint Paul (une institution religieuse catholique), au Plateau, ce mercredi 22 décembre 2021, afin d’y apporter un éclairage et des informations à la suite des différentes rencontres de la veille.
Effectivement dans la même soirée, du mardi 21 décembre 2021, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a communiqué à son cabinet, aux différents membres du Bureau exécutif national du Collectif des docteurs non recrutés, l’ouverture en février 2022 d’un concours de recrutement des enseignants pour un total de 660 postes à pourvoir. A savoir, 450 postes pour le recrutement nouveau et 210 pour les glissements catégoriels.
« Je suis venu vous donner ces informations et vous inviter à vous préparer à ce concours qui s’ouvre bientôt», indique le ministre Diawara, qui a invité le Collectif des « Docteurs non recrutés » à se départir des «manouvres souterraines et à surseoir à toute action de grève». Ces informations, selon les responsables du Collectif devraient être partagées et portées à la connaissance de l’ensemble des docteurs.
Mais voilà que le rassemblement prend une allure, similaire à ce qui a été observé, le 3 novembre dans l’affaire des 3000 docteurs non recrutés, avec une exerce pareil. Cependant, est-ce la mise en application des propos amicaux du ministres de l’Enseignement Supérieur aux docteurs, lors de la séance d’information de la veille à son cabinet: « Pour moi les grèves et les sit-in, la grève de la faim, pour moi, tout ça, ne sert à rien…Sinon, cela a le don d’énerver, à la fois moi-même, le Président de la République et d’énerver les Ivoiriens. Faites très attention, parce que ce genre de chose peut se retourner contre vous-mêmes. Maintenant, sauf si vous êtes dans une démarche politique.
Si vous êtes dans une démarche politique, on vous traitera en politique. Tant que vous êtes dans la démarche des gens qui cherchent un emploi, vous serez traités comme tels. Mais si vous êtes dans une démarche politique, vous serez traités en politique…C’est l’information que je voulais vous passer« . « Je vous demande de vous préparez pour le concours. Tant qu’on formule des critiques qui sont objectives, moi, je suis preneur…L’heure n’est plus à la polémique. Si vous faites de façon civilisée, on ira de façon civilisée. Si vous faites de façon sauvage, on ira de façon sauvage, aussi simple que cela…il y a 660 postes, faites vos dossiers... ».
Ce sont là, les beaux conseils du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Diawara, que les forces de l’ordre commencent à observer. La journée du mercredi 22 décembre 2021, débutée dans les cargos de la police sera longue pour les 3000 docteurs non recrutés de Côte d’Ivoire. Ils appellent le Chef de l’Etat Alassane Ouattara à la prise d’une mesure exceptionnelle de leur intégration dans des fonctions diverses, en Côte d’Ivoire. Des propositions dans un manifeste qu’il projettent, de remettre en main propre au Président de la République…
« Gardez le calme, nous appelons tous nos amis docteurs à garder le calme. Pour eux, (les agents de la police), nous étions dans une posture de désobéissance et de violence. Ce qui n’est pas le cas. Nos amis qui ont été arrêtés serons libérés. C’est pourquoi j’appelle au calme... », lance le porte-parole du Collectif Dr Olivier Dally. Plusieurs docteurs ont déjà été conduits par la police vers une destination, non encore dévoilée.
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H. MAKRE
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