Bédié-que d’hésitation ? Ouattara le veut-Gbagbo le veut, mais le Pdci joue-t-il franc-jeu ?
La Côte d’Ivoire se dirige droit vers des élections générales, synonymes de renouvèlement des instances politiques dirigeantes. Elles mettent en jeu de nombreux défis tels que, des partis politiques ont décidé de se mettre ensemble pour être plus forts. Si du côté des Houphouëtistes, l’alliance est déjà scellée ce n’est pas encore le cas pour l’opposition, notamment le PDCI et le PPACI. Ces deux partis partagent le même objectif, celui de voir le RHDP partir du pouvoir pour diverses raisons. Mais un acteur central se distingue par un tango: Bédié. 2021 à 2023, toujours pas d’alliance entre les deux formations. Tout le monde commence à s’interroger.
que reproche le Pdci à Alassane Ouattara ?
Selon Bédié, le non-respect de la parole donnée. Cette rupture date du jour même de la nomination de Soro Guillaume au poste de Premier Ministre, Alors que la décision de confier la Primature au PDCI, en cas de victoire du candidat Ouattara, avait été prise conjointement sous le parrainage de la France et du Sénégal. Depuis ce jour, Bédié s’est rendu compte dans quel «pain» il s’est mis. Il s’est rendu à l’évidence que parole n’a pas été tenue.
Un gros regret pour le PDCI. Sonné et déboussolé après l’uppercut du troisième mandat autrement dit du refus de passer le témoin au PDCI, Bédié a appelé Laurent Gbagbo au secours. La rencontre entre les deux anciens présidents qui s’est tenue le lundi 29 juillet 2019 à Bruxelles jette les jalons d’un front populaire contre le camp Ouattara et marque la rupture entre le PDCI et le RHDP. Menaces et pressions pèseront alors sur la tête du «Vieux» qui, malgré le poids de l’âge, a pu résister.
Ces actes persuadent de nombreux militants du plus vieux parti à croire fermement en une alliance avec Laurent Gbagbo. Tout comme ceux du PPACI. Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié vont se retrouver pour lancer le projet de « partenariat politique » entre les deux partis. Mais de 2021 à 2023, toujours pas d’alliance entre les deux formations. Tout le monde a commencé à s’interroger.
Les langues commencent à se délier
L’attitude du PDCI, dans le processus de mise en œuvre de l’alliance avec le PPACI, pour certains observateurs de la vie politique ivoirienne, semble ambigüe. Il se lit une sorte d’hésitation dans la posture des dirigeants du plus vieux parti au point d’amener à se demander si le PDCI est bien décidé à s’allier au parti de Laurent Gbagbo. Pour le Ministre Adjoumani, l’alliance entre le PDCI et le PPA-CI n’est pas possible parce que ces deux partis n’ont pas le même ADN. C’est ce qui explique, selon lui, le déferlement des militants du PDCI vers le RHDP.
Pour certains donc, cette alliance qui a suscité beaucoup de joie et d’émotion ne pourra pas avoir le jour parce que le PDCI, parti de droite, ne semble pas encore très déterminer à le faire. Selon des sources bien introduites, d’ailleurs, des tractations seraient, en ce moment en cours mais dans la plus grande discrétion, entre le PDCI et le RHDP en vue de mettre en place une plate-forme politique des enfants d’Houphouët.
Dans ces discussions, très discrètes, le PDCI entend faire des concessions énormes notamment donner le 4è mandat à Ouattara, former un gouvernement d’union entre les deux partis, garder le PDCI en l’état (il ne va pas se fondre dans le RHDP) et céderle pouvoir au PDCI à la fin du quatrième mandat de Ouattara. Les cadres du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) vont même plus loin pour s’opposer au « partenariat » entre le FPI et RHDP. Ils demandent à AFFI de plutôt s’allier à Gbagbo avec qui il partage les mêmes idéaux. Ils invitent également Simone Gbagbo et Blé Goudé à se mettre du côté de leur mentor Laurent Gbagbo afin de donner une visibilité harmonieuse et logique à la politique ivoirienne.
L’autre son de cloche Le PDCI est certes un parti de droite aujourd’hui mais l’origine de sa création rejoint celle du PPACI : l’intérêt du peuple africain. Les dirigeants du plus vieux parti de Côte d’Ivoire expliquent l’alliance avec le PPACI comme un « mal nécessaire ». Face au péril de la nation, l’intérêt de la nation doit primer, pour sauver la nation soutien le président Henri Konan Bédié, qui pour sa part, ne semble pas encore digérer la trahison du RDR malgré les grands sacrifices faits pour sa venue au pouvoir.
Pour le clan Gbagbo, peu importe avec qui on s’allie, pourvu que les objectifs visés sont les mêmes. Après avoir prématurément quitté le pouvoir, le PPACI entend mettre fin à l’hégémonie du régime au pouvoir de la manière la plus démocratique. Pour y arriver, une alliance avec le PDCI, l’adversaire d’hier, s’impose. Bédié, l’homme par qui la victoire (?) du RDR est survenue en 2010, serait-il donc pris entre le marteau et l’enclume ?
Ledebativoirien.net
LEON SAKI
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